Droit d’agir des Syndicats

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Droit d’agir des Syndicats

Plusieurs textes permettent aux syndicats professionnels d’intervenir dans une instance. En application de l’article L. 331-1 du code de la propriété intellectuelle tous les organismes de défense professionnelle régulièrement constitués ont qualité pour ester en justice pour la défense des intérêts dont ils ont statutairement la charge.
L’article L. 2132-3 du code du travail dispose que : « Les syndicats professionnels ont le droit d’agir en justice. Ils peuvent, devant toutes les juridictions, exercer tous les droits réservés à la partie civile concernant les faits portant un préjudice direct ou indirect à l’intérêt collectif de la profession qu’ils représentent. »
L’article 31 du code de procédure civile dispose que  » l’action est ouverte à tous ceux qui ont intérêt légitime au succès ou au rejet d’une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d’agir aux seules personnes qu’elle qualifie pour élever ou combattre une contestation ».
En conséquence, le SNAC (Syndicat National Auteurs Compositeurs), en sa qualité de Syndicat, organisme professionnel de défense des auteurs, dispose du droit d’agir en justice pour la représentation des intérêts dont il a la charge, en application de ses statuts. Le SNAC est un syndicat qui a pour objet, en application de l’article 3 de ses statuts « d’assurer, dans tous les domaines, en toutes circonstances et par tous moyens utiles, l’étude et la défense des droits moraux et matériels des auteurs et des compositeurs, tant collectifs qu’individuels et ce, conformément notamment à l’article L 2132-3 du Code du travail et à l’article L 331.1 du Code de la propriété intellectuelle. »
Lorsqu’un syndicat souhaite initier ou se joindre à une instance, pour une sécurité juridique optimale, une délibération doit être adoptée par les membres du syndicat. Cette délibération doit mandater le président en exercice, en vu de confier à son conseil le soin de le représenter dans le cadre de la procédure tant au soutien des demandes d’un adhérent que pour la défense des intérêts collectifs des auteurs. Lorsque l’enjeu du procès touche au respect des dispositions d’ordre public, le litige concerne également les intérêts de la collectivité des auteurs.

Mots clés : Droit d’agir des Syndicats

Thème : Droit d’agir des Syndicats

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Tribunal de Grande instance de Paris | 6 janvier 2012 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quelle est la portée de la convention collective nationale pour les entreprises artistiques et culturelles ?

La convention collective nationale pour les entreprises artistiques et culturelles s’applique exclusivement aux spectacles vivants. Cela signifie que les productions audiovisuelles, telles que les films destinés à la télévision, ne sont pas couvertes par cette convention.

Cette distinction est déterminante car elle détermine les droits et obligations des travailleurs dans le secteur artistique. En effet, les règles qui régissent les spectacles vivants ne s’étendent pas aux enregistrements audiovisuels, ce qui peut avoir des implications significatives sur la rémunération et les conditions de travail des professionnels impliqués dans ces productions.

Pourquoi la convention collective de la production cinématographique n’est-elle pas applicable dans ce cas ?

La convention collective de la production cinématographique n’est pas applicable ici car elle n’est pas étendue. Cela signifie qu’elle ne s’applique pas automatiquement à tous les travailleurs du secteur, mais seulement à ceux qui sont expressément couverts par un accord.

Dans le cas d’un court film destiné à la télévision, la spécificité du projet et le fait qu’aucune convention collective étendue ne soit en vigueur rendent cette convention inapplicable. De plus, il est important de noter que le rôle de réalisateur diffère de celui de directeur de la photographie, ce qui peut également influencer les conditions de travail et de rémunération.

Quelles sont les implications en matière de rémunération lorsque aucune convention collective n’est applicable ?

Lorsque aucune convention collective étendue n’est applicable, la rémunération des salariés doit se conformer à la législation en vigueur, notamment le salaire minimum légal, connu sous le nom de SMIC en France.

Cela signifie que les travailleurs impliqués dans la production d’un film destiné à la télévision, comme les réalisateurs ou les techniciens, doivent être rémunérés au moins au niveau du SMIC. Cette règle vise à garantir un minimum de protection pour les travailleurs, même en l’absence d’accords collectifs spécifiques qui pourraient offrir des conditions plus favorables.

Quel est le contexte juridique de cette jurisprudence ?

Cette jurisprudence provient d’une décision de la Cour d’appel de Paris rendue le 19 juin 2012. Elle illustre les défis juridiques auxquels sont confrontés les professionnels du secteur audiovisuel en France, notamment en ce qui concerne l’application des conventions collectives.

Le contexte juridique est essentiel pour comprendre les droits des travailleurs dans le domaine artistique. La décision souligne l’importance de la clarté des conventions collectives et leur portée, ainsi que les implications pour la rémunération des salariés lorsque ces conventions ne s’appliquent pas.


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