M.D humoriste et candidat aux présidentielles de 2002, pour des propos publiés dans le journal « Lyon Capitale » (1), était poursuivi pour le délit d’injure publique raciale. La Cour d’appel avait écarté le délit aux motifs que, replacés dans leur contexte, les termes « les juifs, c’est une secte, c’est une escroquerie » relèvaient d’un débat théorique sur l’influence des religions et ne constituaient pas une attaque dirigée contre la communauté juive en tant que communauté humaine. (1) En réponse à la question « que pensez-vous de la montée de l’antisémitisme parmi certains jeunes beurs ? » M. D. avait déclaré « Le racisme a été inventé par Abraham. « Le peuple élu », c’est le début du racisme. Les musulmans aujourd’hui renvoient la réponse du berger à la bergère. Juifs et musulmans pour moi, ça n’existe pas. Donc antisémite n’existe pas, parce que juif n’existe pas. Ce sont deux notions aussi stupides l’une que l’autre. Personne n’est juif ou alors tout le monde. Je ne comprends rien à cette histoire. Pour moi, les juifs, c’est une secte, une escroquerie. C’est une des plus graves parce que c’est la première ». Mots clés : délits de presse,diffamation,information,bonne foi,délit de presse,loi 1881,injures,religions,religion Thème : Injure A propos de cette jurisprudence : juridiction : Cour de cassation, Assemblée plénière | 16 fevrier 2007 | Pays : France |
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Quels étaient les propos de M.D qui ont conduit à des poursuites judiciaires ?Les propos de M.D, humoriste et candidat aux présidentielles de 2002, ont été publiés dans le journal « Lyon Capitale ». Il a déclaré que « les juifs, c’est une secte, c’est une escroquerie ». Ces déclarations ont été interprétées comme une injure publique raciale, ce qui a conduit à des poursuites judiciaires. M.D a également exprimé des opinions controversées sur le racisme et l’identité juive, affirmant que le concept de « juif » n’existait pas pour lui, et que les notions de juifs et de musulmans étaient également « stupides ». Quelle a été la décision de la Cour d’appel concernant ces propos ?La Cour d’appel a initialement écarté le délit d’injure publique raciale en considérant que les propos de M.D, replacés dans leur contexte, relevaient d’un débat théorique sur l’influence des religions. Elle a estimé que les termes utilisés ne constituaient pas une attaque dirigée contre la communauté juive en tant que telle. Cette décision a été fondée sur l’idée que la critique des religions pouvait être considérée comme une forme de libre expression. Comment la Cour de cassation a-t-elle réagi à la décision de la Cour d’appel ?La Cour de cassation a censuré la décision de la Cour d’appel par une décision rendue en assemblée plénière. Elle a affirmé que les propos de M.D ne pouvaient pas être considérés comme une libre critique du « fait religieux ». Au contraire, la Cour a jugé que ces propos constituaient une injure visant directement un groupe de personnes en raison de son origine. Cette décision a souligné l’importance de protéger les groupes contre les discours de haine et les injures raciales. Quels étaient les arguments avancés par M.D pour justifier ses propos ?M.D a avancé des arguments qui remettaient en question l’existence même des identités juives et musulmanes. Il a déclaré que le racisme avait été « inventé par Abraham » et que le concept de « peuple élu » était à l’origine du racisme. Il a également affirmé que les musulmans renvoyaient « la réponse du berger à la bergère », insinuant une sorte de réciprocité dans les tensions entre les communautés. Pour lui, les notions de juifs et de musulmans étaient interchangeables et dépourvues de sens, ce qui a contribué à la controverse entourant ses propos. Quel est le contexte juridique de cette affaire en France ?Cette affaire s’inscrit dans le cadre des délits de presse en France, notamment en ce qui concerne la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Cette loi encadre les injures et diffamations, en particulier celles qui touchent des groupes en raison de leur origine, race ou religion. La jurisprudence de la Cour de cassation est essentielle pour établir des précédents en matière de discours de haine et d’injures raciales. La décision de l’assemblée plénière de la Cour de cassation a renforcé la protection des groupes vulnérables contre les discours qui pourraient inciter à la haine ou à la violence. |
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