Créance et bonne foi dans les relations commerciales – Questions / Réponses juridiques

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Créance et bonne foi dans les relations commerciales – Questions / Réponses juridiques

Le tribunal judiciaire de Rennes a statué en faveur de la SAS Districera, condamnant l’EARL [L] à verser 116 795,03 euros pour le paiement de factures impayées. Malgré les contestations de l’EARL concernant la validité des documents fournis, le tribunal a jugé que ceux-ci constituaient un commencement de preuve suffisant. La demande reconventionnelle de l’EARL pour obtenir une indemnité de 3 500 euros a été rejetée, le tribunal considérant que la SAS Districera avait respecté son obligation de bonne foi. En conséquence, l’EARL a également été condamnée à verser 2 500 euros pour les frais de justice.. Consulter la source documentaire.

Quelle est la preuve nécessaire pour établir l’existence d’une créance ?

Pour établir l’existence d’une créance, l’article 1353 du Code civil stipule que « celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver ». Cela signifie que la charge de la preuve incombe à la partie qui demande l’exécution de l’obligation.

En outre, l’article 1360 du même Code précise que « la preuve par écrit n’est pas exigée lorsque la partie qui l’invoque ne peut se procurer un écrit ». Cela implique que, dans certaines circonstances, la preuve peut être apportée par d’autres moyens, mais cela doit être justifié.

Dans le cas présent, la SAS Districera a produit 36 factures et des bons de livraison, mais l’EARL [L] conteste la suffisance de ces éléments.

Il est important de noter que, selon la jurisprudence, la seule production de factures ne suffit pas à établir l’existence de la créance, comme l’indique l’arrêt de la 3ème chambre civile du 10 novembre 2016 (n° 15-15.431).

Ainsi, bien que la SAS Districera ait fourni des éléments de preuve, il est nécessaire d’examiner si ces éléments, pris ensemble, constituent un commencement de preuve par écrit suffisant pour établir l’existence de la créance.

Quelles sont les conséquences d’un manquement à l’obligation de bonne foi dans l’exécution d’un contrat ?

L’obligation de bonne foi est un principe fondamental dans l’exécution des contrats, comme le souligne l’article 1104 du Code civil, qui stipule que « les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi ».

Dans le cas présent, l’EARL [L] soutient que la SAS Districera a manqué à cette obligation en mettant en demeure après un délai de deux ans, ce qui aurait aggravé la situation.

Cependant, la SAS Districera a répliqué que l’EARL [L] avait cherché à retarder ses paiements. La jurisprudence a établi que le manquement à l’obligation de bonne foi peut entraîner des conséquences, notamment la possibilité de demander des dommages et intérêts pour le préjudice subi.

Dans cette affaire, le tribunal a considéré que la SAS Districera avait continué à livrer des aliments malgré les contestations de l’EARL [L], ce qui démontre un soutien à l’exploitation de l’EARL [L].

Ainsi, le tribunal a conclu que le manque de bonne foi de la SAS Districera n’était pas établi, et l’EARL [L] a été déboutée de sa demande de dommages et intérêts.

Quelles sont les implications des articles 700 et 455 du Code de procédure civile dans ce litige ?

L’article 700 du Code de procédure civile prévoit que « la partie qui succombe peut être condamnée à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés et non compris dans les dépens ».

Dans cette affaire, l’EARL [L] a été condamnée à verser à la SAS Districera une somme de 2 500 euros sur le fondement de cet article, en raison de sa défaite dans le litige.

L’article 455 du même Code impose aux juges de motiver leur décision en répondant aux moyens des parties. Dans ce cas, le tribunal a examiné les arguments des deux parties et a rendu une décision motivée, en tenant compte des éléments de preuve présentés.

Ainsi, les implications de ces articles sont significatives, car elles permettent de garantir que les frais de justice soient compensés et que les décisions judiciaires soient justifiées, renforçant ainsi la transparence et l’équité du processus judiciaire.


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