Maintien de l’hospitalisation psychiatrique sans consentement

·

·

Maintien de l’hospitalisation psychiatrique sans consentement

L’Essentiel : L’affaire concerne un patient, désigné ici comme un jeune homme, né en mai 2002, admis en soins psychiatriques sur décision d’un représentant de l’État. Ce dernier a confirmé l’admission par un arrêté de la préfecture de police et une ordonnance de maintien en hospitalisation sans consentement émise par un juge. Le patient a saisi le tribunal pour demander la mainlevée de cette mesure, affirmant ne pas avoir été informé de l’absence de consentement et se déclarant victime de maltraitance. Le tribunal a jugé que le maintien en hospitalisation sans consentement était nécessaire et proportionné, rejetant ainsi la requête.

Contexte de l’Affaire

L’affaire concerne un patient, désigné ici comme un jeune homme, né en mai 2002, qui a été admis en soins psychiatriques sur décision du représentant de l’État. Cette admission a été confirmée par un arrêté de la préfecture de police et par une ordonnance de maintien en hospitalisation sans consentement émise par un juge du tribunal judiciaire.

Demande de Mainlevée

Le patient a saisi le tribunal par courrier pour demander la mainlevée de la mesure de soins psychiatriques sous contrainte dont il fait l’objet. Il a exprimé son opposition à cette décision, affirmant ne pas avoir été informé que les soins étaient administrés sans son consentement et se déclarant victime de maltraitance. Il a également manifesté sa volonté de suivre des soins adaptés, mais uniquement avec son consentement.

Audition et État de Santé

Lors de l’audience, le patient a indiqué qu’il était trop sédaté pour s’exprimer correctement. Il a reconnu avoir été agressif envers une jeune fille et a présenté des excuses. Son avocat a soutenu sa demande et a remis des plaintes adressées au procureur de la République, ainsi qu’une lettre au contenu préoccupant.

Décision du Tribunal

Le tribunal a rappelé que le maintien en hospitalisation sans consentement avait été autorisé par le juge et que les difficultés procédurales antérieures ne pouvaient plus être soulevées. Il a également noté que le patient avait été transféré dans un autre établissement où un certificat a confirmé la nécessité de poursuivre son hospitalisation.

Évaluation Médicale

Un médecin a évalué l’état clinique du patient, concluant que son état restait fluctuant et justifiant la poursuite des soins sans consentement. Bien que le patient ait exprimé des regrets concernant ses actes, il a également mentionné des dysfonctionnements des systèmes de l’État comme facteur de son comportement.

Conclusion et Rejet de la Requête

En conséquence, le tribunal a jugé que la mesure d’hospitalisation complète sans consentement demeurait nécessaire et proportionnée. La requête en mainlevée a été rejetée, et le patient a été informé de son droit d’appel dans un délai de 10 jours.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions légales pour le maintien en hospitalisation sans consentement ?

Le maintien en hospitalisation sans consentement est régi par l’article L. 3213-1 du Code de la Santé Publique, qui stipule que :

« L’hospitalisation sans consentement est possible lorsque la personne présente un trouble mental qui nécessite des soins et que son état nécessite une protection immédiate. »

Cet article précise également que la décision d’hospitalisation doit être prise par un représentant de l’État, et qu’un juge des libertés et de la détention doit valider cette mesure.

En l’espèce, la décision de maintien en hospitalisation sans consentement a été autorisée par le juge du tribunal judiciaire de Créteil le 13 janvier 2025.

Cette décision a été fondée sur l’évaluation de l’état clinique du patient, qui a été jugé comme nécessitant une hospitalisation pour sa sécurité et celle des autres.

Quels sont les droits du patient en matière de soins psychiatriques sans consentement ?

Les droits du patient en matière de soins psychiatriques sans consentement sont encadrés par plusieurs articles du Code de la Santé Publique, notamment l’article L. 3211-2, qui énonce que :

« Toute personne hospitalisée sans son consentement doit être informée des raisons de son hospitalisation et des soins qui lui sont administrés. »

De plus, l’article L. 3211-3 précise que :

« Le patient a le droit de contester la mesure d’hospitalisation devant le juge. »

Dans le cas présent, le patient a exprimé son opposition à la décision de soins psychiatriques sans consentement, affirmant ne pas avoir été informé de la nature de son hospitalisation.

Cependant, il est important de noter que le juge a déjà validé la mesure, ce qui limite les possibilités de contestation.

Comment se déroule la procédure de contestation d’une mesure d’hospitalisation sans consentement ?

La procédure de contestation d’une mesure d’hospitalisation sans consentement est régie par l’article L. 3211-12 du Code de la Santé Publique, qui stipule que :

« Le patient peut saisir le juge des libertés et de la détention pour demander la mainlevée de la mesure d’hospitalisation. »

Cette saisine doit être effectuée par écrit et motivée, et le juge doit statuer dans un délai raisonnable.

Dans le cas présent, le patient a saisi le tribunal par courrier daté du 24 janvier 2025, mais le juge a décidé de maintenir la mesure d’hospitalisation, considérant que l’état clinique du patient justifiait cette décision.

Quelles sont les conséquences d’une décision de maintien en hospitalisation sans consentement ?

La décision de maintien en hospitalisation sans consentement a plusieurs conséquences, notamment en termes de droits du patient et de prise en charge médicale.

Selon l’article L. 3211-4 du Code de la Santé Publique :

« L’hospitalisation sans consentement ne doit pas excéder une durée de 15 jours, renouvelable sous certaines conditions. »

Cela signifie que le patient peut être hospitalisé sans son consentement pour une durée limitée, mais cette mesure doit être régulièrement réévaluée.

Dans le cas présent, le juge a estimé que la mesure d’hospitalisation complète sans consentement était toujours nécessaire, ce qui implique que le patient continuera à recevoir des soins psychiatriques sans son accord, tant que son état le justifie.

Quels recours sont possibles après une décision de maintien en hospitalisation sans consentement ?

Après une décision de maintien en hospitalisation sans consentement, le patient a la possibilité d’interjeter appel, conformément à l’article L. 3211-12-1 du Code de la Santé Publique, qui précise que :

« L’appel peut être interjeté dans un délai de 10 jours à compter de la notification de la décision. »

Le patient doit faire une déclaration écrite motivée, transmise au greffe de la Cour d’appel.

Dans cette affaire, le juge a rappelé que le patient pouvait interjeter appel de la décision dans un délai de 10 jours, ce qui lui permet de contester la mesure devant une juridiction supérieure.

COUR D’APPEL DE LYON
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
[Adresse 3]
[Localité 5]

N° RG 25/00384 – N° Portalis DB2H-W-B7J-2J6Z- Hospitalisations sans consentement
Ordonnance du : 04 Février 2025

ORDONNANCE DE REJET DE LA REQUÊTE EN MAINLEVÉE
DE LA MESURE D’HOSPITALISATION COMPLETE SANS CONSENTEMENT

Nous, Suzanne BELLOC, juge au Tribunal judiciaire de Lyon, assistée de Valentine VERDONCK, greffier,

Vu l’arrêté de la préfecture de police de [Localité 7] en date du 04.01.2025 portant admission en soins psychiatriques sur décision du représentant de l’Etat conformément à l’article L. 3213-1 du Code de la Santé Publique,

Vu l’ordonnance de maintien en hospitalisation sans consentement rendue par le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Créteil en date du 13.01.2025,

Vu l’arrêté portant transfert en soins psychiatriques sur décision du représentant de l’Etat en date du 17 janvier 2025,

Concernant :
Monsieur [V] [R]
né le 17 Mai 2002 à [Localité 6]

Vu la saisine par courrier daté du 24 Janvier 2025 de Monsieur [V] [R], patient, actuellement en hospitalisation complète sans consentement au centre hospitalier du [8] reçue au greffe le 30 janvier 2025 en mainlevée de la mesure de soins psychiatriques sous contrainte dont il fait l’objet, et les pièces transmises par l’établissement hospitalier et jointes au dossier ;

Vu les avis d’audience adressés avec la requête le 31.01.2025 au patient, au Préfet, au directeur de l’hôpital et au procureur de la République,

Vu l’avis du Ministère Public tendant au maintien de la mesure,

Après avoir entendu, dans les locaux spécialement aménagés de l’hôpital, en audience publique :
Monsieur [V] [R] assisté de Maître BECHETOILLE-CALVETTI Maroussia, avocat de permanence,

Par courrier reçu le 30/01/2025, Monsieur [V] [R] fait part de son opposition à la décision de soins psychiatriques sans consentement prise à son encontre; il soutient ne pas avoir été informé lors de son séjour à l’infoirmerie psychiatrique de [Localité 7] que les soins qui lui étaient administrés étaient sans consentement et affirme avoir été victime d’actes de maltraitance; il affirme être conscient de la nécessité de soinsetexprime sa volonté de suivre des soins adaptés mais uniquement avec son consentement;

A l’audience, Monsieur [V] [R] indique qu’il était trop sédaté pour parler lors de l’audience devant le juge; à la lecture de l’avis médical avant audience, il ne conteste pas avoir été agressif avec la pette fille et demande pardon;

Son conseil, qui n’a pas d’observations procédurales, soutient sa demande et remet une copie des plaintes adressés par son client au procureur de la République de [Localité 7] ainsi qu’une copie d’un courrier commençant par “Chère petite fille” ;

En premier lieu, il convient de rappeler que le maintien en hospitalisation sans consentement a été autorisé par le juge du tribunal judiciaire de Créteil en date le 13.01.2025 et que toutes les éventuelles difficultés procédurales antérieures ne peuvent plus être soulevées;

En second lieu, il convient de constater que depuis la décision du juge de Créteil, Monsieur [V] [R] a été transféré au Centre hospialier du [8] et un certificat de situation en date du 22/01/2025 a confimé la nécessité de la poursuite de son hospitalisation;

Dans son avis médical avant audience du 31/01/2025, le Dr [D] [F] estime que l’état clinique de Monsieur [V] [R] reste fluctuant et que si à ce jour il n’existe plus de vélléités hétéro agressives et si Monsieur [V] [R] a pu exprimer des regrets quant au passage à l’acte, il a aussi pu indiquer que ce passage à l’acte n’aurait pas eu lieu s’il n’avait pas été victime du “dysfonctionnement des systèmes de l’Etat”;

Le Dr [D] [F] conclut que ces éléments attestent de la persistance du trouble psychiatrique justifiant la poursuite des soins sans consentement;

Dès lors, la mesure d’hospitalisation complète sans consentement apparait toujours nécessaire, cette mesure apparaissant par ailleurs parfaitement proportionnée;

Il y a lieu par conséquent de rejeter la requête en mainlevée de la mesure d’hospitalisation complète sans consentement ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement et en 1er ressort,

REJETONS la requête en mainlevée de la mesure d’hospitalisation complete sans consentement de Monsieur [V] [R]

Laissons les dépens à la charge du Trésor ;

Rappelons qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de 10 jours à compter de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la Cour d’appel
([Adresse 2] – [Localité 4] – Tél : [XXXXXXXX01]).

Le 04 Février 2025
Le Juge
Suzanne BELLOC

N° RG 25/00384 – N° Portalis DB2H-W-B7J-2J6Z- Hospitalisations sans consentement

– Copie de l’ordonnance remise par courriel à Maître BECHETOILLE-CALVETTI Maroussia, avocat de permanence le 04 Février 2025
L’avocat,

– Copie de l’ordonnance notifiée par courriel au directeur du CENTRE HOSPITALIER DU [8] pour notification à Monsieur [V] [R] le 04 Février 2025

– Copie de la présente ordonnance transmise par courriel au préfet du RHÔNE pour notification le 04 Février 2025

– Avis de la présente ordonnance a été donné au procureur de la République le 04 Février 2025.
Le Greffier,


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon