Gestion privée des droits d’auteur

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Gestion privée des droits d’auteur

L’Essentiel : Une société chargée de la gestion des droits d’auteur d’un compositeur a été condamnée pour mauvaise exécution de son mandat. Son rôle incluait l’identification des droits dus et la mise à jour des droits perçus. Cependant, elle n’a fourni aucun diagnostic ni démarche pour actualiser la situation du compositeur, se contentant de transmettre des états de répartition de la SACEM. En conséquence, la société a perdu 60% de sa rémunération et a été condamnée à verser 30 000 euros au compositeur en dommages et intérêts. La résiliation du mandat a également été prononcée, conformément aux dispositions du Code civil.

Mauvaise exécution de mandat

Une société en charge de la gestion privée des droits d’auteur d‘un compositeur a été condamnée pour mauvaise exécution de son mandat. Il résultait du mandat conclu que la mission confiée à la société impliquait un travail d’identification et d’analyse des droits dus et perçus et la réalisation des démarches nécessaires pour mettre à jour les droits perçus par le compositeur.

Or, hormis la réception et la transmission des états de répartition établis par la SACEM, la société ne justifiait d’aucun diagnostic de la situation des droits et d’aucune démarche pour mettre à jour la situation du compositeur. Au regard des manquements constatés, la société a été privée de la rémunération stipulée à hauteur de 60% et a été condamnée à verser au compositeur la somme de 30 000 euros à titre de dommages et intérêts.

Sanction de la mauvaise exécution du mandat

Plusieurs dispositions légales sont applicables au mandat de gestion privé de droits d’auteur. Aux termes des dispositions de l’article 1147 du Code civil « Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts, soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient d’une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de sa part » ; l’article 1991 du Code civil dispose « le mandataire est tenu d’accomplir le mandat tant qu’il en demeure chargé, et répond des dommages-intérêts qui pourraient résulter de son inexécution » ; l’article 1993 du même code précise « Tout mandataire est tenu de rendre compte de sa gestion, et de faire raison au mandant de tout ce qu’il a reçu en vertu de sa procuration, quand même ce qu’il aurait reçu n’eût point été dû au mandant ».

Par ailleurs il résulte des dispositions de l’article 1315 du Code civil que celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver et que celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation.

La résiliation du mandat a également été prononcée. En vertu de l’article 1184 du Code civil, « la condition résolutoire est toujours sous-entendue dans les contrats synallagmatiques, pour le cas où l’une des deux parties ne satisfera point à son engagement. Dans ce cas, le contrat n’est point résolu de plein droit. La partie envers laquelle l’engagement n’a point été exécuté, a le choix ou de forcer l’autre à l’exécution de la convention lorsqu’elle est possible, ou d’en demander la résolution avec dommages et intérêts. (..) »

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Q/R juridiques soulevées :

Quelles étaient les obligations de la société en charge de la gestion des droits d’auteur ?

La société en charge de la gestion privée des droits d’auteur avait plusieurs obligations clairement définies dans le mandat qui lui avait été confié.

Elle devait notamment procéder à l’identification et à l’analyse des droits dus et perçus par le compositeur. Cela impliquait un travail minutieux pour s’assurer que tous les droits d’auteur étaient correctement identifiés et que les montants dus étaient perçus.

En outre, la société était également responsable de la réalisation des démarches nécessaires pour mettre à jour la situation des droits perçus par le compositeur. Cela signifie qu’elle devait non seulement surveiller les droits existants, mais aussi s’assurer que toute nouvelle information ou changement dans la situation des droits d’auteur du compositeur était pris en compte.

Quelles ont été les conséquences de la mauvaise exécution du mandat ?

La mauvaise exécution du mandat par la société a eu des conséquences significatives. En raison des manquements constatés, la société a été privée de 60% de la rémunération qui lui était stipulée dans le contrat.

De plus, elle a été condamnée à verser au compositeur une somme de 30 000 euros à titre de dommages et intérêts. Cette décision souligne la gravité des manquements de la société, qui n’a pas justifié d’un diagnostic de la situation des droits ni effectué les démarches nécessaires pour mettre à jour la situation du compositeur.

Ces sanctions visent à compenser le préjudice subi par le compositeur en raison de l’inaction de la société.

Quelles dispositions légales encadrent la gestion des droits d’auteur ?

Plusieurs dispositions légales encadrent la gestion des droits d’auteur, notamment celles du Code civil. L’article 1147 stipule que le débiteur est condamné au paiement de dommages et intérêts en cas d’inexécution de l’obligation, sauf s’il prouve que l’inexécution provient d’une cause étrangère.

L’article 1991 précise que le mandataire, en l’occurrence la société, est tenu d’accomplir le mandat et répond des dommages-intérêts en cas d’inexécution.

De plus, l’article 1993 impose au mandataire de rendre compte de sa gestion et de justifier de tout ce qu’il a reçu en vertu de sa procuration.

Ces articles établissent un cadre juridique strict pour garantir que les mandataires respectent leurs obligations et protègent les droits des mandants.

Comment la résiliation du mandat a-t-elle été justifiée ?

La résiliation du mandat a été prononcée en vertu de l’article 1184 du Code civil, qui stipule que la condition résolutoire est sous-entendue dans les contrats synallagmatiques.

Cela signifie que si l’une des parties ne respecte pas ses engagements, l’autre partie a le droit de demander la résolution du contrat. Dans ce cas, le compositeur, en tant que mandant, a eu le choix de forcer la société à exécuter le mandat ou de demander la résolution du contrat avec dommages et intérêts.

La décision de résilier le mandat a été justifiée par les manquements graves de la société dans l’exécution de ses obligations, ce qui a conduit à une rupture de la confiance nécessaire pour maintenir la relation contractuelle.


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