L’Essentiel : Madame [H] [Z] a acquis un CITROËN C4 Cactus pour 10.533,76 € auprès de la société AUTHERO FRANCE. Suite à des pannes moteur, elle a assigné la société en justice le 02 juillet 2024, demandant une expertise. Lors de l’audience du 03 décembre 2024, la société n’a pas comparu. Le juge a constaté un motif légitime pour ordonner l’expertise, désignant Monsieur [W] [E] comme expert. Ce dernier devra examiner le véhicule et déterminer la nature des problèmes. Une provision de 4000 euros a été fixée pour sa rémunération, à consigner par Madame [H] [Z] dans un délai de six semaines.
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Exposé du LitigeMadame [H] [Z] a acquis un véhicule d’occasion, un CITROËN C4 Cactus, pour un montant de 10.533,76 € auprès de la société AUTHERO FRANCE. Elle a rencontré plusieurs pannes moteur avec ce véhicule et a décidé d’assigner la société AUTHERO FRANCE devant le juge des référés du tribunal judiciaire de Nanterre le 02 juillet 2024, demandant l’organisation d’une mesure d’expertise conformément à l’article 145 du code de procédure civile. Lors de l’audience du 03 décembre 2024, Madame [H] [Z] a réaffirmé sa demande d’expertise, tandis que la société AUTHERO FRANCE n’a pas comparu. Motifs de la DécisionLe juge a rappelé que l’article 145 du code de procédure civile exige que la partie demandant une expertise justifie d’un motif légitime. Les éléments présentés, notamment un rapport d’expertise du groupe REDAXION daté du 13 mars 2024, ont permis de conclure à l’existence d’un motif légitime pour ordonner une mesure d’expertise. Madame [H] [Z] a été chargée provisoirement des dépens, sous réserve de ce que décidera le juge du fond. Ordonnance du JugeLe juge des référés a ordonné une mesure d’expertise, désignant Monsieur [W] [E] comme expert. Sa mission inclut la convocation des parties, l’examen du véhicule, l’analyse des désordres signalés, et la fourniture d’éléments techniques au juge du fond pour évaluer la nature des problèmes rencontrés. L’expert devra également déterminer si les désordres étaient présents lors de la vente et s’ils résultent d’un vice caché ou d’autres causes. Modalités de l’ExpertiseL’expert devra déposer son rapport dans un délai de six mois, avec des copies en format papier et numérique. Il est également chargé de convoquer les parties pour une première réunion dans les deux mois suivant la réception de la provision pour sa rémunération. Les parties sont encouragées à utiliser des moyens dématérialisés pour leurs échanges avec l’expert. Consignation et Frais d’ExpertiseUne provision de 4000 euros a été fixée pour la rémunération de l’expert, à consigner par Madame [H] [Z] dans un délai de six semaines. En cas de non-consignation, la désignation de l’expert sera caduque. Les frais d’expertise seront avancés par l’État, conformément à la législation en vigueur. ConclusionLes dépens sont laissés provisoirement à la charge de Madame [H] [Z], et l’ordonnance est exécutoire par provision. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la procédure à suivre pour obtenir une mesure d’expertise selon l’article 145 du code de procédure civile ?L’article 145 du code de procédure civile stipule que : « Le juge peut, même en référé, ordonner une mesure d’instruction, à la demande d’une partie, lorsque celle-ci justifie d’un motif légitime. » Dans le cas présent, Madame [H] [Z] a assigné la société AUTHERO FRANCE pour obtenir une mesure d’expertise, en se fondant sur l’existence de pannes moteur sur le véhicule acheté. Les pièces versées aux débats, notamment le rapport d’expertise du groupe REDAXION, ont permis au juge de constater l’existence d’un motif légitime. Ainsi, le juge a ordonné l’expertise, conformément aux dispositions de l’article 145, en s’assurant que la demande était justifiée par des éléments probants. Quelles sont les obligations de l’expert désigné dans le cadre de cette mesure d’expertise ?L’expert désigné doit se conformer aux dispositions des articles 263 et suivants du code de procédure civile, qui précisent que : « L’expert doit, dans le cadre de sa mission, convoquer les parties, examiner les éléments nécessaires à son rapport et rendre compte de ses constatations. » Dans cette affaire, l’expert a pour mission de : – Convoquer et entendre les parties, L’expert doit également établir un calendrier de ses opérations et adresser un compte-rendu aux parties et au juge chargé du contrôle. Quels sont les délais et modalités de dépôt du rapport d’expertise ?Selon les articles 273 et 275 du code de procédure civile, l’expert doit rendre son rapport dans un délai fixé par le juge. Dans cette affaire, il est stipulé que l’expert doit déposer son rapport en un exemplaire original et en copie numérique dans un délai de six mois à compter de l’avis de consignation. Ce délai peut être prorogé si l’expert en fait la demande auprès du juge du contrôle, en présentant un nouveau calendrier prévisionnel. Il est également précisé que l’expert doit informer le magistrat chargé du contrôle de l’avancement de ses travaux et de toute carence des parties dans la communication des pièces nécessaires. Quelles sont les conséquences d’un défaut de consignation de la provision pour l’expert ?L’ordonnance précise que : « Faute de consignation dans ce délai impératif, la désignation de l’expert sera caduque et privée de tout effet. » Cela signifie que si Madame [H] [Z] ne consigne pas la somme de 4000 euros dans le délai de six semaines, la désignation de l’expert ne sera plus valable, et la mesure d’expertise ne pourra pas être réalisée. Cette disposition vise à garantir que les frais d’expertise soient couverts et que l’expert puisse être rémunéré pour son travail. Qui supporte les frais d’expertise dans cette affaire ?Conformément à l’article 119 du décret du 19 décembre 1991 sur l’aide juridique, il est stipulé que : « Les frais d’expertise seront avancés par l’Etat. » Cela signifie que, bien que Madame [H] [Z] ait la charge provisoire des dépens, les frais d’expertise seront pris en charge par l’État, ce qui allège la charge financière pour la partie demanderesse. Cette disposition est importante pour permettre l’accès à la justice, en évitant que les frais d’expertise ne constituent un obstacle à l’exercice des droits des parties. |
RÉFÉRÉS
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ RENDUE LE 14 JANVIER 2025
N° RG 24/02135 – N° Portalis DB3R-W-B7I-ZTUF
N° de minute :
Madame [H] [Z]
c/
S.A.S. AUTOHERO FRANCE
DEMANDERESSE
Madame [H] [Z]
[Adresse 6]
[Localité 9]
représentée par Maître Gilles MIGAYROU de l’AARPI MIGAYROU – DOS SANTOS, avocat au barreau de VAL-DE-MARNE, vestiaire : PC 102
DEFENDERESSE
S.A.S. AUTOHERO FRANCE
[Adresse 4]
[Localité 8]
non comparante
COMPOSITION DE LA JURIDICTION
Président : François PRADIER, 1er Vice-président, tenant l’audience des référés par délégation du Président du Tribunal,
Greffière : Divine KAYOULOUD ROSE, Greffière,
Statuant publiquement en premier ressort par ordonnance réputée contradictoire mise à disposition au greffe du tribunal, conformément à l’avis donné à l’issue des débats.
Nous, Président , après avoir entendu les parties présentes ou leurs conseils, à l’audience du 03 décembre 2024, avons mis l’affaire en délibéré à ce jour.
Madame [H] [Z] a, pour le prix de 10.533,76 €, acheté auprès de la société AUTHERO FRANCE un véhicule d’occasion de marque CITROËN, modèle C4 Cactus.
Faisant valoir que ce véhicule a connu plusieurs pannes moteur, Madame [H] [Z] a, par acte en date du 02 juillet 2024, assigné la société AUTHERO FRANCE par-devant le juge des référés du tribunal judiciaire de Nanterre dans le but d’obtenir l’organisation d’une mesure d’expertise au visa de l’article 145 du code de procédure civile.
L’affaire étant venue à l’audience du 03 décembre 2024, Madame [H] [Z] a réitéré sa demande d’expertise.
Assignée à personne morale, la société AUTHERO FRANCE n’a pas comparu.
L’article 145 du code de procédure civile impose au juge de s’assurer de ce que la partie qui l’invoque au soutien de sa demande d’expertise, justifie d’un motif légitime.
En l’espèce les pièces versées aux débats (et notamment le rapport d’expertise émanant du groupe REDAXION en date du 13 mars 2024) signent pour Madame [H] [Z] l’existence d’un motif légitime lui permettant d’obtenir au visa de l’article 145 du code de procédure civile, l’organisation d’une mesure d’expertise dans les termes et conditions figurant au dispositif de la présente décision.
Il convient de laisser à Madame [H] [Z] la charge provisoire des dépens, sous réserve de ce qui sera éventuellement décidé par le juge du fond.
Nous, juge des référés du tribunal judiciaire de Nanterre statuant par une ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort,
Vu l’article 145 du code de procédure civile, ordonnons, tous droits et moyens des parties réservées, une mesure d’expertise et commettons pour y procéder :
Monsieur [W] [E]
[Adresse 5]
Tél : [XXXXXXXX03] Port. : [XXXXXXXX02]
Email : [Courriel 10]
(expert inscrit auprès de la cour d’appel de Paris, sous la rubrique E-07.10 – Automobiles, cycles, motocycles, poids lourds, engins de chantier et agricoles à motorisation thermique)
avec mission pour lui de :
convoquer et entendre les parties,
se faire communiquer dans le délai qu’il lui appartiendra de fixer tous documents utiles à l’exercice de sa mission et notamment la citation, les documents relatifs à la mise en circulation du véhicule, à l’entretien et à l’achat du véhicule,
examiner le véhicule immobilisé [Adresse 6] à [Localité 9],
examiner les désordres allégués aux termes de l’assignation et des pièces jointes, les décrire, en précisant la nature, la localisation, l’importance et la date d’apparition,
donner au juge du fond tous éléments techniques et de fait lui permettant de déterminer si les désordres aujourd’hui constatés existaient ou non lors de la vente,
dans l’affirmative, donner au juge du fond tous éléments techniques et factuels lui permettant de dire si ce vice était ou non décelable pour un profane,
rechercher la cause des désordres, en indiquant si les désordres sont dus à un vice caché de la mécanique, à la vétusté, à des réparations inappropriées, à un défaut d’entretien, à une utilisation inappropriée du véhicule ou à tout autre cause,
dire si les désordres sont de nature à rendre le véhicule impropre à l’usage auquel il était destiné,
donner son avis sur la nature, la durée et le coût des travaux, hors-taxes et TTC, propres à remédier aux désordres constatés, en donnant aux juges du fond tous éléments susceptibles de leur permettre de déterminer l’opportunité économique d’y recourir, et communiquer à cet égard aux parties, en même temps que son pré-rapport, des devis et estimations chiffrées,
fournir tous éléments techniques et de fait de nature à permettre, le cas échéant, à la juridiction compétente, de déterminer les responsabilités encourues et d’évaluer s’il y a lieu les préjudices subis,
constater l’éventuelle conciliation des parties sans manquer dans ce cas d’en aviser le juge chargé du contrôle des expertises,
faire toutes observations utiles au règlement du litige.
DISONS que l’expert sera saisi et effectuera sa mission conformément aux dispositions des articles 263 et suivants du code de procédure civile et qu’il déposera son rapport en un exemplaire original sous format papier et en copie sous la forme d’un ficher PDF enregistré sur un CD-ROM au greffe du tribunal judiciaire de Nanterre, service du contrôle des expertises, extension du palais de justice, [Adresse 7] ([XXXXXXXX01]), dans le délai de six mois à compter de l’avis de consignation, sauf prorogation de ce délai dûment sollicité en temps utile auprès du juge du contrôle (en fonction d’un nouveau calendrier prévisionnel préalablement présenté aux parties) ;
DISONS que l’expert devra, dès réception de l’avis de versement de la provision à valoir sur sa rémunération, convoquer les parties à une première réunion qui devra se tenir avant l’expiration d’un délai de deux mois, au cours de laquelle il procédera a une lecture contradictoire de sa mission, présentera la méthodologie envisagée, interrogera les parties sur d’éventuelles mises en cause, établira contradictoirement un calendrier de ses opérations et évaluera le coût prévisible de la mission, et qu’à l’issue de cette première réunion il adressera un compte-rendu aux parties et au juge chargé du contrôle ;
Dans le but de limiter les frais d’expertise, nous invitons les parties, pour leurs échanges contradictoires avec l’expert et la communication des documents nécessaires à la réalisation de la mesure, à utiliser la voie dématérialisée via l’outil OPALEXE ;
DISONS que, sauf accord contraire des parties, l’expert devra adresser à celles-ci une note de synthèse dans laquelle il rappellera l’ensemble de ses constatations matérielles, présentera ses analyses et proposera une réponse à chacune des questions posées par la juridiction ;
DISONS que l’expert devra fixer aux parties un délai pour formuler leurs dernières observations ou réclamations en application de l’article 276 du code de procédure civile et rappelons qu’il ne sera pas tenu de prendre en compte les transmissions tardives ;
DÉSIGNONS le magistrat chargé du contrôle des expertises pour suivre la mesure d’instruction et statuer sur tous incidents ;
DISONS que l’expert devra rendre compte à ce magistrat de l’avancement de ses travaux d’expertise et des diligences accomplies et qu’il devra l’informer de la carence éventuelle des parties dans la communication des pièces nécessaires à l’exécution de sa mission conformément aux dispositions des articles 273 et 275 du code de procédure civile ;
FIXONS à la somme de 4000 euros la provision à valoir sur la rémunération de l’expert, qui devra être consignée par Madame [H] [Z] entre les mains du régisseur d’avances et de recettes de ce tribunal, dans le délai maximum de six semaines à compter de la présente ordonnance, sans autre avis ;
DISONS que, faute de consignation dans ce délai impératif, la désignation de l’expert sera caduque et privée de tout effet ;
DISONS que les frais d’expertise seront avancés par l’Etat, comme il est dit à l’article 119 du décret du 19 décembre 1991 sur l’aide juridique ;
DISONS qu’en déposant son rapport, l’expert adressera aux parties et à leurs conseils une copie de sa demande de rémunération ;
LAISSONS provisoirement les dépens à la charge de Madame [H] [Z] ;
RAPPELONS que la présente ordonnance est exécutoire par provision.
FAIT À NANTERRE, le 14 janvier 2025.
LA GREFFIÈRE
Divine KAYOULOUD ROSE, Greffière
LE PRÉSIDENT
François PRADIER, 1er Vice-président
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