Pour échapper à une condamnation pour dénigrement, il peut être judicieux de plaider la requalification en diffamation et donc la nullité de l’assignation délivrée. Affaire
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Quelle est la stratégie pour échapper à une condamnation pour dénigrement ?Pour échapper à une condamnation pour dénigrement, il peut être judicieux de plaider la requalification en diffamation. Cela implique de contester la nature de l’assignation délivrée, en arguant que les propos incriminés relèvent plutôt de la diffamation, qui est régie par des règles spécifiques. Cette requalification peut permettre d’invoquer la nullité de l’assignation, car les procédures et les formalismes applicables aux délits de presse sont différents de ceux relatifs au dénigrement. En effet, la diffamation est encadrée par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui impose des exigences précises. Qu’est-ce qui a conduit à l’irrecevabilité de l’action de Qwant ?L’action engagée par la société Qwant a été jugée irrecevable car elle était fondée à tort sur l’article 873 du code de procédure civile. Cet article permet au président du tribunal de commerce de statuer en référé pour des mesures conservatoires, mais ne s’applique pas aux cas de diffamation. Les propos incriminés par Qwant relevaient du régime juridique des communications publiques et du droit de la presse, ce qui signifie que les demandes de la société étaient inappropriées dans ce contexte. L’absence de respect du formalisme spécifique aux délits de presse a donc conduit à l’irrecevabilité de l’assignation. Comment la loi du 29 juillet 1881 définit-elle la diffamation ?La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse définit la diffamation dans son article 29, alinéa 1er, comme « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé ». Cette définition souligne que la diffamation concerne des faits précis qui nuisent à la réputation d’une personne physique ou morale. Les abus de la liberté d’expression, tels que la diffamation, ne peuvent pas être réparés sur le fondement de l’article 1240 du code civil, ce qui renforce l’importance de la loi de 1881 dans ce domaine. Quelle est la différence entre diffamation et dénigrement ?La diffamation et le dénigrement sont deux concepts juridiques distincts. La diffamation concerne les atteintes à l’honneur ou à la considération d’une personne, tandis que le dénigrement est un acte fautif qui vise à jeter publiquement le discrédit sur un concurrent. Le dénigrement est souvent associé à des actes de concurrence déloyale, où une entreprise cherche à nuire à la réputation d’une autre pour en tirer un profit. En revanche, les allégations qui mettent en cause la qualité des prestations d’une société relèvent du dénigrement, même si elles visent une société nommément désignée. Pourquoi les propos incriminés dans l’affaire Qwant ne constituaient-ils pas du dénigrement ?Les propos incriminés dans l’affaire Qwant ne constituaient pas du dénigrement car ils visaient uniquement la société Qwant et son dirigeant, sans mettre en cause la qualité des prestations fournies. Ils portaient sur le comportement de la société, ce qui est susceptible de porter atteinte à son honneur. De plus, il n’était pas établi que le dirigeant des propos virulents cherchait à profiter d’un avantage concurrentiel, car les parties n’exerçaient pas une activité concurrentielle. Les propos auraient dû être qualifiés de diffamation, nécessitant des poursuites sur le fondement de la loi du 29 juillet 1881. |
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