Principe du remboursementLes frais qu’un salarié justifie avoir exposés pour les besoins de son activité professionnelle et dans l’intérêt de l’employeur, y compris les frais téléphoniques, doivent lui être remboursés sans qu’ils puissent être imputés sur la rémunération qui lui est due, à moins qu’il n’ait été contractuellement prévu qu’il en conserverait la charge moyennant le versement d’une somme fixée d’avance de manière forfaitaire. Ce dernier système n’est légal qu’à la condition d’une part que cette somme forfaitaire ne soit pas manifestement disproportionnée au regard du montant réel des frais engagés, et d’autre part que la rémunération restante, compte tenu des frais engagés, restent au moins égale au SMIC. Droit au remboursementEn l’espèce, il était établi que pour les besoins de son activité professionnelle, le salarié devait utiliser un téléphone et disposer d’un outil de lecture et d’envoi de mails, de sorte que dans la mesure où l’employeur ne démontre pas qu’un ordinateur ou un téléphone étaient disponibles sur ses différents lieux de travail, c’est à tort que le conseil de prud’hommes a jugé que le salarié ne justifiait pas l’existence de frais professionnels constitués de frais téléphoniques. En conséquence le salarié a été remboursé des frais qu’il avait exposés. |
→ Questions / Réponses juridiques
Qu’est-ce que la requalification d’un CDD d’usage en CDI ?La requalification d’un CDD d’usage en CDI est un processus juridique par lequel un contrat à durée déterminée, souvent utilisé dans des secteurs spécifiques, est transformé en contrat à durée indéterminée. Cette requalification peut survenir lorsque les conditions justifiant l’utilisation d’un CDD d’usage ne sont plus remplies. Dans le cas d’un réalisateur de bandes annonces TV, employé pendant 17 ans en CDD d’usage, la requalification a été accordée car son emploi était lié à une activité pérenne de l’entreprise. En effet, le code du travail stipule que certains emplois peuvent être pourvus par des CDD d’usage, mais cela doit être justifié par des raisons objectives. Si ces raisons ne sont pas établies, le salarié peut demander la requalification de son contrat. Quels sont les articles du code du travail pertinents pour les CDD d’usage ?Les articles L1242-1, L1242-2, L1245-1 et D1242-1 du code du travail sont essentiels pour comprendre les conditions d’utilisation des CDD d’usage. Ces articles précisent que dans certains secteurs d’activité, il est d’usage de ne pas recourir à des contrats à durée indéterminée en raison de la nature temporaire des emplois. Cependant, cela ne signifie pas que tous les CDD d’usage sont automatiquement justifiés. Il est déterminant que l’employeur puisse démontrer que le recours à un CDD d’usage est justifié par des raisons objectives, c’est-à-dire des éléments concrets qui établissent le caractère temporaire de l’emploi. Quel est l’accord cadre du 18 mars 1999 concernant les CDD ?L’accord cadre du 18 mars 1999, mis en œuvre par la directive numéro 1999/70/CE, vise à encadrer l’utilisation des contrats à durée déterminée pour prévenir les abus. Cet accord impose que les contrats successifs soient justifiés par des raisons objectives. Cela signifie que l’employeur doit prouver que l’utilisation de CDD successifs est fondée sur des éléments concrets qui démontrent le caractère temporaire de l’emploi. Les clauses 1 et 5 de cet accord sont particulièrement importantes, car elles établissent les conditions dans lesquelles les CDD peuvent être utilisés et les obligations des employeurs à cet égard. Pourquoi la nécessité de raisons objectives est-elle importante pour les CDD d’usage ?La nécessité de raisons objectives est déterminante pour éviter les abus liés à l’utilisation des CDD d’usage. Dans le cas d’un réalisateur de bandes annonces, le juge doit vérifier l’existence de ces raisons objectives en cas de litige. Cela implique d’examiner les conditions de travail et la nature de l’emploi occupé par le salarié. Dans l’affaire mentionnée, il a été établi que le salarié avait travaillé de manière régulière pendant 17 ans, sans que son emploi soit justifié par des missions temporaires spécifiques. Cela a conduit à la conclusion que les CDD successifs n’étaient pas justifiés. Quel a été le jugement concernant la requalification en CDI ?Le jugement a confirmé la requalification de la relation contractuelle en contrat à durée indéterminée (CDI). Cette requalification prend effet depuis la date de la première embauche du salarié, ce qui signifie que tous les droits liés à l’ancienneté sont reconnus. Cela inclut également le calcul de l’indemnité de licenciement, qui doit tenir compte de cette ancienneté. Ainsi, le salarié bénéficie de la sécurité d’un CDI, ce qui lui confère des droits supplémentaires par rapport à un CDD, notamment en matière de licenciement et de préavis. Cette décision souligne l’importance de respecter les conditions légales entourant l’utilisation des CDD d’usage et de veiller à ce que les droits des travailleurs soient protégés. |
Laisser un commentaire