Définition du harcèlement
Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve souvent au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui, sous les yeux de ses autres camarades, ne peut se défendre. Le harcèlement en ligne peut se manifester par l’humiliation, les moqueries, les injures, la diffamation, le discrédit, l’intimidation, l’usurpation d’identité, les menaces physiques, les prises de contact insistantes…
Avant la Loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, le cyberharcèlement n’était pas une infraction réprimée en tant que telle mais l’auteur des actes accomplis à cette fin était susceptible de voir engager sa responsabilité sur le fondement du droit civil, du droit de la presse ou du code pénal.
Depuis, la loi du 4 août 2014 a généralisé le délit de harcèlement moral, dont le cyberharcèlement (avec le harcèlement téléphonique y compris par SMS) fait désormais partie.
Les peines encourues
Les envois de messages malveillants émis par la voie des communications électroniques ou les agressions sonores en vue de troubler la tranquillité d’autrui, sont punis d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende (article 222-16 du Code pénal).
Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende lorsque ces faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ont entraîné aucune incapacité de travail (article 222-33-2-2 du Code pénal). Ces faits sont punis de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende : i) Lorsqu’ils ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours ; ii) Lorsqu’ils ont été commis sur un mineur de quinze ans ; iii) Lorsqu’ils ont été commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ; iv) Lorsqu’ils ont été commis par l’utilisation d’un service de communication au public en ligne (les faits sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende lorsqu’ils sont commis dans deux des circonstances mentionnées du i) au iv).
Quelques chiffres sur le cyberharcèlement
Selon un rapport du ministère de la jeunesse, 8,71% des cas traités par Net Ecoute (0820 200 000, le numéro national pour les problèmes des jeunes sur Internet) concernaient le cyberharcèlement. Les filles sont un peu plus victimes que les garçons (58% contre 42%) et la tranche des 12-14 ans est la plus exposée au risque de harcèlement (45%, contre 25% des 9-11 ans et 28% des 15-17 ans).
Action des plateformes de réseaux sociaux
Dans le cadre du programme européen « A Safer Internet », plusieurs associations sont entrées en contact avec Facebook pour adopter des actions communes. Depuis l’adoption de la « Déclaration des droits et des responsabilités » du site, interdit les comportements d’intimidation, de menaces ou de harcèlement. Le centre d’aide, Safety center, offre un lien à l’attention des adolescents, des parents, des enseignants, des autorités. Facebook supprime également sur signalement, les faux comptes ou ceux à l’origine de contenus abusifs ou inappropriés. Les pages «profil» des 13 – 18 ans sont par défaut protégées – elles ne sont pas ouvertes à l’ensemble du réseau mais ouvertes seulement aux amis et amis d’amis.
Action des établissements scolaires
La loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République prévoit que la lutte contre toutes les formes de harcèlement constitue une priorité pour chaque établissement d’enseignement scolaire. Un programme d’ensemble est désormais développé dans les écoles et les établissements scolaires conformément à la circulaire du 26 novembre 2013 relative à la prévention et au traitement de la cyberviolence entre élèves. Des mesures disciplinaires pour les faits mineurs à l’action pénale auprès du Procureur de la République peuvent également être prises par les directeurs d’établissements.
Proposition de loi contre le Cyberharcèlement entre élèves
Afin de sensibiliser les élèves, une proposition de loi vise à introduire un module d’enseignement relatif à la lutte contre le cyberharcèlement dans la formation des élèves comme des enseignants. La proposition de loi complèterait la définition de l’enseignement d’éducation civique prévu à l’article L. 312-15 du code de l’éducation et les missions des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM, article L. 721-1 du code de l’éducation). |
→ Questions / Réponses juridiques
Qu’est-ce que le harcèlement ?Le harcèlement est défini comme une violence répétée qui peut prendre plusieurs formes, notamment verbale, physique ou psychologique. Ce phénomène se manifeste souvent dans le cadre scolaire, où un ou plusieurs élèves s’en prennent à une victime qui, sous le regard de ses camarades, se trouve dans l’incapacité de se défendre. Le harcèlement peut également se produire en ligne, se traduisant par des actes tels que l’humiliation, les moqueries, les injures, la diffamation, et l’intimidation. Les victimes peuvent également faire face à des menaces physiques, des prises de contact insistantes, et même à l’usurpation d’identité. Quelles sont les peines encourues en cas de harcèlement ?Les peines pour harcèlement sont clairement définies par le Code pénal. Les envois de messages malveillants par voie électronique ou les agressions sonores visant à troubler la tranquillité d’autrui peuvent entraîner jusqu’à un an d’emprisonnement et une amende de 15 000 €. De plus, le harcèlement qui dégrade les conditions de vie d’une personne, entraînant une altération de sa santé physique ou mentale, est également puni. Si ces actes causent une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours, les sanctions sont d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. En revanche, si l’incapacité dépasse huit jours ou si les faits sont commis sur un mineur, les peines peuvent aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende. Quels sont les chiffres clés concernant le cyberharcèlement ?Selon un rapport du ministère de la jeunesse, 8,71 % des cas traités par Net Ecoute, le numéro national pour les problèmes des jeunes sur Internet, concernent le cyberharcèlement. Les statistiques montrent que les filles sont légèrement plus touchées que les garçons, avec 58 % des victimes étant des filles contre 42 % des garçons. La tranche d’âge la plus exposée au risque de harcèlement est celle des 12-14 ans, représentant 45 % des cas, tandis que les jeunes de 9-11 ans et de 15-17 ans représentent respectivement 25 % et 28 % des cas. Comment les plateformes de réseaux sociaux agissent-elles contre le harcèlement ?Dans le cadre du programme européen « A Safer Internet », plusieurs associations ont collaboré avec Facebook pour mettre en place des actions communes. Depuis l’adoption de la « Déclaration des droits et des responsabilités », Facebook interdit explicitement les comportements d’intimidation, de menaces ou de harcèlement. Le centre d’aide, Safety Center, propose des ressources pour les adolescents, les parents, les enseignants et les autorités. Facebook s’engage également à supprimer les faux comptes ou les contenus abusifs signalés par les utilisateurs. De plus, les profils des utilisateurs âgés de 13 à 18 ans sont par défaut protégés, limitant leur visibilité uniquement à leurs amis et amis d’amis. Quelle est l’action des établissements scolaires face au harcèlement ?La loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République stipule que la lutte contre toutes les formes de harcèlement est une priorité pour chaque établissement scolaire. Un programme global est en cours de développement dans les écoles, conformément à la circulaire du 26 novembre 2013, qui vise à prévenir et traiter la cyberviolence entre élèves. Les directeurs d’établissements ont la possibilité de prendre des mesures disciplinaires pour des faits mineurs, allant jusqu’à engager des actions pénales auprès du Procureur de la République pour des cas plus graves. Quelle est la proposition de loi concernant le cyberharcèlement entre élèves ?Une proposition de loi a été formulée pour sensibiliser les élèves et introduire un module d’enseignement sur la lutte contre le cyberharcèlement dans la formation des élèves et des enseignants. Cette initiative vise à compléter l’enseignement d’éducation civique prévu à l’article L. 312-15 du code de l’éducation, ainsi que les missions des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) selon l’article L. 721-1 du code de l’éducation. L’objectif est de mieux préparer les jeunes à reconnaître et à combattre le cyberharcèlement, tout en renforçant la sensibilisation des enseignants sur ce sujet déterminant. |
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