Données personnelles : se déréférencer de Google

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Données personnelles : se déréférencer de Google

Le déréférencement permet de supprimer certains résultats figurant dans la liste affichée par un moteur de recherche après une requête effectuée à partir du nom d’une personne. Cette suppression ne signifie pas l’effacement de l’information sur le site internet source. Le contenu original est inchangé et est toujours accessible via les moteurs de recherche en utilisant d’autres mots clés de recherche ou en allant directement sur le site à l’origine de la diffusion.

Le déréférencement de ses données nominatives est devenu un droit effectif pour les résidents européens  depuis l’arrêt de la CJUE du 13 mai 2014. Comme précisé par la CNIL, les personnes disposent d’un droit à demander le déréférencement, auprès des moteurs de recherches, de résultats en lien avec leur identité, sous réserve de certaines conditions et notamment de l’intérêt du public à avoir accès à l’information.

Les internautes peuvent ainsi demander aux moteurs de recherche de déréférencer une page web qui porte atteinte à leur vie privée. Pour cela, il suffit de remplir les formulaires disponibles en ligne sur le site des moteurs de recherche :

BING Formulaire de demande
GOOGLE Formulaire de demande
IXQUICK Surfboard Holding B.V.
Postbus 1079
3700 BB Zeist
Pays-Bas
YAHOO Formulaire de demande

Quid de la liberté d’expression ?

Dans sa décision, la CJUE indique que les droits de la personne demandant un déréférencement prévalent, en principe, dès lors que la demande repose sur un motif légitime (le fait de constater des commentaires négatifs ou diffamants ne peut suffire à motiver une demande de déréférencement). Toutefois, le droit à l’information du public peut faire obstacle au déréférencement, notamment si la personne joue un rôle dans la vie publique.

Afin de garantir un juste équilibre entre protection de la vie privée et droit à l’information, les demandes font l’objet d’une analyse au cas par cas par les moteurs de recherche. En cas de refus de la part des moteurs de recherche, les autorités de protection des données (comme la CNIL) ou le juge procèdent également à un examen approfondi de chacune des plaintes.

Portée du déréférencement

Toujours selon les services de la CNIL, le déréférencement doit être effectif sur tous les noms de domaine du moteur, y compris sur le .com, pour deux raisons :

D’une part, les extensions (.fr, .es, etc.) ne sont que des modes d’interrogations différents d’un même traitement de données. Or, le droit au déréférencement est exercé à l’égard du moteur de recherche, sans qu’ait d’incidence la question de son mode d’interrogation.

D’autre part, un déréférencement « partiel » reviendrait à un déréférencement ineffectif : il suffirait en effet qu’un internaute utilise une terminaison non européenne pour retrouver les résultats. Par ailleurs, cela reviendrait à faire varier les droits reconnus aux personnes en fonction de l’internaute qui interroge le moteur et non de la personne concernée.

Refus du moteur de recherche

Le moteur de recherche n’a pas l’obligation de systématiquement procéder au déréférencement demandé. En effet, il doit faire une appréciation au cas par cas pour déterminer si la demande est légitime. Le moteur de recherche a donc la possibilité de refuser le déréférencement (par exemple, lorsque la personne qui a fait la demande est une personne publique). En cas de refus du le moteur de recherche de procéder au déréférencement, les personnes concernées résidant en France peuvent s’adresser aux juridictions ou à la CNIL.

Questions / Réponses juridiques

Qu’est-ce que le déréférencement ?

Le déréférencement est un processus qui permet de supprimer certains résultats d’une recherche effectuée à partir du nom d’une personne sur un moteur de recherche.

Cette action ne conduit pas à l’effacement de l’information sur le site source. Le contenu original reste accessible via d’autres mots clés ou en visitant directement le site d’origine.

Quel est le cadre légal du déréférencement en Europe ?

Le déréférencement des données nominatives est devenu un droit effectif pour les résidents européens suite à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 13 mai 2014.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) précise que les individus peuvent demander le déréférencement de résultats liés à leur identité, sous certaines conditions, notamment l’intérêt public à accéder à l’information.

Comment demander un déréférencement ?

Les internautes peuvent demander le déréférencement d’une page web portant atteinte à leur vie privée en remplissant des formulaires en ligne disponibles sur les sites des moteurs de recherche.

Par exemple, pour Google, un formulaire spécifique est accessible, tout comme pour Bing et Yahoo. Pour Ixquick, les demandes doivent être adressées par courrier à leur siège aux Pays-Bas.

Comment le déréférencement équilibre-t-il vie privée et liberté d’expression ?

La CJUE a établi que les droits de la personne demandant un déréférencement prévalent, à condition que la demande repose sur un motif légitime.

Cependant, le droit à l’information du public peut s’opposer à ce déréférencement, surtout si la personne concernée joue un rôle public. Les demandes sont donc analysées au cas par cas par les moteurs de recherche.

Quelle est la portée du déréférencement ?

Selon la CNIL, le déréférencement doit être effectif sur tous les noms de domaine du moteur de recherche, y compris les extensions comme .com.

Cela est déterminant car les différentes extensions ne représentent que des modes d’interrogation d’un même traitement de données. Un déréférencement partiel serait inefficace, permettant à des utilisateurs d’accéder aux résultats via d’autres terminologies.

Que se passe-t-il en cas de refus de déréférencement ?

Les moteurs de recherche ne sont pas obligés d’accepter toutes les demandes de déréférencement. Ils doivent évaluer chaque demande pour déterminer sa légitimité.

En cas de refus, les personnes concernées en France peuvent faire appel aux juridictions compétentes ou à la CNIL pour contester cette décision.


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