L’Essentiel : Mme [N] a engagé une procédure pour revendiquer la nationalité française par sa filiation paternelle. Née en Inde le 20 août 1980, elle soutient que son père, M. [H], est français, étant le fils d’un Français originaire de l’Inde française. Le tribunal a examiné les actes d’état civil, confirmant le lien de filiation entre Mme [N] et M. [H]. Malgré des doutes soulevés par le ministère public concernant l’identité de son grand-père, les documents fournis ont établi la nationalité française de ce dernier. Le tribunal a ainsi reconnu la nationalité française de Mme [N] et ordonné la mention de cette décision.
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Contexte de l’affaireMme [N] a engagé une procédure pour revendiquer la nationalité française, en se basant sur sa filiation paternelle. Elle a déposé une assignation le 15 novembre 2019, et le ministère public a notifié ses conclusions le 5 décembre 2023. Les dernières conclusions de Mme [N] ont été notifiées le 20 août 2024, et l’affaire a été fixée à l’audience de plaidoiries du 14 novembre 2024. Procédure régulièreLa procédure a été jugée régulière conformément à l’article 1043 du code de procédure civile, qui exige le dépôt d’une copie de l’assignation au ministère de la Justice. Ce dépôt a été effectué le 14 mai 2020, respectant ainsi les conditions légales. Revendiquer la nationalité françaiseMme [N] affirme être née le 20 août 1980 en Inde et revendique la nationalité française par son père, M. [H], né en 1947. Elle soutient que son père est français, car il est le fils d’un père français originaire de l’Inde française, et qu’il n’a pas été affecté par le traité de cession franco-indien de 1956. Éléments de preuvePour établir sa nationalité, Mme [N] doit prouver la nationalité française de son père et son lien de filiation avec lui. Les actes d’état civil fournis, y compris son acte de naissance et celui de son père, attestent de cette filiation. Le ministère public a soulevé des doutes sur l’identité de son grand-père, mais Mme [N] a soutenu que les différences de nom étaient des translittérations. Évaluation de la filiationLe tribunal a examiné les actes d’état civil indiens, qui sont tous apostillés. L’acte de naissance de Mme [N] indique clairement son lien avec M. [H], et les documents relatifs à son grand-père, [F], établissent également sa nationalité française. Le ministère public n’a pas contesté la nationalité de [F] en vertu des dispositions du décret de 1880. Décision du tribunalLe tribunal a jugé que Mme [N] justifiait d’un lien de filiation légalement établi avec M. [H] et a confirmé sa nationalité française en vertu de l’article 18 du code civil. Il a également ordonné la mention de cette décision en marge de son acte de naissance et a condamné le ministère public aux dépens. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les conditions de régularité de la procédure en matière de nationalité selon le code de procédure civile ?La régularité de la procédure en matière de nationalité est encadrée par l’article 1043 du code de procédure civile. Cet article stipule que dans toutes les instances où s’élève une contestation sur la nationalité, une copie de l’assignation doit être déposée au ministère de la Justice, qui en délivre un récépissé. Ainsi, l’article 1043 dispose : « Dans toutes les instances où s’élève à titre principal ou incident une contestation sur la nationalité, une copie de l’assignation est déposée au ministère de la justice qui en délivre récépissé. » Dans l’affaire en question, le ministère de la Justice a délivré ce récépissé le 14 mai 2020, ce qui signifie que la condition de l’article 1043 a été respectée. Par conséquent, la procédure est jugée régulière au regard de ces dispositions. Quelles sont les règles relatives à la charge de la preuve en matière de nationalité selon le code civil ?La charge de la preuve en matière de nationalité est régie par l’article 30 alinéa 1 du code civil. Cet article précise que la responsabilité de prouver la nationalité française incombe à celui qui la revendique, sauf s’il est déjà titulaire d’un certificat de nationalité. L’article 30 alinéa 1 énonce : « La charge de la preuve en matière de nationalité incombe à celui qui revendique la qualité de Français lorsqu’il n’est pas déjà titulaire d’un certificat de nationalité délivré à son nom. » Dans le cas de Mme [N], qui ne détient pas de certificat de nationalité française, il lui incombe de prouver la nationalité française de son père, ainsi que son lien de filiation avec lui. Elle doit fournir des actes d’état civil probants, conformément à l’article 47 du code civil, pour établir ce lien. Quelles sont les dispositions relatives à l’acquisition de la nationalité française par filiation ?L’acquisition de la nationalité française par filiation est régie par l’article 18 du code civil, qui stipule que l’enfant est français si l’un de ses parents est français, qu’il soit légitime ou naturel. L’article 18 du code civil dispose : « Est Français l’enfant, légitime ou naturel, dont l’un des parents au moins est français. » Dans le cas de Mme [N], elle revendique la nationalité française par filiation paternelle, en se basant sur le fait que son père, M. [H], est français. Il est donc essentiel pour elle de prouver la nationalité française de son père et d’établir un lien de filiation légalement reconnu. Quelles sont les implications du traité de cession franco-indien du 28 mai 1956 sur la nationalité française ?Le traité de cession des Établissements français de l’Inde, signé le 28 mai 1956, a des implications significatives sur la nationalité française. Selon ce traité, les Français nés hors des Établissements français et domiciliés le 16 août 1962 ont conservé leur nationalité française. Les dispositions du traité précisent que : « Les Français nés sur le territoire des Établissements cédés qui y étaient domiciliés ou qui étaient domiciliés sur le territoire de l’Union Indienne ont perdu la nationalité française, sauf option exercée au plus tard le 16 février 1963. » Dans le cas de Mme [N], son père, M. [H], étant né hors des Établissements français, n’a pas été affecté par ces dispositions et a conservé sa nationalité française. Ainsi, cela renforce la revendication de nationalité française de Mme [N]. Quelles sont les exigences relatives à l’établissement de l’état civil en matière de nationalité ?L’établissement de l’état civil est déterminant pour revendiquer la nationalité française, comme le stipule l’article 47 du code civil. Cet article précise que tout acte de l’état civil fait en pays étranger fait foi, sauf preuve du contraire. L’article 47 du code civil énonce : « Tout acte de l’état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d’autres actes ou pièces établissent que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité. » Dans le cas de Mme [N], tous les actes d’état civil indiens sont dûment apostillés, ce qui leur confère une valeur probante. Elle doit également prouver que ces actes établissent un lien de filiation légalement reconnu avec son père, M. [H]. Quelles sont les conséquences de la décision du tribunal concernant la nationalité de Mme [N] ?La décision du tribunal a des conséquences significatives pour Mme [N]. En vertu de l’article 28 du code civil, une mention sera portée en marge de son acte de naissance concernant l’acquisition de la nationalité française. L’article 28 du code civil stipule : « Mention sera portée, en marge de l’acte de naissance, des actes administratifs et des déclarations ayant pour effet l’acquisition, la perte de la nationalité française ou la réintégration dans cette nationalité. » Ainsi, le tribunal a jugé que Mme [N] est de nationalité française et a ordonné la mention de cette décision sur son acte de naissance. De plus, le ministère public, ayant succombé, sera condamné aux dépens, conformément à l’article 696 du code de procédure civile. |
JUDICIAIRE
DE PARIS
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1/2/1 nationalité A
N° RG 19/14605
N° Portalis 352J-W-B7D-CRKLV
N° PARQUET : 19/1095
N° MINUTE :
Assignation du :
15 Novembre 2019
M.M.
[1]
[1] Expéditions
exécutoires
délivrées le :
JUGEMENT
rendu le 09 Janvier 2025
DEMANDERESSE
Madame [N]
[Adresse 6]
[Adresse 6]
[Localité 10] (INDE)
représentée par Me Stéphanie CALVO, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant, vestiaire #A0599
DEFENDERESSE
LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
Parquet 01 Nationalités
[Adresse 9]
[Localité 1]
Monsieur Arnaud FENEYROU, vice-procureur
Décision du 9 janvier 2025
Chambre du contentieux
de la nationalité Section A
RG n° 19/14605
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Madame Maryam Mehrabi, Vice-présidente
Présidente de la formation
Madame Antoanela Florescu-Patoz, Vice-présidente
Madame Victoria Bouzon, Juge
Assesseurs
assistées de Madame Christine Kermorvant, Greffière
DEBATS
A l’audience du 14 Novembre 2024 tenue publiquement sans opposition des représentants des parties, conformément aux dispositions de l’article 805 du Code de Procédure Civile par Madame Maryam Mehrabi et Madame Victoria Bouzon, Magistrates rapporteures, qui ont entendu les plaidoiries et en ont rendu compte au tribunal dans leur délibéré.
JUGEMENT
Contradictoire
en premier ressort
Rendu publiquement, par mise à disposition au greffe, les parties ayant été avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.
Signé par Madame Maryam Mehrabi, vice-présidente et par Madame Christine Kermorvant, greffière à laquelle la minute de la décision a été remise par la magistrate signataire.
Vu l’assignation délivrée le 15 novembre 2019 par Mme [N] au procureur de la République,
Vu les dernières conclusions du ministère public notifiées par la voie électronique le 5 décembre 2023,
Vu les dernières conclusions de Mme [N] notifiées par la voie électronique le 20 août 2024
Vu l’ordonnance de clôture rendue le 29 août 2024 ayant fixé l’affaire à l’audience de plaidoiries du 14 novembre 2024,
Décision du 9 janvier 2025
Chambre du contentieux
de la nationalité Section A
RG n° 19/14605
Sur la procédure
Aux termes de l’article 1043 du code de procédure civile, applicable à la date de l’assignation, dans toutes les instances où s’élève à titre principal ou incident une contestation sur la nationalité, une copie de l’assignation est déposée au ministère de la justice qui en délivre récépissé.
En l’espèce, le ministère de la justice a délivré ce récépissé le 14 mai 2020. La condition de l’article 1043 du code de procédure civile est ainsi respectée. Il y a donc lieu de dire que la procédure est régulière au regard de ces dispositions.
Sur l’action déclaratoire de nationalité française
Mme [N], se disant née le 20 août 1980 à [Localité 10] (Inde), revendique la nationalité française par filiation paternelle, sur le fondement de l’article 18 du code civil. Elle expose que son père, M. [H], né le 1er mai 1947 à [Localité 5] (ex Inde française), est issu de [F], né le 17 juin 1906 à [Localité 3] (ex Inde anglaise). Elle soutient que M. [H] est français comme né d’un père français originaire de l’Inde française et que né en dehors de l’Inde française, il n’a pas été saisi par les dispositions du traité de cession franco-indien du 28 mai 1956 et est donc resté français le 16 août 1962.
Toutefois, il est relevé au regard des pièces produites par la demanderesse, et ainsi que le reconnaît le ministère public au regard des moyens qu’il soulève, qu’elle entend faire valoir que son grand-père, [F], né hors de l’Inde française n’a pas été saisi par lesdites dispositions, M. [H] ayant suivi la condition de celui-ci.
Sur le fond
En application de l’article 30 alinéa 1 du code civil, la charge de la preuve en matière de nationalité incombe à celui qui revendique la qualité de Français lorsqu’il n’est pas déjà titulaire d’un certificat de nationalité délivré à son nom conformément aux dispositions des articles 31 et suivants du même code.
Conformément à l’article 17-1 du code civil, compte tenu de la date de naissance revendiquée par la demanderesse, l’action relève des dispositions de l’article 18 du code civil, dans sa rédaction issue de la loi n° 93-933 du 22 juillet 1993, aux termes duquel est Français l’enfant, légitime ou naturel, dont l’un des parents au moins est français.
Il est en outre rappelé que la cession des Etablissements français de [Localité 10], [Localité 4], [Localité 7] et [Localité 12] a été réalisée par le Traité du 28 mai 1956 qui est entré en vigueur le 16 août 1962. En vertu de ce Traité, les Français nés hors de ces Etablissements et qui s’y trouvaient domiciliés le 16 août 1962 ont conservé de plein droit la nationalité française. Les Français nés sur le territoire des Etablissements cédés qui y étaient domiciliés ou qui étaient domiciliés sur le territoire de l’Union Indienne ont perdu la nationalité française, même s’ils avaient renoncé à leur statut personnel, sauf option exercée au plus tard le 16 février 1963. Les Français nés sur le territoire des Etablissements et qui le 16 août 1962 étaient domiciliés hors de ces Etablissements et de l’Union Indienne sont restés de plein droit français sauf option pour la nationalité indienne. Les options pouvaient être souscrites à partir de 18 ans.
Il appartient ainsi à Mme [N], qui n’est pas titulaire d’un certificat de nationalité française, de démontrer, d’une part, la nationalité française de son père revendiqué au regard des dispositions précitées et, d’autre part, un lien de filiation légalement établi a l’égard de celui-ci, au moyen d’actes d’état civil probants au sens de l’article 47 du code civil, étant précisé qu’afin de satisfaire aux exigences de l’article 20-1 du code civil, cet établissement doit être intervenu pendant sa minorité pour avoir des effets sur la nationalité.
Aux termes de l’article 47 du code civil, tout acte de l’état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d’autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l’acte lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité. Celle-ci est appréciée au regard de la loi française.
Il est précisé à cet égard qu’en adhérant à la Convention de La Haye du 5 octobre 1961 supprimant l’exigence de la légalisation des actes publics étrangers, adhésion entrée en vigueur pour l’Inde le 14 juillet 2005, l’Inde a facilité la délivrance d’actes de l’état civil à l’étranger soumis à la seule exigence d’apostille et non plus à celle de la légalisation. En application de l’article 6 de cette convention, l’Inde a désigné son ministère des affaires étrangères pour délivrer l’apostille sur les documents de l’état civil.
Enfin, nul ne peut revendiquer à quelque titre que ce soit, la nationalité française, s’il ne dispose d’un état civil fiable et certain.
En l’espèce, l’ensemble des actes d’état civil indiens sont dûment apostillés.
L’acte de naissance de Mme [N] indique qu’elle est née le 20 août 1980 à [Localité 10] (Inde) de [G] et de [H] (pièce n°1 de la demanderesse).
Ces derniers se sont mariés le 15 novembre 1975, de sorte que le lien de filiation paternelle de Mme [N] à l’égard de M. [H] est établi (pièce n°3 de la demanderesse).
L’acte de naissance de M. [H], établi sur les registres du service central d’état civil, mentionne qu’il est né le 1er mai 1947 à [Localité 5] (Inde), de [F], né le 17 juin 1906 à [Localité 3] (Inde), et de [Localité 2], née en 1914 à [Localité 11] (Inde) (pièce n°12 de la demanderesse).
S’agissant de l’état civil de son grand-père paternel revendiqué, la demanderesse verse aux débats l’acte de naissance de [F] établi sur transcription d’un jugement du tribunal de première instance de Pondichéry en date du 15 novembre 1927 rendu à la requête de [O], mentionnant que l’intéressé est né le 17 juin 1906 à [Localité 3], de Mourougayachetty et de Rajdamanicame, tous deux sujets français (pièce n°5-1 de la demanderesse).
Le ministère public fait valoir que le nom inscrit sur cet acte, «[F] », diffère de celui du père de M. [H] indiqué sur l’acte de naissance de ce dernier, à savoir « [F] », et soutient que cette différence ne permet pas de s’assurer qu’il s’agit bien de la même personne.
La demanderesse soutient que cette légère divergence ne saurait altérer la preuve de l’identité de l’intéressé, les deux orthographes désignant le même nom soit sous la forme francophone soit anglophone.
Il est relevé à cet égard avec la demanderesse que si l’acte de naissance de l’intéressé le désigne comme « [F] » dans l’encadré à gauche, il est désigné comme « [F] » à plusieurs reprises dans le corps de l’acte. Il s’en évince qu’il s’agit effectivement de deux translittérations du même nom.
Le mariage de [F] et de [Z] a été célébré le 11 septembre 1936 de sorte que le lien de filiation de M. [H] à l’égard de celui-ci est établi (pièce n°6 de la demanderesse).
Par ailleurs, la filiation de [F] est établi, conformément à l’usage en Inde, par la seule mention du nom des parents dans son acte de naissance, étant en outre relevé que l’acte a été transcrit suivant jugement rendu à la requête de [O].
Le ministère public fait valoir que l’acte de naissance de [O] n’est pas produit et qu’il n’est ainsi pas justifié de l’état civil de ce dernier de sorte que la demanderesse ne fait pas la preuve d’une chaîne de filiation légalement établie à l’égard d’un parent français.
La demanderesse rappelle que la nationalité française de son ascendant est établie du fait de la transcription de la naissance de [F], né sur le sol des possessions anglaises de l’Inde, en application des dispositions du décret du 24 avril 1880, applicable aux sujets français.
Le ministère public n’a formulé aucune observation sur ce point.
Décision du 9 janvier 2025
Chambre du contentieux
de la nationalité Section A
RG n° 19/14605
Il est donc rappelé que les dispositions du décret du 24 avril 1880 ont permis l’adaptation aux Etablissements français de l’Inde, de certaines dispositions du code civil français, l’article 2 du décret offrant aux enfants de sujets français, originaires de [Localité 10], la faculté de faire transcrire leur naissance lorsqu’ils étaient nés hors des territoires français.
La qualité d’originaire d’Inde française de [Localité 8] est ainsi présumée au regard de la transcription de l’acte de naissance de son fils sur les registres d’état civil de l’Etat de [Localité 10]. Cette présomption est en outre corroborée par la mention « sujet français » précisé dans l’acte de naissance de [F] en ce qui concerne l’intéressé.
Ainsi, la qualité d’originaire d’Inde française de [Localité 8] est établie.
[F] est donc né français par filiation en application de l’article 8, 1° de la loi du 26 juin 1889 pour être né d’un père français.
Par ailleurs, la naissance de [F] dans les possessions anglaises de l’Inde, ce dont atteste son acte de naissance précité, lui a permis de ne pas être saisi des dispositions du traité de cession des Etablissements français de l’Inde du 28 mai 1956 et d’ainsi conserver de plein droit la nationalité française à la cession des Etablissements le 16 août 1962, son fils, M. [H], alors mineur, ayant suivi sa condition.
En conséquence, Mme [N] justifiant d’un lien de filiation légalement établi à l’égard de M. [H] et rapportant la preuve de la nationalité française de ce dernier, il sera jugé qu’elle est française en application de de l’article 18 du code civil, dans sa rédaction issue de la loi n° 93-933 du 22 juillet 1993, précité.
Sur la mention prévue à l’article 28 du code civil
Aux termes de l’article 28 du code civil, mention sera portée, en marge de l’acte de naissance, des actes administratifs et des déclarations ayant pour effet l’acquisition, la perte de la nationalité française ou la réintégration dans cette nationalité. Il sera fait de même mention de toute première délivrance de certificat de nationalité française et des décisions juridictionnelles ayant trait à cette nationalité. En conséquence, cette mention sera en l’espèce ordonnée.
Sur les dépens
En application de l’article 696 du code de procédure civile, le ministère public, qui succombe, sera condamné aux dépens.
LE TRIBUNAL, statuant publiquement, contradictoirement, en premier ressort et par mise à disposition au greffe :
Dit la procédure régulière au regard des dispositions de l’article 1043 du code de procédure civile ;
Juge que Mme [N], née le 20 août 1980 à [Localité 10] (Inde), est de nationalité française ;
Ordonne la mention prévue par l’article 28 du code civil ;
Condamne le ministère public aux dépens.
Fait et jugé à Paris le 09 Janvier 2025
La Greffière La Présidente
C. Kermorvant M. Mehrabi
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