Liberté d’expression syndicaleDonner des interviews télévisées et permettre à des journalistes d’accéder au site de l’entreprise semble bien être un droit reconnu aux représentants du personnel. Il s’agit d’un attribut de la liberté d’expression syndicale ne pouvant donner lieu à sanction. A ce titre le prononcé d’une sanction par l’employeur i) fait planer le risque de discrimination syndicale (article L. 1132-1 du Code du travail) et ii) met à la charge de l’employeur la preuve négative (donc difficile à apporter) que la sanction n’est pas motivée par le statut du salarié. Avertissement d’un salarié
Dans cette affaire, un salarié a fait l’objet d’un avertissement en raison d’une interview diffusée sur LCI ou était filmée l’enceinte de l’usine alors que l’employeur avait refusé l’accès du site aux journalistes et décidé de ne pas communiquer sur son activité. Par un tract diffusé sur le blog de son organisation syndicale, le salarié avait également revendiqué ce comportement en le justifiant par un désaccord avec la politique de communication de l’entreprise. Importance du statut du salariéSaisie d’un pourvoi, la Cour de cassation a considéré que l’interview ayant été donnée par le salarié en qualité de représentant du personnel, cela laissait supposer l’existence d’une discrimination syndicale et il appartenait dès lors à l’employeur de démontrer que la sanction était justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Liberté d’expression du salariéPour rappel, sauf abus, le salarié jouit dans l’entreprise et en dehors de celle-ci, de sa liberté d’expression à laquelle seules les restrictions justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché peuvent être apportées. Le fait pour un salarié représentant du personnel de donner une interview dans l’enceinte de l’entreprise ne contenant ni propos injurieux, diffamatoire ou excessif, ni information confidentielle, ne caractérise pas un abus de la liberté d’expression. |
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Quel est le droit des représentants du personnel concernant les interviews et l’accès des journalistes ?Les représentants du personnel ont le droit de donner des interviews télévisées et de permettre aux journalistes d’accéder au site de l’entreprise. Ce droit est considéré comme un attribut de la liberté d’expression syndicale, qui ne peut pas donner lieu à sanction. En cas de sanction par l’employeur, cela peut entraîner un risque de discrimination syndicale, conformément à l’article L. 1132-1 du Code du travail. De plus, l’employeur doit prouver que la sanction n’est pas liée au statut du salarié, ce qui représente une charge de preuve difficile à établir. Quelles sont les circonstances entourant l’avertissement d’un salarié dans cette affaire ?Dans cette affaire, un salarié a reçu un avertissement après avoir donné une interview sur LCI, où l’enceinte de l’usine était filmée. Cela s’est produit alors que l’employeur avait explicitement refusé l’accès aux journalistes et avait décidé de ne pas communiquer sur ses activités. Le salarié a également diffusé un tract sur le blog de son organisation syndicale, revendiquant son comportement et justifiant son action par un désaccord avec la politique de communication de l’entreprise. Cette situation soulève des questions sur la liberté d’expression et les droits des représentants du personnel. Quelle a été la décision de la Cour de cassation concernant la sanction du salarié ?La Cour de cassation, saisie d’un pourvoi, a jugé que l’interview donnée par le salarié en tant que représentant du personnel laissait supposer une discrimination syndicale. En conséquence, il incombait à l’employeur de prouver que la sanction était justifiée par des éléments objectifs, sans lien avec la discrimination. Cette décision souligne l’importance du statut de représentant du personnel et la nécessité pour l’employeur de démontrer que toute sanction est fondée sur des raisons valables et non discriminatoires. Quelles sont les limites de la liberté d’expression d’un salarié dans l’entreprise ?La liberté d’expression d’un salarié est protégée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise, sauf en cas d’abus. Les restrictions à cette liberté ne peuvent être imposées que si elles sont justifiées par la nature de la tâche à accomplir et si elles sont proportionnées au but recherché. Dans le cas d’un représentant du personnel, donner une interview dans l’enceinte de l’entreprise, sans propos injurieux, diffamatoire ou excessif, et sans divulguer d’informations confidentielles, ne constitue pas un abus de la liberté d’expression. Cela renforce le droit des salariés à s’exprimer sur des sujets qui les concernent. |
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