Dénigrement d’un prestataire

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Dénigrement d’un prestataire

Des particuliers ont confié une mission complète d’architecte à un prestataire. Mécontents de ses services, ils ont publié sur un site internet un texte commençant par «Fuyez» et se terminant par «Si vous avez besoin de rien et de l’argent à gaspiller, je vous encourage donc à solliciter les services de madame (l’architecte).

Propos malveillants

Estimant que ces propos malveillants avaient un caractère fautif, l’architecte a fait assigner les auteurs des propos sur le fondement de l’article 1382 du code civil devant le tribunal de grande instance.

Les juges ont retenu que le fait d’être accusée d’avoir empoché une somme de 4 000 euros sans jamais tenir ses engagements, se contentant de trois rendez-vous et d’une mise en forme des plans établis par les clients eux-mêmes, est à l’évidence contraire à l’honneur et à la considération de l’architecte qui est ainsi présentée comme une personne peu sérieuse et même malhonnête.  A cet égard, il importe peu que ces propos visent son activité professionnelle, dès lors que son honnêteté est mise en cause, portant de ce fait atteinte à sa personne.

Prescription acquise

Or, la prescription trimestrielle prévue par la loi de 1881, applicable en l’espèce, était acquise, plus de trois mois s’étant écoulés entre la publication et l’assignation.

Questions / Réponses juridiques

Pourquoi l’architecte a-t-elle décidé d’agir en justice ?

L’architecte a décidé d’agir en justice en raison de propos malveillants publiés par des particuliers sur un site internet. Ces propos accusaient l’architecte d’avoir empoché une somme de 4 000 euros sans respecter ses engagements, ce qui portait atteinte à son honneur et à sa réputation professionnelle.

Les juges ont reconnu que ces accusations étaient non seulement infondées, mais qu’elles présentaient l’architecte comme une personne peu sérieuse et malhonnête. Cela a conduit l’architecte à se sentir lésée et à vouloir défendre son intégrité personnelle et professionnelle.

Quel article du code civil a été invoqué dans cette affaire ?

Dans cette affaire, l’architecte a invoqué l’article 1382 du code civil, qui traite de la responsabilité délictuelle. Cet article permet à une personne de demander réparation pour un préjudice causé par des actes fautifs d’autrui.

L’architecte a estimé que les propos tenus à son encontre constituaient une atteinte à son honneur, justifiant ainsi une action en justice pour obtenir réparation. Cela souligne l’importance de la protection de la réputation dans le cadre des relations professionnelles.

Quelles étaient les conséquences des propos tenus par les particuliers ?

Les conséquences des propos tenus par les particuliers étaient significatives. En accusant l’architecte d’avoir empoché de l’argent sans fournir les services promis, ils ont mis en péril sa réputation professionnelle.

Les juges ont noté que ces accusations étaient contraires à l’honneur de l’architecte, ce qui a pu avoir des répercussions sur sa carrière et sa crédibilité dans le domaine de l’architecture. Cela démontre l’impact que des déclarations malveillantes peuvent avoir sur la vie professionnelle d’un individu.

Quelle était la durée de la prescription applicable dans cette affaire ?

La durée de la prescription applicable dans cette affaire était de trois mois, conformément à la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Cette loi prévoit une prescription trimestrielle pour les actions en diffamation.

Dans ce cas précis, plus de trois mois s’étaient écoulés entre la publication des propos malveillants et l’assignation en justice de l’architecte. Cela a conduit à la conclusion que la prescription était acquise, rendant l’action en justice irrecevable.

Quelles leçons peut-on tirer de cette affaire ?

Cette affaire met en lumière plusieurs leçons importantes. Tout d’abord, elle souligne l’importance de la réputation professionnelle et les conséquences que des propos malveillants peuvent avoir sur celle-ci.

Ensuite, elle rappelle que les actions en justice pour diffamation doivent être engagées dans un délai précis, ici de trois mois, pour être recevables. Cela incite les victimes de diffamation à agir rapidement pour protéger leurs droits.

Enfin, cette situation illustre également la nécessité d’une communication responsable et respectueuse, tant sur internet que dans les interactions personnelles, afin d’éviter des conflits juridiques et des atteintes à la réputation.


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