Interdiction de séjour et mesures d’éloignement en contexte de récidive

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Interdiction de séjour et mesures d’éloignement en contexte de récidive

L’Essentiel : Le Tribunal Correctionnel de Marseille a condamné Monsieur [W] [V] le 16 avril 2024, entraînant une interdiction temporaire du territoire français. Un arrêté d’éloignement a été notifié le 6 janvier 2025, suivi d’une décision de placement en rétention. Le 10 janvier 2025, un magistrat a ordonné le maintien de Monsieur [W] dans des locaux non pénitentiaires. Son appel, interjeté le même jour, a été jugé recevable. Malgré ses antécédents judiciaires, il a exprimé son souhait de quitter la France. La décision finale a confirmé l’ordonnance du magistrat, avec possibilité de pourvoi en cassation dans les deux mois.

PROCÉDURE ET MOYENS

Les articles L 740-1 et suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) ont été invoqués dans cette affaire. Le Tribunal Correctionnel de Marseille a prononcé une condamnation le 16 avril 2024, imposant une interdiction temporaire du territoire français. Par la suite, un arrêté d’éloignement a été pris par la préfecture des Bouches-du-Rhône le 03 janvier 2025, notifié le 06 janvier 2025 à 8h48. Ce même jour, une décision de placement en rétention a également été notifiée à Monsieur [W] [V] alias [E] alias [B].

ORDONNANCE ET APPEL

Le 10 janvier 2025, un magistrat a rendu une ordonnance concernant le maintien de Monsieur [W] [V] alias [E] alias [B] dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire. Ce dernier a interjeté appel de cette ordonnance le même jour à 13h47. Lors de l’audience, Monsieur [W] [V] a été entendu et a déclaré vouloir quitter la France. Son avocate a également été entendue, demandant l’infirmation de l’ordonnance et l’assignation à résidence, tandis que le représentant de la préfecture était absent.

MOTIFS DE LA DÉCISION

L’appel contre l’ordonnance du magistrat a été jugé recevable, sans irrégularité dans le dossier. Monsieur [E] avait été libéré le 6 janvier 2025 après plusieurs condamnations pour infractions à la législation sur les stupéfiants, la plus récente étant celle du 16 avril 2024, qui incluait une interdiction du territoire français. Il a exprimé son intention de quitter la France.

CONCLUSION

La décision a été rendue publiquement, confirmant l’ordonnance du magistrat du 10 janvier 2025. Les parties ont été informées de leur droit de se pourvoir en cassation dans un délai de deux mois à compter de la notification de cette ordonnance.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la procédure applicable en matière d’éloignement et de rétention des étrangers ?

La procédure applicable en matière d’éloignement et de rétention des étrangers est régie par les articles L 740-1 et suivants du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA).

Ces articles précisent les conditions dans lesquelles un étranger peut être placé en rétention administrative et les modalités d’éloignement.

L’article L 740-1 stipule que :

« La rétention administrative d’un étranger peut être ordonnée lorsque celui-ci fait l’objet d’une mesure d’éloignement. »

Il est également précisé que la rétention ne peut excéder 90 jours, sauf dans des cas exceptionnels.

De plus, l’article L 741-1 du même code indique que :

« L’étranger peut être maintenu en rétention dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire. »

Cela signifie que les conditions de détention doivent respecter les droits fondamentaux de l’individu, même en cas de rétention.

Quelles sont les conséquences d’une condamnation pénale sur le séjour d’un étranger en France ?

La condamnation pénale d’un étranger peut avoir des conséquences significatives sur son séjour en France, notamment en ce qui concerne l’interdiction du territoire français.

L’article L 313-12 du CESEDA précise que :

« Un étranger condamné à une peine d’emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à un an peut faire l’objet d’une interdiction du territoire français. »

Dans le cas de Monsieur [E], sa condamnation par le tribunal correctionnel de Marseille le 16 avril 2024 a entraîné une telle interdiction.

Cette interdiction est une mesure administrative qui vise à protéger l’ordre public et à prévenir la récidive.

Il est important de noter que l’étranger a le droit de contester cette mesure, comme cela a été fait par Monsieur [E] en interjetant appel.

Quels sont les droits d’un étranger en rétention administrative ?

Les droits d’un étranger en rétention administrative sont garantis par le CESEDA et par la jurisprudence.

L’article L 552-1 du CESEDA stipule que :

« L’étranger placé en rétention administrative a le droit d’être informé des motifs de sa rétention et de faire valoir ses observations. »

De plus, l’article L 552-3 précise que :

« L’étranger a le droit d’être assisté par un avocat et de bénéficier d’une assistance juridique. »

Dans le cas de Monsieur [E], son avocate a été régulièrement entendue, ce qui témoigne du respect de ses droits.

Il est également important de souligner que l’étranger a le droit de contester la mesure de rétention devant le juge compétent, ce qui a été fait par Monsieur [E] en appelant l’ordonnance du magistrat.

Quelles sont les voies de recours contre une décision de rétention ou d’éloignement ?

Les voies de recours contre une décision de rétention ou d’éloignement sont clairement définies dans le CESEDA.

L’article L 512-1 indique que :

« L’étranger peut contester la décision de placement en rétention devant le juge des libertés et de la détention. »

De plus, l’article L 740-2 précise que :

« L’étranger peut faire appel de l’ordonnance du juge des libertés et de la détention dans un délai de 15 jours. »

Dans le cas de Monsieur [E], il a interjeté appel le 10 janvier 2025, ce qui est conforme aux dispositions légales.

Il est également important de noter que les parties peuvent se pourvoir en cassation contre l’ordonnance dans un délai de 2 mois, comme indiqué dans la décision rendue.

Ces recours permettent de garantir le droit à un procès équitable et de protéger les droits des étrangers en situation de rétention.

COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE

CHAMBRE 1-11, Rétention Administrative

ORDONNANCE

DU 11 JANVIER 2025

N° RG 25/00062

N° Portalis DBVB-V-B7J-BOGUN

Copie conforme

délivrée le 11 Janvier 2025 par courriel à :

-l’avocat

-le préfet

-le CRA

-le JLD/TJ

-le retenu

-le MP

Décision déférée à la Cour :

Ordonnance rendue par le magistrat désigné pour le contrôle des mesures d’éloignement et de rétention de Marseille en date du 10 Janvier 2025 à 11H15.

APPELANT

Monsieur [W] [V] alias [E] alias [B]

né le 30 Juillet 1999 à [Localité 1]

de nationalité Algérienne

comparant en visioconférence depuis le centre de rétention administrative de [Localité 2] en application des dispositions de la loi n°2024-42 du 26 janvier 2024.

Assisté de Maître Sonnia KARA, avocat au barreau d’AIX-EN-PROVENCE, commis d’office.

INTIMÉ

PREFECTURE DES BOUCHES DU RHONE

Avisée et non représentée

MINISTÈRE PUBLIC

Avisé et non représenté

******

DÉBATS

L’affaire a été débattue en audience publique le 11 Janvier 2025 devant Madame Michèle JAILLET, Présidente de chambre à la cour d’appel déléguée par le premier président par ordonnance, assistée de Madame Sancie ROUX, Greffier,

ORDONNANCE

Réputée contradictoire,

Prononcée par mise à disposition au greffe le 11 Janvier 2025 à 13h30,

Signée par Madame Michèle JAILLET, Présidente de chambre et Madame Florence ALLEMANN-FAGNI, Greffier,

PROCÉDURE ET MOYENS

Vu les articles L 740-1 et suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) ;

Vu la condamnation prononcée par le Tribunal Correctionnel de Marseille en date du 16 avril 2024 ordonnant une interdiction temporaire du territoire français.

Vu l’arrêté portant exécution de la mesure d’éloignement pris par la préfecture des Bouches-du-Rhône en date du 03 janvier 2025, notifié le 06 janvier 2025 à 8h48

Vu la décision de placement en rétention prise le 03 janvier 2025 par la préfecture des Bouches du Rhône notifiée le 06 janvier 2025 à 8h48;

Vu l’ordonnance du 10 Janvier 2025 rendue par le magistrat désigné pour le contrôle des mesures d’éloignement et de rétention décidant le maintien de Monsieur [W] [V] alias [E] alias [B] dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire ;

Vu l’appel interjeté le 10 Janvier 2025 à 13H47 par Monsieur [W] [V] alias [E] alias [B] ;

Monsieur [W] [V] alias [E] alias [B] a comparu et a été entendu en ses explications ; il déclare s’appeler [E] et vouloir quitter la France.

Son avocate a été régulièrement entendue ; elle laisse la Cour apprécier tout en maintenant la demande d’infirmation de l’ordonnance et l’assignation à résidence.

Le représentant de la préfecture, avisé, est absent.

MOTIFS DE LA DÉCISION

La recevabilité de l’appel contre l’ordonnance du magistrat désigné pour le contrôle des mesures d’éloignement et de rétention n’est pas contestée et les éléments du dossier ne font pas apparaître d’irrégularité.

M. [E] a été libéré le 6 janvier 2025 après avoir été condamné le 13 décembre 2022, le 18 janvier 2023 par le tribunal correctionnel de Melun pour infractions à la législation sur les stupéfiants et le 16 avril 2024 par le tribunal correctionnel de Marseille pour infractions à la législation sur les stupéfiants en récidive. La condamnation du 16 avril 2024 ordonne une interdiction du territoire français. M. [E] veut bien quitter la France.

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement par décision réputée contradictoire en dernier ressort, après débats en audience publique,

Confirmons l’ordonnance du magistrat désigné pour le contrôle des mesures d’éloignement et de rétention en date du 10 Janvier 2025.

Les parties sont avisées qu’elles peuvent se pourvoir en cassation contre cette ordonnance dans un délai de 2 mois à compter de cette notification, le pourvoi devant être formé par déclaration au greffe de la Cour de cassation, signé par un avocat au conseil d’Etat ou de la Cour de cassation.

Le greffier Le président

Reçu et pris connaissance le :

Monsieur [W] [V] alias [E] alias [B]

Assisté d’un interprète


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