L’Essentiel : L’ARCOM n’est pas tenu de mettre en demeure un diffuseur concernant des accusations de viol. Dans ce contexte, BFM TV a diffusé des séquences sur une plainte pour viol contre Gilbert Collard, incluant un entretien avec la plaignante, restée anonyme. L’avocat a demandé au ARCOM de suspendre l’autorisation d’émettre de BFM TV et de saisir le procureur, mais ces demandes ont été rejetées. La convention de BFM TV impose une exigence d’honnêteté et de rigueur dans le traitement de l’information, tout en respectant le secret des sources des journalistes.
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l’ARCOM n’a pas l’obligation de mettre en demeure un diffuseur qui fait état d’accusations de viol contre une personne identifiée. Accusations de violBFM TV a diffusé Saisine de l’ARCOML’avocat a demandé Le refus de l’ARCOM Obligations conventionnelles de BFM TVAux termes de Compte tenu des Au demeurant, la circonstance que les journalistes aient refusé de lui communiquer l’identité de la plaignante ne l’a pas empêché de se défendre des accusations formées à son encontre, ainsi qu’en attestent les éléments de défense restitués lors de l’émission. Enfin, Gilbert Collard a été invité par la société BFM TV à présenter ses observations préalablement à la diffusion de chacune des séquences litigieuses. Traitement des affaires judiciairesLa convention de BFM TV stipule également que l’éditeur s’engage à ce qu’aucune émission qu’il diffuse ne porte atteinte à la dignité de la personne humaine telle qu’elle est définie par la loi et la jurisprudence. L’éditeur respecte les droits de la personne relatifs à sa vie privée, son image, son honneur et sa réputation tels qu’ils sont définis par la loi et la jurisprudence. L’éditeur veille en particulier à ce qu’il soit fait preuve de retenue dans la diffusion d’images ou de témoignages susceptibles d’humilier les personnes. Dans le respect du droit à l’information, la diffusion d’émissions, d’images, de propos ou de documents relatifs à des procédures judiciaires ou à des faits susceptibles de donner à lieu à une information judiciaire nécessite qu’une attention particulière soit apportée, d’une part, au respect de la présomption d’innocence, c’est-à-dire qu’une personne non encore jugée ne soit pas présentée comme coupable, d’autre part, au secret de la vie privée. Lorsqu’une Les juges suprêmes ont considéré que les séquences en litige ont fait preuve de retenue et de neutralité dans l’évocation du dépôt de la plainte pour viol visant l’avocat, évoquant les faits susceptibles de qualification pénale avec prudence et faisant état des points de vue de l’accusé et de la plaignante de manière équilibrée, la journaliste soulignant la nécessité d’aborder cette information avec précaution, au stade de l’ouverture d’une enquête préliminaire et pour des faits remontant à plus de dix ans. Téléchargez la décision |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les obligations de l’ARCOM concernant les accusations de viol diffusées par BFM TV ?l’ARCOM n’a pas l’obligation de mettre en demeure un diffuseur qui fait état d’accusations de viol contre une personne identifiée. Cela signifie que, même si des accusations graves sont portées, l’ARCOM n’est pas contraint d’intervenir ou de sanctionner le diffuseur. Cette absence d’obligation est renforcée par le fait que le refus de l’ARCOM d’adresser une mise en demeure ou de prendre une sanction ne nécessite pas de motivation spécifique selon les articles L. 211-2 et L. 211-3 du code des relations entre le public et l’administration. Quels événements ont conduit à la saisine de l’ARCOM par Gilbert Collard ?Gilbert Collard, avocat, a saisi l’ARCOM suite à la diffusion par BFM TV de deux séquences. La première mentionnait le dépôt d’une plainte pour viol à son encontre, tandis que la seconde présentait un entretien avec la plaignante, qui est restée anonyme. Collard a demandé plusieurs actions, notamment la suspension de l’autorisation d’émettre de BFM TV pendant trois mois, ainsi que la mise en demeure de la chaîne pour respecter ses engagements. Cependant, toutes ces demandes ont été rejetées par le Conseil d’État. Quelles sont les obligations conventionnelles de BFM TV en matière d’information ?Selon l’article 2-3-8 de la convention entre l’ARCOM et BFM TV, l’exigence d’honnêteté s’applique à l’ensemble des programmes diffusés. Cela implique que l’éditeur doit vérifier le bien-fondé et les sources de l’information, et présenter l’information incertaine au conditionnel. Cependant, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse protège le secret des sources des journalistes, ce qui signifie que BFM TV n’était pas obligée d’indiquer l’origine de l’information concernant la plainte pour viol contre Gilbert Collard. Comment BFM TV doit-elle traiter les affaires judiciaires selon sa convention ?La convention de BFM TV stipule que l’éditeur doit s’assurer qu’aucune émission ne porte atteinte à la dignité de la personne humaine. Cela inclut le respect des droits relatifs à la vie privée, à l’image, à l’honneur et à la réputation des individus. Lorsqu’une procédure judiciaire est évoquée, BFM TV doit traiter l’affaire avec mesure et rigueur, sans entraver la procédure judiciaire. De plus, le pluralisme doit être respecté, permettant aux différentes parties de faire connaître leur point de vue. Comment les juges ont-ils évalué le traitement des accusations par BFM TV ?Les juges ont considéré que les séquences diffusées par BFM TV ont fait preuve de retenue et de neutralité. Ils ont noté que la chaîne a évoqué le dépôt de la plainte pour viol avec prudence, en présentant les points de vue de l’accusé et de la plaignante de manière équilibrée. La journaliste a également souligné l’importance d’aborder cette information avec précaution, surtout dans le cadre d’une enquête préliminaire et pour des faits remontant à plus de dix ans. Cette approche a été jugée conforme aux exigences de traitement des affaires judiciaires. |
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