Droits sur une maquette de magazine

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Droits sur une maquette de magazine

L’Essentiel : La société éditrice du magazine Causette a réussi à contester la qualité d’auteur de la graphiste PAO, arguant que la maquette constituait une œuvre collective. Selon l’article L 113-2 du code de propriété intellectuelle, une œuvre collective est créée sous l’initiative d’une personne morale, où les contributions des divers auteurs se fondent dans un ensemble. La graphiste, bien qu’impliquée dans le processus créatif, a travaillé en équipe, sous la direction du directeur de publication, intégrant des choix esthétiques décidés collectivement. Ainsi, la maquette de Causette est considérée comme une œuvre collective, sans droits distincts pour chaque contributeur.

Œuvre individuelle ou collective

A propos de la titularité des droits d’auteur sur la maquette du magazine Causette, la société éditrice a contesté avec succès la qualité d’auteur de la graphiste PAO ayant participé à la réalisation de la maquette, en faisant valoir qu’il s’agissait d’une oeuvre collective (la maquette de Causette a été créée progressivement et par toute l’équipe du magazine).

Selon l’article L 113-2 du code de propriété intellectuelle, « Est dite collective l’oeuvre créée sur l’initiative d’une personne physique ou morale qui l’édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l’ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu’il soit possible d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé. »

Comme souligné par la doctrine juridique,  « l’oeuvre collective est un instrument qui vient récompenser l’investisseur qui est à l’origine de la création de l’oeuvre (…) Le rôle de la personne morale doit être prépondérant à tous les stades de la création et de la diffusion de l’oeuvre. Elle doit avoir l’initiative de la création de l’oeuvre (…) le processus de création est vertical : la personne morale encadre la liberté de création des auteurs et a un rôle de direction, exercé par l’intermédiaire de ses préposés . Mais, l’oeuvre doit, ensuite, être diffusée et exploitée sous sa houlette. »

Droits du graphiste PAO

En l’espèce, lorsque la graphiste a débuté sa relation contractuelle avec la société d’édition,  le magazine Causette comportait déjà deux numéros et comprenait une charte graphique qui n’était pas définitive Ainsi, la graphiste a repris la charte graphique en question, son rôle ayant consisté à intégrer, aux côtés d’illustrateurs, de maquettistes, de photographes, et au fur et à mesure des numéros, les choix esthétiques décidés par la société d’édition sous l’impulsion de son directeur de la publication dans chaque numéro et à vérifier la mise en page des textes et des images pour quelques rubriques de chaque numéro.

En l’espèce, le travail était réalisé en équipe et supervisé par le directeur de la publication. Ainsi, la graphiste soumettait ses propositions à l’équipe du magazine Causette, qui lui transmettait leurs observations et, le cas échéant, validait l’intégration de modifications. Même si le nom de la graphiste  apparaît dans l’ours pour la « conception graphiste » ou la « direction artistique », tous les magazines Causette ont été publiés sous la houlette de la société d’édition et ce depuis le 1er  numéro de parution.  Par conséquent, l’élaboration du magazine Causette a été  qualifiée d’oeuvre collective car la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l’ensemble de l’œuvre.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la nature de l’œuvre du magazine Causette ?

L’œuvre du magazine Causette est qualifiée d’œuvre collective. Cela signifie qu’elle a été créée par l’ensemble de l’équipe du magazine, et non par un seul auteur.

La société éditrice a contesté la qualité d’auteur de la graphiste PAO, arguant que la maquette a été élaborée progressivement par plusieurs contributeurs.

Selon l’article L 113-2 du code de propriété intellectuelle, une œuvre collective est celle qui est créée sous l’initiative d’une personne physique ou morale, qui l’édite et la publie.

Dans ce cadre, les contributions des différents auteurs se fondent dans l’ensemble de l’œuvre, rendant impossible l’attribution de droits distincts à chacun d’eux.

Quels sont les droits du graphiste PAO dans ce contexte ?

Les droits du graphiste PAO sont limités en raison de la nature collective de l’œuvre. Lorsqu’elle a commencé à travailler sur le magazine, celui-ci avait déjà une charte graphique en place.

Son rôle a consisté à intégrer des choix esthétiques décidés par la société d’édition, sous la direction de son directeur de publication.

Le travail de la graphiste était donc réalisé en équipe, avec une supervision constante. Elle soumettait ses propositions à l’équipe, qui pouvait faire des observations et valider des modifications.

Bien que son nom figure dans l’ours du magazine pour la « conception graphiste », cela ne lui confère pas de droits distincts sur l’œuvre collective, qui est publiée sous la responsabilité de la société d’édition.

Comment la doctrine juridique définit-elle l’œuvre collective ?

La doctrine juridique définit l’œuvre collective comme un instrument qui récompense l’investisseur à l’origine de la création.

Elle souligne que le rôle de la personne morale, c’est-à-dire la société d’édition, doit être prépondérant à tous les stades de la création et de la diffusion de l’œuvre.

La création est ainsi encadrée par la personne morale, qui exerce un rôle de direction sur les auteurs.

Ce processus de création est vertical, ce qui signifie que la liberté de création des auteurs est limitée par les directives de la société d’édition.

Enfin, l’œuvre doit être diffusée et exploitée sous la direction de cette même personne morale, consolidant ainsi son statut d’œuvre collective.


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