Équilibre entre droits du propriétaire et situation sociale du locataire en matière de relogement.

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Équilibre entre droits du propriétaire et situation sociale du locataire en matière de relogement.

L’Essentiel : Le 16 février 2024, le juge des contentieux de la protection a constaté l’extinction du bail de Monsieur [H] et a ordonné son expulsion. Suite à cela, Monsieur [H] a sollicité un délai pour quitter les lieux, invoquant des problèmes de santé et des difficultés financières. Lors de l’audience du 15 octobre 2024, il a déclaré avoir été expulsé, rendant sa demande de délai sans objet. Le juge a alors statué que les demandes de Monsieur [H] étaient sans objet et l’a condamné aux dépens, sans appliquer l’article 700 du Code de procédure civile. Le jugement a été déclaré exécutoire.

Contexte du litige

Par acte en date du 15 septembre 2004, Monsieur [U] [G] a donné à bail un logement à Monsieur [L] [H] à [Localité 3] (33). En janvier et février 2019, Monsieur [G] a notifié à Monsieur [H] un congé pour vente, avec une échéance fixée au 14 septembre 2020.

Décision du juge des contentieux de la protection

Le 16 février 2024, le juge des contentieux de la protection a constaté l’extinction du bail à la date du 14 septembre 2019 et a ordonné l’expulsion de Monsieur [H]. Par la suite, le 7 mars 2024, Monsieur [G] a délivré un commandement de quitter les lieux.

Demande de délai par Monsieur [H]

Monsieur [H] a saisi le juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Bordeaux le 21 mars 2024, demandant un délai pour quitter les lieux. Lors de l’audience du 14 mai 2024, il a évoqué des problèmes de santé et des difficultés financières, précisant qu’il avait fait une demande de logement social et était suivi par un assistant social.

Réouverture des débats

Le 11 juin 2024, le tribunal a ordonné la réouverture des débats pour permettre à Monsieur [G] de comparaître.

État des lieux à l’audience du 15 octobre 2024

Lors de l’audience du 15 octobre 2024, Monsieur [H] a déclaré avoir été expulsé, rendant sa demande de délai sans objet. Il a également demandé le rejet de la demande de Monsieur [G] fondée sur l’article 700 du Code de procédure civile.

Décision finale du juge de l’exécution

Le juge a statué que les demandes de Monsieur [H] étaient sans objet en raison de son expulsion. Monsieur [H], étant la partie perdante, a été condamné aux dépens, et il a été décidé de ne pas appliquer l’article 700 du Code de procédure civile. Le jugement a été déclaré exécutoire de plein droit.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la portée du congé pour vente notifié par le bailleur ?

Le congé pour vente est régi par l’article 15 de la loi du 6 juillet 1989, qui stipule que le bailleur peut donner congé au locataire pour vendre le logement loué.

Cet article précise que le congé doit être notifié au locataire par lettre recommandée avec accusé de réception ou par acte d’huissier.

Le bailleur doit également respecter un préavis de six mois avant la date d’échéance du bail.

Dans le cas présent, Monsieur [G] a notifié le congé à Monsieur [H] le 26 janvier et le 25 février 2019, pour une échéance au 14 septembre 2020, respectant ainsi le délai légal.

Il est donc établi que le congé pour vente a été valablement notifié, entraînant l’extinction du bail à la date prévue.

Quelles sont les conséquences de l’expulsion sur les demandes de délais formulées par le locataire ?

L’expulsion d’un locataire a des conséquences directes sur ses demandes de délais.

En effet, selon l’article L. 412-1 du Code des procédures civiles d’exécution, lorsque le locataire a été expulsé, ses demandes de délais pour quitter les lieux deviennent sans objet.

Dans le cas présent, Monsieur [H] a été expulsé, ce qui a conduit le juge à considérer que sa demande de délais n’avait plus de fondement.

Ainsi, le juge a statué que les demandes de Monsieur [H] étaient sans objet, ce qui est conforme à la législation en vigueur.

Comment se prononce le juge sur les demandes annexes et l’application de l’article 700 du Code de procédure civile ?

L’article 700 du Code de procédure civile permet au juge de condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais non compris dans les dépens.

Cependant, le juge a le pouvoir d’apprécier l’équité de la situation.

Dans cette affaire, le juge a décidé de débouter Monsieur [G] de sa demande fondée sur l’article 700, considérant que l’équité ne commandait pas une telle condamnation.

Cela signifie que, bien que Monsieur [G] ait été la partie gagnante, le juge a estimé que les circonstances de l’affaire ne justifiaient pas une indemnisation au titre de l’article 700.

Quelles sont les implications de l’exécution de la décision du juge de l’exécution ?

La décision du juge de l’exécution est exécutoire de plein droit, comme le précise l’article R. 121-21 du Code des procédures civiles d’exécution.

Cet article indique que le délai d’appel et l’appel lui-même n’ont pas d’effet suspensif, ce qui signifie que la décision doit être exécutée immédiatement, même si elle est susceptible d’appel.

Dans cette affaire, le jugement a été rendu et a conduit à l’expulsion de Monsieur [H], qui ne pouvait pas contester cette décision tant qu’elle n’était pas suspendue par un appel.

Ainsi, les implications de cette exécution sont que Monsieur [H] ne peut plus contester la décision du juge, et il doit se conformer à l’expulsion ordonnée.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX

LE JUGE DE L’EXECUTION

JUGEMENT DU 26 Novembre 2024

DOSSIER N° RG 24/02720 – N° Portalis DBX6-W-B7I-Y7NJ
Minute n° 24/ 441

DEMANDEUR

Monsieur [L] [H]
né le 20 Juillet 1965 à [Localité 6] (LIBAN)
demeurant [Adresse 2]
[Adresse 5]
[Localité 3]

(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro 33063-2024-003937 du 15/03/2024 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de BORDEAUX)
représenté par Maître Annick BATBARE, avocat au barreau de BORDEAUX

DEFENDEUR

Monsieur [U] [G]
demeurant [Adresse 1]
[Adresse 4]

représenté par Maître Pierre-Olivier BALLADE de la SELARL BALLADE-LARROUY, avocat au barreau de BORDEAUX

COMPOSITION DU TRIBUNAL :

JUGE DE L’EXECUTION : Marie BOUGNOUX, Vice-présidente
GREFFIER : Géraldine BORDERIE, Greffier

A l’audience publique tenue le 15 Octobre 2024 en conformité au Code des Procédures Civiles d’Exécution et des articles L 311-12 et L 311-12-1 du Code de l’organisation judiciaire, les parties présentes ou régulièrement représentées ont été entendues et l’affaire a été mise en délibéré au 26 Novembre 2024, et le jugement prononcé par mise à disposition au greffe, les parties ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de Procédure Civile.
Le 26 novembre 2024
Formules exécutoires aux avocats + dossiers
Copies Certifiées Conformes
par LRAR + LS aux parties

EXPOSE DU LITIGE

Par acte en date du 15 septembre 2004, Monsieur [U] [G] a donné à bail à Monsieur [L] [H] un logement sis à [Localité 3] (33). Les 26 janvier 2019 et 25 février 2019, Monsieur [G] a notifié à Monsieur [H] un congé pour vente à échéance au 14 septembre 2020.

Par jugement en date du 16 février 2024, le juge des contentieux de la protection a constaté l’extinction du bail à la date du 14 septembre 2019 et ordonné l’expulsion du locataire. Par acte du 7 mars 2024, Monsieur [G] a fait délivrer un commandement de quitter les lieux.

Par requête en date du 21 mars 2024 reçue le 2 avril 2024, Monsieur [H] a saisi le juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Bordeaux afin d’obtenir un délai pour quitter les lieux.

A l’audience du 14 mai 2024, il sollicite des délais. Au soutien de sa demande, il fait valoir qu’il a des problèmes de santé et ne perçoit que le RSA ce qui rend son relogement très difficile, ce d’autant qu’il n’a aucune famille susceptible de l’héberger. Il indique avoir fait une demande de logement social le 28 février 2024 et être suivi par un assistant social à la MDS de [Localité 3] Caudéran.

Par jugement en date du 11 juin 2024, la présente juridiction a ordonné la réouverture des débats afin que Monsieur [G] puisse comparaitre.

A l’audience du 15 octobre 2024, Monsieur [H] indique avoir été expulsé, sa demande de délais étant dès lors sans objet. Il conclut au rejet de la demande de Monsieur [G] fondée sur l’article 700 du Code de procédure civile.

A l’audience du 15 octobre 2024, le défendeur sollicite la condamnation du demandeur au paiement d’une somme de 1.500 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile.

Le délibéré a été fixé au 26 novembre 2024.

MOTIFS DE LA DECISION

L’expulsion étant intervenue, les demandes de Monsieur [H] sont sans objet et il n’y a pas lieu d’y répondre.

Sur les demandes annexes,

Monsieur [H], partie perdante, subira les dépens. L’équité ne commande pas de faire application de l’article 700 du Code de procédure civile.

PAR CES MOTIFS

Le Juge de l’Exécution, statuant publiquement, par décision contradictoire,

DEBOUTE Monsieur [U] [G] de sa demande fondée sur l’article 700 du Code de procédure civile,

CONDAMNE Monsieur [L] [H] aux dépens,

Rappelle que le présent jugement est exécutoire de plein droit, le délai d’appel et l’appel lui-même n’ayant pas d’effet suspensif par application des dispositions de l’article R. 121- 21 du code des procédures civiles d’exécution.

La présente décision a été signée par le Juge de l’exécution et par le Greffier présent lors de sa mise à disposition.

LE GREFFIER, LE JUGE DE L’EXECUTION,


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