L’Essentiel : L’affaire de la Grande Roue met en lumière le conflit entre Bernard de la Villardière et Marcel Campion. Après la diffusion d’un reportage le qualifiant de « personnage sulfureux », Campion a réagi par des propos injurieux, qualifiant l’animateur de « délateur ». La Cour de cassation a confirmé la condamnation pour injure, soulignant que les déclarations de Campion, notamment ses analogies historiques, étaient outrageantes et dégradantes. Ces propos, jugés disproportionnés, ne pouvaient être justifiés par une provocation, car ils visaient à ternir la réputation de la Villardière en l’associant à des pratiques contraires aux valeurs républicaines.
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Affaire de la Grande RoueOn se souvient que Bernard de la Villardière avait obtenu la condamnation de Marcel Campion pour injure (CA de Paris, 21 janvier 2016, 300 euros d’amende). Au cours de la diffusion d’un numéro d’enquête exclusive intitulé « dans les coulisses des marchés de Noël », Marcel Campion était présenté comme « un personnage sulfureux » et « un habitué aux contrôles fiscaux et aux gardes à vue ». La voix off du reportage précisait notamment que « le paiement par chèque est autorisé mais les nombreux touristes étrangers n’en ont pas. Heureusement, Marcel Campion a pensé à tout. Il a passé un accord avec une banque. Deux distributeurs de billets ont été installés juste au pied de la roue. Des espèces sonnantes et trébuchantes qui rendent incertaines les estimations de chiffre d’affaires. La Grande roue lui rapporterait chaque année près de quatre millions d’euros». Action en injure de Bernard de la VillardièreSuite à l’émission, par plusieurs déclarations à la presse, Marcel Campion avait donné plusieurs interviews où il présentait Bernard de la Villardière comme « travaillait dans la merde », un « gratte la merde », « Ce monsieur-là fait de la délation, je l’aurais bien vu à l’époque des chrétiens avec les romains accompagnant les romains ou pendant la guerre avec les autorités pour trouver les juifs », « ces abrutis qui font de la délation, c’est dommage, ils sont dans une mauvaise époque, ils auraient dû être là en 1940, ils auraient eu des grades ». La Cour de cassation a confirmé le délit d’injure. L’imputation d’être un « délateur » renvoie à un personnage méprisable et est (donc) également injurieuse. Le caractère injurieux des propos était acquis : le caractère outrageant et dégradant de l’ensemble des locutions scatologiques déclinées par Marcel Campion ne pouvait sérieusement être discuté. Les renvois par analogie aux dénonciateurs de chrétiens ou de juifs, ou encore la référence à la dernière guerre, n’ont manifestement pour objet que de renforcer à l’excès cette qualité supposée de délateur, sans contenir l’imputation à la partie civile d’aucun fait précis susceptible d’un débat probatoire. Pas d’excuse légale de provocationLes épisodes médiatiques et épistolaires qui ont suivi le reportage, ni le fait d’avoir été piqué à vif, ne pouvaient justifier les propos tenus par Marcel Campion. Ces propos, manifestement disproportionnés, loin de se contenter d’une critique, même acerbe, des méthodes de tournage employées, consistaient en réalité à qualifier l’animateur et producteur de l’émission de délateur ayant recours à des pratiques contraires aux valeurs républicaines. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est l’origine de l’affaire de la Grande Roue ?L’affaire de la Grande Roue trouve son origine dans un reportage diffusé par Bernard de la Villardière, qui a présenté Marcel Campion comme un « personnage sulfureux » et un habitué des contrôles fiscaux. Ce reportage a conduit à une condamnation de Marcel Campion pour injure, suite à des déclarations qu’il a faites à la presse, où il a attaqué la réputation de Bernard de la Villardière. La Cour d’appel de Paris a statué sur cette affaire le 21 janvier 2016, imposant une amende de 300 euros à Campion pour ses propos injurieux. Quels propos injurieux Marcel Campion a-t-il tenus contre Bernard de la Villardière ?Marcel Campion a tenu des propos particulièrement offensants à l’égard de Bernard de la Villardière, le qualifiant de « travaillait dans la merde » et de « gratte la merde ». Il a également insinué que Villardière était un délateur, en le comparant à des personnes qui auraient collaboré avec les autorités pendant des périodes sombres de l’histoire, comme la guerre ou la persécution des juifs. Ces déclarations ont été jugées injurieuses par la Cour de cassation, qui a confirmé le délit d’injure en raison de leur caractère outrageant et dégradant. Comment la Cour a-t-elle justifié sa décision concernant les propos de Campion ?La Cour a justifié sa décision en soulignant que l’imputation d’être un « délateur » est intrinsèquement méprisable et constitue une injure. Elle a noté que les propos de Campion, qui incluaient des références à des périodes historiques tragiques, visaient à renforcer l’image négative de Villardière sans apporter de faits précis. Le caractère injurieux des propos était évident, et la Cour a estimé que les analogies faites par Campion étaient excessives et dégradantes. Quelles étaient les circonstances entourant les déclarations de Marcel Campion ?Les déclarations de Marcel Campion ont été faites suite à la diffusion d’un reportage qui l’a mis en lumière de manière négative. Il a réagi par plusieurs interviews dans lesquelles il a exprimé son mécontentement et a attaqué la crédibilité de Bernard de la Villardière. La Cour a noté que ces réactions, bien qu’elles puissent être considérées comme une réponse à une provocation, ne justifiaient pas le caractère disproportionné et injurieux de ses propos. La Cour a-t-elle reconnu une excuse légale pour les propos de Campion ?Non, la Cour n’a pas reconnu d’excuse légale pour les propos tenus par Marcel Campion. Elle a estimé que les circonstances médiatiques et les émotions suscitées par le reportage ne pouvaient pas justifier des déclarations aussi injurieuses. Les propos de Campion allaient au-delà d’une critique légitime et constituaient une attaque personnelle contre Bernard de la Villardière, ce qui a conduit à la confirmation de sa condamnation pour injure. |
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