Divorce et conséquences patrimoniales : enjeux et procédures

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Divorce et conséquences patrimoniales : enjeux et procédures

L’Essentiel : Monsieur [G] [T] et Madame [N] [Y] se sont mariés le [Date mariage 1] 2014 à [Localité 7], sans contrat de mariage. Le 18 avril 2024, Madame [N] [Y] a assigné son époux en divorce, invoquant l’article 237 du Code civil. Le défendeur n’ayant pas constitué avocat, la décision sera réputée contradictoire. Le divorce a été prononcé pour altération définitive du lien conjugal, avec effet rétroactif au 18 avril 2024. Les opérations de partage amiable seront régies par les articles 835 à 839 du Code civil, et les dépens sont à la charge de Madame [N] [Y].

Union et contexte matrimonial

Monsieur [G] [T] et Madame [N] [Y] se sont mariés le [Date mariage 1] 2014 à [Localité 7] (Bouches-du-Rhône), sans contrat de mariage. Aucun enfant n’est issu de cette union.

Demande de divorce

Le 18 avril 2024, Madame [N] [Y] a assigné son époux en divorce, invoquant l’article 237 du Code civil, tout en proposant un règlement des intérêts pécuniaires et patrimoniaux. Dans ses écritures, elle a demandé au juge d’appliquer les conséquences légales du divorce.

Procédure judiciaire

Le défendeur, cité conformément à l’article 659 du code de procédure civile, n’a pas constitué avocat. La décision, susceptible d’appel, sera réputée contradictoire selon l’article 473 alinéa 2 du Code de procédure civile. L’ordonnance de clôture a été rendue le 12 novembre 2024, avec un délibéré fixé au 15 janvier 2025.

Jugement prononcé

La juge aux affaires familiales a prononcé le divorce pour altération définitive du lien conjugal entre Monsieur [G] [T] et Madame [N] [Y]. La date des effets du divorce a été fixée au 18 avril 2024, et chaque partie a perdu l’usage du nom de son conjoint.

Conséquences du divorce

Le jugement rappelle que le divorce entraîne la dissolution du régime matrimonial et que les opérations de partage amiable sont régies par les articles 835 à 839 du Code civil. En cas d’échec du partage amiable, une assignation devra être faite avec un descriptif sommaire du patrimoine à partager.

Révocation des avantages matrimoniaux

Le divorce entraîne également la révocation des avantages matrimoniaux, conformément à l’article 265 du Code civil. Le jugement sera non avenu si aucune signification n’est faite dans les six mois suivant sa date.

Frais de justice

Les dépens sont laissés à la charge de Madame [N] [Y]. Le jugement a été mis à disposition au greffe de la quatrième chambre au Palais de Justice de Marseille le 15 janvier 2025.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conditions de prononcé du divorce pour altération définitive du lien conjugal selon le Code civil ?

Le divorce pour altération définitive du lien conjugal est régi par l’article 237 du Code civil, qui stipule :

« Le divorce peut être demandé par l’un des époux lorsque, sans qu’il y ait lieu d’établir une faute, le lien conjugal est altéré de manière définitive. »

Cette disposition implique que l’un des époux peut demander le divorce sans avoir à prouver une faute de l’autre.

Il suffit de démontrer que la vie commune est devenue impossible, ce qui est souvent le cas lorsque les époux vivent séparément depuis une durée significative.

Dans le cas présent, Madame [N] [Y] a assigné son époux en divorce sur ce fondement, ce qui a conduit à la décision de prononcer le divorce.

Quelles sont les conséquences légales du divorce sur le régime matrimonial des époux ?

Le divorce entraîne des conséquences importantes sur le régime matrimonial, comme le précise l’article 265 du Code civil :

« Le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu’à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l’un des époux. »

Cela signifie que tous les avantages accordés par un contrat de mariage ou pendant l’union sont annulés à la suite du divorce.

De plus, le jugement de divorce rappelle que le divorce entraîne de plein droit la dissolution du régime matrimonial, ce qui implique que les biens acquis durant le mariage doivent être liquidés et partagés entre les époux.

Comment se déroule le partage des biens après le divorce selon le Code civil et le Code de procédure civile ?

Le partage des biens après le divorce est encadré par les articles 835 à 839 du Code civil et 1358 à 1379 du Code de procédure civile.

Ces articles stipulent que :

– En principe, la liquidation et le partage des intérêts patrimoniaux ne se font en justice qu’en cas d’échec du partage amiable.

– Le partage amiable peut être total ou partiel et doit se faire selon les modalités choisies par les parties, sauf pour les biens soumis à publicité foncière, où un acte authentique devant notaire est requis.

– En cas d’échec du partage amiable, l’assignation en partage doit comporter un descriptif sommaire du patrimoine à partager, préciser les intentions du demandeur quant à la répartition des biens et les diligences entreprises pour parvenir à un partage amiable.

Ces règles visent à faciliter le partage des biens tout en évitant les conflits judiciaires lorsque cela est possible.

Quelles sont les implications de la signification du jugement de divorce selon le Code de procédure civile ?

L’article 478 du Code de procédure civile précise que :

« Le jugement sera non avenu à défaut de signification dans les six mois de sa date. »

Cela signifie que pour que le jugement de divorce ait force obligatoire, il doit être signifié aux parties dans un délai de six mois.

Sans cette signification, le jugement perd son effet, ce qui pourrait avoir des conséquences juridiques importantes pour les parties concernées.

Il est donc crucial que les parties s’assurent que le jugement est signifié dans les délais impartis pour éviter toute nullité du jugement.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE

JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES

4ème chambre Cab G

JUGEMENT DU 15 JANVIER 2025

N° RG 24/04641 – N° Portalis DBW3-W-B7I-4SWL

Art. 1107 CPC – Demande en divorce autre que par consentement mutuel

Affaire : [Y] / [T]

N° minute :

Grosse
le
à Me

le
à Me

Expédition :
le
à Me

le
à Me

COMPOSITION DU TRIBUNAL
lors des débats tenus en chambre du conseil
le : 12 Novembre 2024

Madame GERMANI, Juge aux Affaires Familiales

Madame YKHLEF, Greffière,

A l’issue de l’audience, les parties ont été avisées que le prononcé de la décision aurait lieu par mise à disposition au greffe conformément à l’article 450 du code de procédure civile le : 15 Janvier 2025
Jugement réputé contradictoire, en premier ressort rendu publiquement par :

Madame GERMANI, Juge aux Affaires Familiales

Madame YKHLEF, Greffier

NOM DES PARTIES :

DEMANDEUR :

Madame [N] [Y] épouse [T]
née le [Date naissance 2] 1993 à [Localité 7] (13)
de nationalité Française
domiciliée : chez Mme [W] [D]
[Adresse 5]
[Localité 3]
représentée par Me Chantal FORTUNE, avocat au barreau de MARSEILLE

DEFENDEUR :

Monsieur [G] [T]
né le [Date naissance 4] 1990 à [Localité 6] (ALGERIE)
de nationalité Algérienne
domicilié : chez Mme [W] [D]
[Adresse 5]
[Localité 3]
défaillant

FAITS, PROCÉDURE ET PRÉTENTIONS DES PARTIES

Monsieur [G] [T] et Madame [N] [Y] se sont unis en mariage le [Date mariage 1] 2014 à [Localité 7] (Bouches-du-Rhône), sans contrat de mariage préalable.

Aucun enfant n’est issu de cette union.

Par exploit en date du 18 avril 2024, comportant une proposition de règlement des intérêts pécuniaires et patrimoniaux des parties, madame [N] [Y] a assigné son époux en divorce sur le fondement de l’article 237 du Code civil.

Dans le dernier état de ses écritures signifiées le 18 avril 2024, elle demande au juge d’appliquer les conséquences légales du divorce entre les époux.

Cité dans les formes de l’article 659 du code de procédure civile et vainement recherché, le défendeur n’a pas constitué avocat.

En application de l’article 473 alinéa 2 du Code de procédure civile, la présente décision, susceptible d’appel, sera réputée contradictoire

L’ordonnance de clôture a été rendue le 12 novembre 2024 et le délibéré a été fixé au 15 janvier 2025, par mise à disposition au greffe.

[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS

La juge aux affaires familiales, statuant après débats en Chambre du Conseil, par jugement réputé contradictoire, mis à disposition au greffe en matière civile ordinaire, et en premier ressort,

Vu l’acte de mariage dressé le [Date mariage 1] 2014 à [Localité 7] (Bouches-du-Rhône) ;
Vu l’assignation en date du 18 avril 2024 ;
Vu les articles 237 et suivants du Code civil ;

PRONONCE le divorce pour altération définitive du lien conjugal de :

– Monsieur [G] [T],
né le [Date naissance 4] 1990 à [Localité 6] (Algérie)

et de

– Madame [N] [Y],
née le [Date naissance 2] 1993 à [Localité 7] (Bouches-du-Rhône)

ORDONNE la publicité prévue par l’article 1082 du Code de procédure civile par transcription en marge des actes d’état civil des parties ;

RAPPELLE que la date des effets du divorce entre les époux est fixée au 18 avril 2024 ;

RAPPELLE qu’à la suite du divorce, chacune des parties perd l’usage du nom de son conjoint ;

RAPPELLE que le divorce entraîne de plein droit la dissolution du régime matrimonial ;

RAPPELLE aux parties que les opérations de partage amiable sont régies par les articles 835 à 839 du Code civil et 1358 à 1379 du Code de procédure civile et que :

– en principe, la liquidation et le partage de leurs intérêts patrimoniaux ne sont faits en justice qu’en cas échec du partage amiable ;

– le partage amiable peut être total ou partiel et intervenir dans la forme et selon les modalités choisies par les parties, sauf en cas de biens soumis à publicité foncière (immeubles), l’acte de liquidation-partage devra alors être passé en la forme authentique devant notaire ;
– à défaut d’accord entre des parties sur le choix d’un notaire, elles pourront s’adresser au Président de la chambre des Notaires ;
– en cas d’échec du partage amiable, l’assignation en partage devra, à peine d’irrecevabilité, comporter un descriptif sommaire du patrimoine à partager, préciser les intentions du demandeur quant à la répartition des biens et les diligences entreprises en vue de parvenir à un partage amiable ;

RAPPELLE que, sur le fondement de l’article 265 du Code civil, le présent divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu’à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l’un des époux et des dispositions à cause de mort, accordés par un époux envers son conjoint par contrat de mariage ou pendant l’union ;

RAPPELLE qu’en application de l’article 478 du Code de procédure civile, le présent jugement sera non avenu à défaut de signification dans les 6 mois de sa date ;

LAISSE les dépens à la charge de Madame [N] [Y];

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR JUGEMENT MIS A DISPOSITION AU GREFFE DE LA QUATRIÈME CHAMBRE AU PALAIS DE JUSTICE DE MARSEILLE, LE 15 JANVIER 2025.

LA GREFFIERE LA JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES


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