Afin d’identifier l’auteur de propos diffamatoires ou injurieux sur Instagram, pensez à l’article 145 du code de procédure civile. Découverte des publications diffamatoiresLes appelants exposent avoir découvert que le réseau social Instagram hébergeait, au sens de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, quatre publications, diffusées respectivement les 19 et 26 avril, 3 et 10 mai 2022 sur le compte Instagram dont le username est «[011]» et accessible à l’adresse : https://www.instagram.com/[011]/, lequelles sont diffamatoires à leur égard et constituent des atteintes à leur honneur et à leur considération. Fondement légal pour une mesure d’instructionSelon les dispositions de l’article 145 du code de procédure civile, toute mesure d’instruction peut être ordonnée par le juge des référés s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige. Conditions pour obtenir une mesure d’instructionIl en résulte que le demandeur à la mesure d’instruction n’a pas à démontrer la réalité de ses suppositions à cet égard, cette mesure in futurum étant précisément destinée à l’établir, mais qu’il doit justifier d’éléments les rendant crédibles et de ce que le procès en germe en vue duquel il sollicite la mesure n’est pas dénué de toute chance de succès. Ni l’urgence ni l’absence de contestation sérieuse ne sont des conditions d’application de ce texte. Dispositions spécifiques concernant les réseaux sociauxAucune mesure ne peut être accordée pour suppléer la carence d’une partie dans l’administration de la preuve ne s’applique pas aux procédures fondées sur l’article 145 du code de procédure civile. Il suffit qu’il existe des indices permettant de supposer la production des faits qu’il s’agit de prouver, l’objet de la demande de mesure d’instruction pouvant être non seulement de conserver des preuves mais également de les établir. Obligation de conservation des données d’identificationPar ailleurs, selon l’article 6.II de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique tel que modifié par la loi n° 2021-1109 du 24 août 2021, applicable à la présente espèce, Caractérisation des publications diffamatoiresLes publications susvisées, qui imputent à la société Volotea et à ses salariés la responsabilité d’infractions pénales, sont susceptibles d’être qualifiées de diffamation. Par ailleurs, ces publications qui comportent les photographies des salariés sans que ceux-ci aient donné leur autorisation portent atteinte à leur droit à l’image et à leur considération. Motif légitime pour obtenir l’identification des auteursIl existe ainsi un motif légitime pour les appelants, dans la perspective d’une éventuelle action en justice afin de mettre en cause sa responsabilité, de solliciter la communication des données permettant l’identification de l’auteur des propos litigieux. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quel article du code de procédure civile est pertinent pour identifier un auteur de propos diffamatoires sur Instagram ?L’article 145 du code de procédure civile est essentiel pour identifier l’auteur de propos diffamatoires ou injurieux sur Instagram. Cet article permet au juge des référés d’ordonner des mesures d’instruction lorsque des motifs légitimes existent pour conserver ou établir des preuves avant un procès. Cette disposition est particulièrement utile dans le contexte des réseaux sociaux, où les publications peuvent être rapidement diffusées et où l’identification des auteurs peut s’avérer complexe. En effet, les appelants peuvent demander des mesures pour obtenir des données d’identification, ce qui est crucial pour protéger leur honneur et leur réputation.Quelles sont les conditions pour obtenir une mesure d’instruction selon l’article 145 ?Pour obtenir une mesure d’instruction en vertu de l’article 145, le demandeur n’a pas besoin de prouver la réalité de ses allégations. Il doit simplement fournir des éléments crédibles qui justifient sa demande. Cela signifie que le procès envisagé doit avoir des chances de succès, mais ni l’urgence ni l’absence de contestation sérieuse ne sont des conditions requises. Cette approche permet de faciliter l’accès à la justice, en permettant aux victimes de diffamation de prendre des mesures préventives pour protéger leurs droits. Ainsi, même sans preuve définitive, la simple existence d’indices peut suffire pour initier une procédure.Quelles sont les dispositions spécifiques concernant les réseaux sociaux en matière de preuve ?Les dispositions spécifiques concernant les réseaux sociaux stipulent qu’aucune mesure ne peut être accordée pour compenser la carence d’une partie dans l’administration de la preuve. Cependant, cela ne s’applique pas aux procédures fondées sur l’article 145 du code de procédure civile. Il est suffisant d’avoir des indices qui laissent supposer la production des faits à prouver. Cela signifie que la demande de mesure d’instruction peut viser non seulement à conserver des preuves, mais aussi à les établir, ce qui est crucial dans le contexte des publications en ligne.Quelles obligations pèsent sur les plateformes de réseaux sociaux concernant la conservation des données d’identification ?Selon l’article 6.II de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004, modifié par la loi n° 2021-1109 du 24 août 2021, les plateformes de réseaux sociaux ont l’obligation de conserver les données d’identification des utilisateurs. Cela inclut les informations permettant d’identifier les auteurs de publications diffamatoires. Cette obligation est essentielle pour garantir que les victimes de diffamation puissent obtenir justice. En cas de litige, les appelants peuvent demander la communication de ces données pour identifier les auteurs des propos litigieux, facilitant ainsi les actions en justice.Comment les publications peuvent-elles être qualifiées de diffamatoires ?Les publications peuvent être qualifiées de diffamatoires si elles imputent à une personne ou à une entité la responsabilité d’infractions pénales. Dans le cas mentionné, les publications en question imputent à la société Volotea et à ses salariés des actes répréhensibles, ce qui constitue une atteinte à leur réputation. De plus, ces publications comportent des photographies des salariés sans leur autorisation, ce qui porte atteinte à leur droit à l’image. Cela renforce le caractère diffamatoire des propos, car cela nuit à la considération et à l’honneur des personnes concernées.Quel est le motif légitime pour solliciter l’identification des auteurs de propos diffamatoires ?Le motif légitime pour solliciter l’identification des auteurs de propos diffamatoires réside dans la nécessité pour les appelants de préparer une éventuelle action en justice. En effet, pour engager une procédure contre les auteurs des propos litigieux, il est crucial de connaître leur identité. Cette identification permet aux victimes de diffamation de mettre en cause la responsabilité des auteurs et de défendre leurs droits. Ainsi, la demande de communication des données d’identification est justifiée par la volonté de protéger leur honneur et leur réputation face à des accusations infondées. |
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