Risque de requalification en CDIToute collaboration avec un pigiste doit être accompagnée du contrôle du montant de ses rémunérations pour parer au risque de requalification en contrat de travail. En effet, la rémunération est le critère clef de la qualification de journaliste professionnel qui pourra alors bénéficier de la présomption légale de contrat de travail de l’article L 7112-1 du code du travail. Une demande de requalification peut être introduite par tout pigiste y compris les pronostiqueurs sportifs. Présomption de contrat de travailEn vertu de l’article L 7112-1 du code du travail, toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail. Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération ainsi que la qualification donnée à la convention par les parties. Au sens de l’article L 7111-3, est journaliste professionnel toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources. Affaire Tiercé magazinesDans cette affaire, un pronostiqueur pour Tiercé magazines a obtenu la requalification de sa collaboration en CDI. Ce dernier avait, sur plus de 25 ans, formulé des pronostics hippiques, en même temps qu’il collaborait avec d’autres supports dont France Télévisions en tant que journaliste sportif. Ses bulletins de salaire lui ont permis de bénéficier de la présomption de salariat. En présence de cette présomption simple, il appartient à la société qui conteste l’existence d’une relation salariée, de renverser cette présomption, A cet égard, il est inopérant d’avancer que les relations contractuelles entre les parties consistaient en une simple présence de la photographie du pigiste, associée à son nom dans des publications, six fois par semaine, sans autre prestation. Des commentaires et pronostics peuvent constituer des piges. Droit à l’image du pigisteA noter que dans cette affaire, le pigiste a également obtenu la somme de 1000 euros à titre de dommages et intérêts pour atteinte à son droit à l’image. La relation de travail a été rompue à la suite de la mise en oeuvre de la clause de cession par le salarié mais le nouvel éditeur avait continué à utiliser l’image du pigiste pendant deux semaines après la cessation de son contrat. Pigiste : le droit à la prime d’anciennetéLe salarié a également obtenu le paiement de sa prime d’ancienneté sur le fondement de l’article 23 de la convention collective nationale des journalistes professionnels, L’accord du 7 novembre 2008 étendu par arrêté ministériel du 11 octobre 2010 précise les règles d’application aux pigistes des dispositions de la convention collective des journalistes et du code du travail dans certains domaines dont la prime d’ancienneté, Cet accord vise qu’il n’est pas applicable aux journalistes pour lesquels la pige est le complément d’un contrat à durée indéterminée à temps complet, Il n’exclut pas son application au pigiste journaliste professionnel. Aux termes des articles 22 et 23, les salaires correspondant aux qualifications professionnelles doivent en effet être majorés de la prime d’ancienneté, dès lors que les salariés remplissent les conditions d’ancienneté prévues. Il est constant que ces appointements représentent la somme minimum que chacun doit percevoir pour la durée d’un mois de travail normal. Il en résulte que la prime d’ancienneté, calculée pour le pigiste par référence au SMIC, s’ajoute au salaire de base de l’intéressé, quel que soit son montant. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quelles sont les obligations de l’employeur en cas de licenciement économique ?L’employeur a l’obligation de procéder à un reclassement avant de procéder à un licenciement économique. Cela signifie qu’il doit explorer toutes les possibilités de réaffectation du salarié au sein de l’entreprise ou dans les entreprises du groupe. Cette obligation de reclassement est essentielle pour garantir que le licenciement ne soit pas considéré comme sans cause réelle et sérieuse. Si l’employeur ne respecte pas cette obligation, le licenciement peut être contesté et le salarié peut obtenir des dommages-intérêts. Les offres de reclassement doivent être précises et écrites, et l’employeur doit prouver qu’il a effectivement recherché des solutions de reclassement. En cas de manquement, le licenciement est alors jugé injustifié. Quels sont les critères pour qu’un licenciement économique soit considéré comme justifié ?Pour qu’un licenciement économique soit considéré comme justifié, plusieurs critères doivent être respectés. Selon l’article L. 1233-4 du code du travail, l’employeur doit avoir épuisé toutes les possibilités de formation et d’adaptation du salarié. De plus, il doit démontrer que le reclassement du salarié n’est pas possible, que ce soit dans l’entreprise ou dans les entreprises du groupe. Cela inclut la recherche d’un emploi équivalent ou, avec l’accord du salarié, d’un emploi d’une catégorie inférieure. L’employeur doit également prouver qu’il a effectué des recherches de reclassement, ce qui est une obligation de moyens. Si ces conditions ne sont pas remplies, le licenciement peut être déclaré sans cause réelle et sérieuse. Comment les mutations technologiques peuvent-elles affecter le licenciement d’un salarié ?Les mutations technologiques, comme la transition vers Internet, peuvent entraîner des suppressions de postes, comme cela a été le cas pour une salariée d’Allociné. Dans ce contexte, l’employeur peut justifier un licenciement économique en invoquant la nécessité d’adapter l’entreprise aux nouvelles technologies. Cependant, même dans ces situations, l’employeur doit respecter ses obligations de reclassement. Si le licenciement est fondé uniquement sur des raisons technologiques sans avoir exploré d’autres options pour le salarié, il peut être contesté. Il est donc déterminant que l’employeur prenne en compte les impacts des évolutions technologiques tout en respectant les droits des salariés, notamment en matière de reclassement et de formation. Quelles sont les conséquences d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse ?Lorsqu’un licenciement est déclaré sans cause réelle et sérieuse, cela signifie que l’employeur n’a pas respecté ses obligations légales, notamment en matière de reclassement. Dans ce cas, le salarié a droit à des dommages-intérêts. Ces dommages-intérêts visent à compenser le préjudice subi par le salarié en raison de la rupture abusive de son contrat de travail. Le montant de ces indemnités peut varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que l’ancienneté du salarié et les circonstances entourant le licenciement. En outre, un licenciement sans cause réelle et sérieuse peut également nuire à la réputation de l’employeur et entraîner des conséquences juridiques, notamment des frais de justice et des sanctions potentielles. |
Laisser un commentaire