Données nominatives des élèves

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Données nominatives des élèves

« Base élèves du 1er degré »

Des parents d’élèves ont tenté, en vain, de s’opposer au traitement des données personnelles de leurs enfants dans la « Base élèves du 1er degré » de l’éducation nationale.  Les parents ont saisi les juges administratifs suite au refus de l’inspecteur d’académie rejetant leur demande d’opposition à l’enregistrement et à la conservation des données personnelles relatives à leurs enfants.

Exercice du droit d’opposition

Aux termes de l’article 14 de la directive n° 95/46/UE du 24 octobre 1995, les Etats membres reconnaissent à la personne concernée le droit de s’opposer à tout moment, pour des raisons prépondérantes et légitimes tenant à sa situation particulière, à ce que des données la concernant fassent l’objet d’un traitement, sauf en cas de disposition contraire du droit national.  Selon l’article 38 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, toute personne physique a le droit de s’opposer, pour des motifs légitimes, à ce que des données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement.

Elle a le droit de s’opposer, sans frais, à ce que les données la concernant soient utilisées à des fins de prospection, notamment commerciale, par le responsable actuel du traitement ou celui d’un traitement ultérieur.

Toutefois, le droit d’opposition ne s’applique pas lorsque le traitement répond à une obligation légale ou lorsque l’application de ces dispositions a été écartée par une disposition expresse de l’acte autorisant le traitement.

Données personnelles dans l’éducation nationale

L’arrêté du 20 octobre 2008 du ministre de l’éducation nationale a créé le traitement « Base élèves du 1er degré » dans toutes les écoles maternelles, élémentaires et primaires publiques et privées. Les données à caractère personnel enregistrées sont les suivantes : i)  identification et coordonnées de l’élève (nom, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, adresse de résidence, identifiant national élève ; ii) identification du ou des responsables légaux de l’élève (nom, prénoms, lien avec l’élève, coordonnées, autorisations, assurances scolaires) ; iii) autres personnes à contacter en cas d’urgence ou autorisées à prendre en charge l’élève à la sortie de l’école (identité, lien avec l’élève, coordonnées) ; iv) scolarité de l’élève (dates d’inscription, d’admission et de radiation, classe, niveau, cycle) ; vi) activités périscolaires (garderie, études surveillées, restaurant et transport scolaires).

Comme rappelé par les juges, cette base a pour objet de recenser, au niveau national, l’ensemble des identifiants nationaux des élèves, numéros uniques internes au ministère chargé de l’éducation nationale qui sont attribués aux élèves lors de leur première inscription, afin de faciliter la gestion administrative de leur scolarité, il participe au service public de l’éducation.

Opposition non légitime

Pour justifier de leur demande d’opposition, les parents d’élèves ont fait valoir que des personnes non habilitées, notamment des agents contractuels de l’éducation nationale, ont accès à la base de données, qu’il n’existait pas de sécurisation réelle des données informatiques (piratage informatique dont a fait l’objet le fournisseur du ministère de l’éducation nationale), qu’il existait un risque concernant l’interconnexion des fichiers en cause et l’identifiant national élève et enfin que l’administration aurait méconnu l’intérêt de l’enfant au sens de la convention internationale relative aux droits de l’enfant du 26 janvier 1990.

Ces motifs d’opposition ont été considérés comme trop généraux sur des risques potentiels en termes de sécurisation et d’interconnexion dont pourraient être victimes les élèves. La preuve n’était pas apportée que ces risques avaient une incidence concrète et directe sur la situation personnelle des enfants. En conséquence, les enfants ne justifiaient d’aucun motif légitime au sens des dispositions précitées de l’article 38 de la loi du 6 janvier 1978.

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Questions / Réponses juridiques

Quels sont les droits des parents concernant le traitement des données personnelles de leurs enfants dans la « Base élèves du 1er degré » ?

Les parents d’élèves ont le droit de s’opposer au traitement des données personnelles de leurs enfants, conformément à l’article 14 de la directive n° 95/46/UE et à l’article 38 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978.

Ce droit d’opposition peut être exercé pour des raisons prépondérantes et légitimes liées à la situation particulière de l’enfant. Les parents peuvent ainsi demander que les données ne soient pas utilisées à des fins de prospection, notamment commerciale, sans frais.

Cependant, il est important de noter que ce droit d’opposition ne s’applique pas si le traitement des données est justifié par une obligation légale ou si une disposition expresse de l’acte autorisant le traitement l’exclut.

Quelles données sont collectées dans la « Base élèves du 1er degré » ?

La « Base élèves du 1er degré » collecte plusieurs types de données personnelles concernant les élèves. Ces données incluent l’identification et les coordonnées de l’élève, telles que le nom, le prénom, le sexe, la date et le lieu de naissance, ainsi que l’adresse de résidence et un identifiant national élève.

De plus, les informations sur les responsables légaux de l’élève sont également enregistrées, comprenant leur nom, prénom, lien avec l’élève, coordonnées, autorisations et assurances scolaires.

La base contient également des données sur d’autres personnes à contacter en cas d’urgence, ainsi que des informations sur la scolarité de l’élève, comme les dates d’inscription, d’admission et de radiation, et les activités périscolaires auxquelles l’élève participe.

Pourquoi la demande d’opposition des parents a-t-elle été rejetée ?

La demande d’opposition des parents a été rejetée car les motifs avancés étaient jugés trop généraux et ne démontraient pas de risques concrets et directs pour la sécurité des données des enfants.

Les parents ont évoqué des préoccupations concernant l’accès non autorisé à la base de données par des agents contractuels, le manque de sécurisation des données, et les risques liés à l’interconnexion des fichiers. Cependant, les juges ont estimé que ces préoccupations ne constituaient pas des motifs légitimes au sens de la loi.

En conséquence, les parents n’ont pas réussi à prouver que les risques mentionnés avaient une incidence directe sur la situation personnelle de leurs enfants, ce qui a conduit à la décision de rejet de leur demande d’opposition.

Quel est l’objectif de la « Base élèves du 1er degré » ?

L’objectif principal de la « Base élèves du 1er degré » est de recenser, au niveau national, l’ensemble des identifiants nationaux des élèves. Ces identifiants sont des numéros uniques attribués lors de la première inscription d’un élève dans le système éducatif.

Cette base de données vise à faciliter la gestion administrative de la scolarité des élèves et à participer au service public de l’éducation. Elle est utilisée dans toutes les écoles maternelles, élémentaires et primaires, tant publiques que privées.

En centralisant ces informations, le ministère de l’éducation nationale peut mieux suivre et gérer les parcours scolaires des élèves, ce qui contribue à l’efficacité du système éducatif dans son ensemble.


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