Droit à l’image et exception d’actualité

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Droit à l’image et exception d’actualité

L’Essentiel : Un particulier a été photographié lors de violences à Abidjan, et cette image a été publiée par le magazine Jeune Afrique, entraînant une condamnation de l’éditeur à verser 2 000 euros pour atteinte à son droit à l’image. Malgré cela, le magazine a réutilisé le cliché pour un article en ligne, reconnaissant une erreur. Bien que l’image soit ancienne, sa republication a ravivé les souvenirs des événements, causant un préjudice au demandeur. Le tribunal a estimé que cette répétition justifiait une indemnisation supplémentaire de 3 000 euros, soulignant que le préjudice n’était pas symbolique.

Un particulier a été pris en photo devant un char au cours de violences ayant eu lieu à Abidjan ; ce cliché a été publié dans le magazine Jeune Afrique en illustration d’un article. Par jugement l’éditeur du magazine a été condamné verser au particulier la somme de 2 000 euros à titre de dommages-intérêts en réparation de l’atteinte portée à son droit à l’image. Malgré cette condamnation, la société éditrice a de nouveau publié ce même cliché photographique pour illustrer un article, mis en ligne sur son site internet jeuneafrique.com consacré aux suites judiciaires de ces événements.

Réitération de l’atteinte à l’image

La société éditrice a reconnu avoir commis une erreur en utilisant à nouveau ce cliché photographique. Sur le préjudice, si la seule constatation de l’atteinte au droit à l’image ouvre droit à réparation, le préjudice étant inhérent à ces atteintes, il appartient toutefois au demandeur de justifier de l’étendue du dommage allégué, l’évaluation du préjudice étant appréciée de manière concrète, au jour où le juge statue, compte tenu de la nature des atteintes, ainsi que des éléments invoqués.

En l’espèce, s’il est exact que le cliché photographique est ancien, il demeure que cette nouvelle publication a remis en mémoire ces faits en y attachant, à nouveau, l’image du demandeur ; que la répétition de l’association de son image à ces événements lui cause un préjudice qui ne peut être considéré comme purement symbolique (3 000 euros de dommages et intérêts).

Q/R juridiques soulevées :

Quel événement a conduit à la condamnation de l’éditeur du magazine Jeune Afrique ?

La condamnation de l’éditeur du magazine Jeune Afrique découle de la publication d’une photographie d’un particulier devant un char, prise lors de violences à Abidjan.

Cette image a été utilisée sans le consentement du particulier, ce qui constitue une atteinte à son droit à l’image.

En conséquence, le tribunal a ordonné à l’éditeur de verser 2 000 euros en dommages-intérêts pour réparer le préjudice subi par le particulier.

Cette décision souligne l’importance du respect du droit à l’image, qui protège les individus contre l’utilisation non autorisée de leur image à des fins commerciales ou médiatiques.

Quelles sont les conséquences de la réitération de l’atteinte à l’image ?

La réitération de l’atteinte à l’image par la société éditrice a des conséquences juridiques significatives.

Après avoir reconnu son erreur, l’éditeur a de nouveau publié le même cliché sur son site internet, ce qui a ravivé le préjudice initial.

Le tribunal a considéré que cette nouvelle publication a non seulement rappelé les événements traumatisants au particulier, mais a également réassocié son image à ces faits, causant ainsi un préjudice supplémentaire.

Le préjudice n’est pas considéré comme symbolique, et le tribunal a évalué ce nouveau dommage à 3 000 euros de dommages et intérêts, soulignant ainsi la gravité de la situation.

Comment le préjudice est-il évalué dans ce type de cas ?

L’évaluation du préjudice dans les cas d’atteinte au droit à l’image repose sur plusieurs critères.

Tout d’abord, il est essentiel que le demandeur justifie de l’étendue du dommage allégué.

Le tribunal examine la nature des atteintes et les éléments présentés par le demandeur pour apprécier le préjudice de manière concrète.

Dans cette affaire, bien que le cliché soit ancien, la répétition de sa publication a eu un impact significatif sur le particulier, ce qui a conduit à une augmentation de l’indemnisation.

Ainsi, le juge prend en compte le contexte et les conséquences psychologiques et sociales de l’atteinte à l’image pour déterminer le montant des dommages-intérêts.


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