Hospitalisation sous contrainte : enjeux de consentement et de soins psychiatriques.

·

·

Hospitalisation sous contrainte : enjeux de consentement et de soins psychiatriques.

L’Essentiel : Monsieur [N] [P], né le 27 février 1956, est hospitalisé sans consentement au CHSP D'[Localité 7] depuis le 21 décembre 2024, suite à une demande d’urgence en raison de son état critique. Le 26 décembre, le Directeur a saisi le tribunal pour un contrôle de l’hospitalisation. Lors de l’audience du 31 décembre, le patient, assisté d’un avocat, a exprimé son bien-être. Malgré une amélioration, des idées suicidaires persistent, justifiant la poursuite des soins. Le tribunal a confirmé la légalité de l’hospitalisation, permettant ainsi la continuation de la mesure, avec possibilité d’appel dans les 10 jours.

Contexte de l’hospitalisation

Monsieur [N] [P], né le 27 février 1956, est hospitalisé sans consentement au CHSP D'[Localité 7] depuis le 21 décembre 2024. Cette admission a été décidée en urgence par le Directeur de l’établissement à la demande d’un tiers, en raison de l’état critique du patient.

Procédure judiciaire

Le 26 décembre 2024, le Directeur de l’établissement a saisi le tribunal pour un contrôle de la mesure d’hospitalisation complète. Une audience publique a eu lieu le 31 décembre 2024, où Monsieur [N] [P] a comparu, assisté par un avocat commis d’office. Le Procureur de la République a également exprimé des observations écrites en faveur de la poursuite de la mesure.

Évaluation médicale

Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, l’hospitalisation sans consentement est justifiée si les troubles mentaux rendent impossible le consentement du patient et nécessitent des soins immédiats. Un certificat médical du 21 décembre 2024 a attesté de l’état de santé de Monsieur [N] [P], qui avait tenté de se suicider et présentait des comportements auto-agressifs.

État de santé du patient

Le maintien de l’hospitalisation complète a été confirmé par un certificat médical du 24 décembre 2024. Un avis motivé du 26 décembre 2024 a décrit l’état du patient, notant une agitation et des menaces suicidaires, mais aussi une amélioration de son état général. Malgré cela, des idées suicidaires et une vision pessimiste de l’avenir justifient la poursuite des soins.

Décision du tribunal

Lors de l’audience, Monsieur [N] [P] a exprimé son bien-être dans l’unité et son accord pour rester hospitalisé. Les éléments médicaux présentés ont confirmé la persistance des troubles mentaux, rendant impossible son consentement. Le tribunal a donc statué que les conditions légales pour l’hospitalisation sans consentement étaient remplies et a ordonné la poursuite de la mesure.

Voies de recours

La décision du tribunal est susceptible d’appel dans un délai de 10 jours. Cet appel ne suspend pas l’exécution de la décision, sauf demande expresse du Procureur de la République. La notification de l’ordonnance a été faite aux parties concernées, y compris au Directeur de l’établissement et à l’avocat du patient.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions légales pour une hospitalisation sans consentement selon le Code de la Santé Publique ?

Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement que si deux conditions sont remplies :

1° Ses troubles rendent impossible son consentement ;

2° Son état impose des soins immédiats, assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme.

Ces dispositions visent à protéger les droits des patients tout en garantissant leur sécurité et celle des autres.

Dans le cas de Monsieur [N] [P], il a été admis en soins psychiatriques en raison de troubles mentaux graves, comme l’indiquent les certificats médicaux.

Ces certificats attestent que son état nécessite une surveillance médicale constante, justifiant ainsi l’hospitalisation complète.

Quel est le rôle du certificat médical dans la procédure d’hospitalisation sans consentement ?

Le certificat médical joue un rôle crucial dans la procédure d’hospitalisation sans consentement. Selon l’article R.3211-12 du Code de la Santé publique, ce certificat doit être établi par un médecin et doit attester de l’état de santé du patient.

Il doit notamment préciser la nature des troubles mentaux et justifier la nécessité de l’hospitalisation.

Dans le cas présent, le certificat médical établi par le Docteur [T] [G] mentionne une tentative de suicide et une auto-agressivité, ce qui justifie l’hospitalisation.

De plus, un second certificat du Docteur [M] [F] a confirmé la nécessité de maintenir Monsieur [N] [P] en hospitalisation complète, renforçant ainsi la légitimité de la mesure.

Quels sont les droits du patient lors d’une hospitalisation sans consentement ?

Lors d’une hospitalisation sans consentement, le patient conserve certains droits, notamment le droit d’être informé de sa situation et de la possibilité de contester la mesure.

L’article L.3212-4 du Code de la Santé publique stipule que le patient doit être informé de ses droits et des conditions de son hospitalisation.

Dans le cas de Monsieur [N] [P], il a été informé de sa situation et a pu s’exprimer lors de l’audience.

Il a également le droit de faire appel de la décision d’hospitalisation, comme le prévoit l’article L.3212-6, qui précise que l’ordonnance est susceptible d’appel dans un délai de 10 jours.

Quelles sont les conséquences d’une décision de maintien en hospitalisation complète ?

La décision de maintenir un patient en hospitalisation complète a plusieurs conséquences. D’une part, elle permet de garantir la sécurité du patient et celle des tiers, en assurant une surveillance médicale constante.

D’autre part, elle implique que le patient ne peut pas quitter l’établissement sans autorisation, ce qui peut avoir des répercussions sur sa vie personnelle et professionnelle.

Dans le cas de Monsieur [N] [P], la décision de maintenir l’hospitalisation complète a été justifiée par la persistance de ses troubles mentaux, comme l’indiquent les certificats médicaux.

Cette mesure vise à lui fournir les soins nécessaires pour sa santé mentale, tout en respectant les procédures légales en vigueur.

ORDONNANCE DU : 31 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01029 – N° Portalis DBX2-W-B7I-KZ34

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NIMES
magistrat du siège du tribunal judiciaire

ORDONNANCE
En matière de soins sans consentement

Nous, Amandine ABEGG, vice-président, magistrat du siège du tribunal judiciaire de NIMES, siégeant à l’annexe du Tribunal au Centre Hospitalier [6] [Adresse 4], assisté de Monsieur PAINSET, Greffier ,

Vu la procédure concernant :

Monsieur [N] [P]
né le 27 Février 1956 à [Localité 3]
[Adresse 1]
[Localité 2]

actuellement hospitalisé sans consentement au CHSP D’[Localité 7] depuis le 21 décembre 2024 ;

Vu la décision portant admission en soins psychiatriques prise le 21 décembre 2024 en urgence par Monsieur le Directeur de l’Etablissement à la demande d’un tiers en urgence :

Vu la saisine en date du 26 Décembre 2024 de Monsieur le Directeur de l’Etablissement hospitalier tendant au contrôle de la mesure d’hospitalisation complète ;
Vu le dossier prévu à l’article R 3211-12 du Code de la Santé Publique ;

Vu l’audience publique en date du 31 Décembre 2024 tenue à l’annexe du Tribunal au Centre Hospitalier [6] [Adresse 4] à laquelle a comparu le patient,Monsieur [N] [P], dûment avisé, assisté(e) par Me Agathe DE BATZ, avocat commis d’office ;

Vu les observations écrites de Monsieur le Procureur de la République, favorable à la poursuite de la mesure, absent à l’audience ;

MOTIFS

Selon l’article L.3212-1 du Code de la Santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement sur la décision du directeur d’un établissement psychiatrique que si :
1° Ses troubles rendent impossible son consentement ;
2° son état impose des soins immédiats assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme.

Monsieur [N] [P] a été hospitalisé sous contrainte, au vu du certificat médical établi par le Docteur [T] [G] en date du 21 décembre 2024 faisant état de “ Patient admis aux urgences pour tentative de suicide par armes blanche, auto-agressivité avec marteau (…)” état nécessitant une prise en charge médicale.

Monsieur [N] [P] a été maintenu en hospitalisation complète au regard du certificat médical établi par le docteur [M] [F] en date du 24 décembre 2024 ;

Aux termes de l’avis motivé en date du 26 décembre 2024 le docteur [W] [H] indique “Patient en mutation de l’unité [5] pour une prise en charge plus adaptée à la clinique actuelle. Patient ayant présenté un état d’agitation au domicile de sa mère avec menace suicidaire avec une arme blanche dans un contexte de séparation et d’une opération chirurgicale. A échéance de l’avis motivé, le patient est calme, la thymie est triste, les velléités suicidaires se sont amendées. ll persiste néanmoins des idées d’incurabilité et de péjoration de l’avenir justifiant la poursuite des soins selon le mode actuel.” et qu’en conséquence, la mesure de soins psychiatriques sans consentement avec hospitalisation à temps complet doit se poursuivre.

Lors de l’audience, Monsieur [N] [P] s’est exprimé. Il indique se sentir bien dans son unité et accepte de rester hospitalisé le temps nécessaire.

Il résulte des éléments médicaux versés au soutien de la requête et des débats que les troubles mentaux décrits aux certificats médicaux rappelés ci-dessus sont persistants à ce jour et rendent impossible son consentement sur la durée.

L’état de la personne nécessite une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète.

P A R C E S M O T I F S

Statuant publiquement et en premier ressort ;

Vu les articles L 3212-1 et suivants du code de la santé publique;

Disons que les conditions légales de l’hospitalisation sans consentement de Monsieur [N] [P] sont remplies depuis son admission et demeurent remplies à ce jour.

Disons n’y avoir lieu à ordonner la mainlevée de cette mesure.

Ordonnons la poursuite de la mesure sous la forme d’une hospitalisation complète.

La présente ordonnance est susceptible d’appel dans les 10 jours de sa notification devant le Premier Président de la Cour d’Appel de NÎMES. Cet appel ne suspend pas l’exécution de la présente décision sauf demande expresse de Monsieur le Procureur de la République formulée dans le délai de 6 h.

Fait à l’annexe du Tribunal dans l’enceinte de l’hôpital du [6] à [Localité 7] le 31 Décembre 2024.

Le Greffier La Présidente

Copie de la présente ordonnance a été adressée par mail à Monsieur le Directeur de l’Etablissement

Copie de la présente ordonnance a été portée à la connaissance de Monsieur [N] [P] par notification et remise d’une copie par l’intermédiaire du Directeur de l’Etablissement

Copie de la présente Ordonnance a été adressée par mail à l’avocat

Copie de la présente Ordonnance a été adressée par lettre simple au tiers demandeur

Monsieur le Procureur de la république a été avisé par mail de la présente décision

Le 31 Décembre 2024
Le Greffier


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon