L’Essentiel : Le 28 février 2023, le Crédit immobilier de France a formé un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour d’appel de Montpellier. Cette affaire implique M. et Mme [U] ainsi que plusieurs sociétés, dont HPA Holding et Taurean Properties. Le 24 mai 2024, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de la société JSB, anciennement Les jardins de Saint Benoît, impactant l’instance en cours. Conformément aux articles 369 et 376 du code de procédure civile, l’instance a été interrompue, avec un délai de quatre mois accordé pour la reprise. L’affaire sera examinée le 27 mai 2025.
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Pourvoi en cassation du Crédit immobilier de FranceLe 28 février 2023, le Crédit immobilier de France développement a formé un pourvoi en cassation contre un arrêt de la cour d’appel de Montpellier, rendu le 9 février 2023. Cette affaire concerne M. et Mme [U], ainsi que plusieurs sociétés, dont Benedetti et Grosjean, HPA Holding (anciennement Groupe Garrigae), Taurean Properties et Les jardins de Saint Benoît. Liquidation judiciaire de la société JSBLe tribunal de commerce de Paris a prononcé, le 24 mai 2024, la liquidation judiciaire de la société JSB, qui était auparavant connue sous le nom de Les jardins de Saint Benoît. Cette décision a des implications sur l’instance en cours. Interruption de l’instance et délais impartisConformément aux articles 369 et 376 du code de procédure civile, l’instance a été interrompue. La Cour a décidé d’impartir aux parties un délai de quatre mois pour réaliser les diligences nécessaires à la reprise de l’instance. En cas de non-respect de ce délai, la radiation du pourvoi sera prononcée. Examen futur de l’affaireLa Cour a prévu que l’affaire sera à nouveau examinée lors de l’audience du 27 mai 2025. Les dépens ont été réservés, et la décision a été prononcée par le président de la Cour de cassation en audience publique le 22 janvier 2025. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la portée de l’interruption de l’instance en vertu des articles 369 et 376 du code de procédure civile ?L’interruption de l’instance est une mesure qui suspend temporairement le cours d’une procédure judiciaire. Selon l’article 369 du code de procédure civile : « L’instance est interrompue par la déclaration de l’une des parties, par la survenance d’un événement qui empêche la poursuite de l’instance, ou par la décision d’un juge. » Cette interruption a pour effet de suspendre les délais de procédure, permettant ainsi aux parties de prendre les mesures nécessaires pour reprendre l’instance. L’article 376 précise quant à lui : « Lorsque l’instance est interrompue, le juge impartit aux parties un délai pour effectuer les diligences nécessaires à la reprise de l’instance. » Dans le cas présent, la Cour de cassation a constaté l’interruption de l’instance et a impartit un délai de quatre mois aux parties pour effectuer les diligences nécessaires. À défaut d’accomplissement de ces diligences dans le délai imparti, la radiation du pourvoi sera prononcée, ce qui signifie que l’affaire ne sera plus examinée par la Cour. Quelles sont les conséquences de la liquidation judiciaire sur les procédures en cours ?La liquidation judiciaire a des conséquences significatives sur les procédures en cours, notamment en ce qui concerne les droits des créanciers et la gestion des biens de la société. L’article L640-1 du code de commerce stipule : « La liquidation judiciaire est prononcée lorsque l’entreprise est en état de cessation des paiements et qu’il n’existe aucune perspective de redressement. » Dans le cas de la société JSB, anciennement dénommée Les jardins de Saint Benoît, le jugement du tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire, ce qui entraîne l’arrêt de toutes les procédures en cours à l’encontre de cette société. Cela signifie que les créanciers doivent se déclarer auprès du liquidateur et que les actions en justice contre la société sont suspendues. De plus, l’article L641-1 précise que : « Le liquidateur a pour mission de réaliser l’actif et de désintéresser les créanciers. » Ainsi, la liquidation judiciaire impacte directement les droits des parties en litige, car elles doivent désormais traiter avec le liquidateur pour toute réclamation ou action liée à la société en liquidation. Comment la Cour de cassation gère-t-elle les délais dans le cadre d’une interruption d’instance ?La gestion des délais dans le cadre d’une interruption d’instance est régie par les articles 369 et 376 du code de procédure civile, qui prévoient des dispositions spécifiques. Lorsqu’une instance est interrompue, les délais de procédure sont suspendus, ce qui signifie que le temps qui s’écoule pendant l’interruption n’est pas comptabilisé dans les délais légaux. L’article 376 du code de procédure civile précise que : « Le juge impartit aux parties un délai pour effectuer les diligences nécessaires à la reprise de l’instance. » Dans le cas présent, la Cour de cassation a impartit un délai de quatre mois aux parties pour reprendre l’instance. Ce délai est crucial, car il permet aux parties de se conformer aux exigences légales et de préparer la reprise de l’instance. Si les parties ne respectent pas ce délai, la Cour peut prononcer la radiation du pourvoi, ce qui signifie que l’affaire ne sera plus examinée. Ainsi, la gestion des délais est essentielle pour garantir le bon déroulement de la procédure et le respect des droits des parties. |
MY1
COUR DE CASSATION
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Audience publique du 22 janvier 2025
Interruption d’instance (avec reprise) par arrêt
Mme CHAMPALAUNE, président
Arrêt n° 102 F-D
Pourvoi n° K 23-12.820
R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
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AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
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ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, DU 22 JANVIER 2025
La société Crédit immobilier de France développement (CIFD), société anonyme, dont le siège est [Adresse 1], a formé le pourvoi n° K 23-12.820 contre l’arrêt rendu le 9 février 2023 par la cour d’appel de Montpellier (3e chambre civile), dans le litige l’opposant :
1°/ à M. [L] [U],
2°/ à Mme [J] [Z], épouse [U],
tous deux domiciliés [Adresse 5] (Irlande),
3°/ à la société Stéphane Grosjean & Frédéric Schuller, société civile professionnelle, dont le siège est [Adresse 4], anciennement étude Benedetti ,
4°/ à la société HPA Holding, société par actions simplifiée unipersonnelle, dont le siège est [Adresse 2],
5°/ à la société JBS, société à responsabilité limitée unipersonnelle, dont le siège est [Adresse 6], anciennement dénommée Les Jardins de Saint Benoît ,
6°/ à la société Taurean Properties, dont le siège est [Adresse 3] (Irlande), société de droit irlandais,
7°/ à la société [Y] Yang-Ting, dont le siège est [Adresse 7], prise en la personne de Mme [S] [Y], en qualité de liquidateur judiciaire de la société JBS,
défendeurs à la cassation.
Le dossier a été communiqué au procureur général.
Sur le rapport de Mme Peyregne-Wable, conseiller, les observations de la SCP Piwnica et Molinié, avocat de la société Crédit immobilier de France développement, de la SARL Boré, Salve de Bruneton et Mégret, avocat de la société Stéphane Grosjean & Frédéric Schuller, après débats en l’audience publique du 17 décembre 2024 où étaient présentes Mme Champalaune, président, Mme Peyregne-Wable, conseiller rapporteur, Mme Guihal, conseiller doyen, et Mme Vignes, greffier de chambre,
la première chambre civile de la Cour de cassation, composée des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.
2. Un jugement du 24 mai 2024 du tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de la société JSB, anciennement dénommée Les jardins de Saint Benoît.
3. En application des articles 369 et 376 du code de procédure civile, l’instance est donc interrompue et il y a lieu d’impartir aux parties un délai pour effectuer les diligences nécessaires à la reprise de l’instance.
CONSTATE l’interruption de l’instance ;
Impartit aux parties un délai de quatre mois à compter de ce jour pour effectuer les diligences nécessaires à la reprise de l’instance et dit qu’à défaut de l’accomplissement de ces diligences dans ce délai, la radiation du pourvoi sera prononcée ;
Dit que l’affaire sera à nouveau examinée à l’audience du 27 mai 2025 ;
Réserve les dépens ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du vingt-deux janvier deux mille vingt-cinq.
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