Cour d’appel de Toulouse, 22 janvier 2025, RG n° 22/04435
Cour d’appel de Toulouse, 22 janvier 2025, RG n° 22/04435

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Toulouse

Thématique : Responsabilité contractuelle et preuve du lien de causalité dans le cadre d’une intervention de garage.

Résumé

Acquisition du véhicule

Le 21 mai 2015, Mme [R] [X] a acheté un véhicule Kia Picanto pour un montant de 8059,50 €. Ce véhicule a été entretenu régulièrement.

Panne du véhicule

Le 31 décembre 2020, une révision a été effectuée par le garage Autoservices Albasud. Cependant, le 8 février 2021, le véhicule a subi une panne, et le garage Eden Auto a constaté une casse du moteur.

Cession du véhicule

Suite à la panne, Mme [X] a acquis un nouveau véhicule et a vendu le Kia Picanto à la Sarl Casse Auto Vg pour 1500 €.

Procédure judiciaire

Le 26 octobre 2021, Mme [R] [X] a déposé une requête au tribunal judiciaire de Toulouse, demandant la condamnation de la Sarl Autoservices Albasud pour vices cachés. Lors de l’audience du 7 juillet 2022, elle a modifié ses demandes, réclamant 6500 € pour préjudice matériel et 500 € pour préjudice moral.

Jugement du tribunal

Le 20 octobre 2022, le tribunal a débouté Mme [R] [X] de ses demandes et l’a condamnée à payer 200 € à la Sarl Autoservices Albasud, ainsi qu’aux dépens.

Appel de Mme [X]

Le 22 décembre 2022, Mme [R] [X] a interjeté appel, critiquant les décisions du tribunal. Dans ses écritures du 21 mars 2023, elle a demandé la réforme du jugement et la reconnaissance de la responsabilité de la Sarl Autoservices Albasud.

Arguments de la Sarl Autoservices Albasud

Dans ses écritures du 12 juin 2023, la Sarl Autoservices Albasud a demandé la confirmation du jugement et a soutenu que Mme [X] n’avait pas prouvé le manquement du garagiste ni l’origine de la panne.

Motivation de la décision

La cour a rappelé que la responsabilité du garagiste ne s’applique qu’en cas de manquement à ses obligations. Elle a constaté que Mme [X] n’avait pas établi de lien de causalité entre l’intervention du garage et la panne, et que la cession du véhicule avait empêché toute expertise.

Conclusion de la cour

La cour a confirmé le jugement du tribunal judiciaire de Toulouse, condamnant Mme [X] aux dépens d’appel et à verser 1000 € à la Sarl Autoservices Albasud au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

22/01/2025

ARRÊT N°43/2025

N° RG 22/04435 – N° Portalis DBVI-V-B7G-PFEI

JCG/IA

Décision déférée du 20 Octobre 2022

TJ hors JAF, JEX, JLD, J. EXPRO, JCP de TOULOUSE

( 21/04902)

M.RAINSART

[R] [X]

C/

S.A.R.L. AUTOS SERVICES ALBASUD

CONFIRMATION

Grosse délivrée

le

à

REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

***

COUR D’APPEL DE TOULOUSE

3ème chambre

***

ARRÊT DU VINGT DEUX JANVIER DEUX MILLE VINGT CINQ

***

APPELANTE

Madame [R] [X]

[Adresse 2]

[Localité 1]

Représentée par Me Marion CASANOVA, avocat au barreau de TOULOUSE

(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro 31555/2022/021988 du 26/12/2022 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de TOULOUSE)

INTIMÉE

S.A.R.L. AUTOS SERVICES ALBASUD

[Adresse 5]

[Adresse 5]

[Localité 3]

Représentée par Me Marie SAINT GENIEST de la SCP SCP FLINT – SAINT GENIEST – GINESTA, avocat au barreau de TOULOUSE

COMPOSITION DE LA COUR

En application des dispositions des articles 805 et 907 du Code de procédure civile, l’affaire a été débattue le 25 Novembre 2024, en audience publique, les avocats ne s’y étant pas opposés, devant J.C. GARRIGUES, Magistrat honoraire exerçant des fonctions juridictionnelles, chargé du rapport. Ce magistrat a rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la Cour, composée de :

E. VET, conseiller faisant fonction de président de chambre

S. GAUMET, conseiller

J.C. GARRIGUES, conseiller

Greffier, lors des débats : I. ANGER

ARRET :

– CONTRADICTOIRE

– prononcé publiquement par mise à disposition au greffe après avis aux parties

– signé par E. VET, président, et par I. ANGER, greffier de chambre

FAIT ET PROCÉDURE

Le 21 mai 2015, Mme [R] [X] a acheté neuf un véhicule Kia Picanto immatriculé [Immatriculation 4] pour la somme de 8059,50 € .

Le véhicule a été régulièrement entretenu.

Le 31 décembre 2020, la révision du véhicule a été réalisée par le garage Autoservices Albasud.

Le 8 février 2021, le véhicule est tombé en panne et a été rapatrié au garage Eden Auto, lequel a constaté la casse du moteur.

Mme [X] a fait l’acquisition d’un nouveau véhicule et a cédé le véhicule Kia Picanto à la Sarl Casse Auto Vg pour un montant de 1500 € .

Par voie de requête déposée le 26 octobre 2021 au tribunal judiciaire de Toulouse, Mme [R] [X] a sollicité sur le fondement de la garantie des vices cachés la condamnation de la Sarl Autos Services Albasud à réparer son préjudice.

A l’audience du 7 juillet 2022, Mme [X], désormais sur le fondement du droit des contrats, a sollicité la condamnation de la Sarl Autoservices Albasud à lui payer la somme de 6500 € en réparation de son préjudice matériel et la somme de 500 € au titre de son préjudice moral.

Par jugement contradictoire en date du 20 octobre 2022, le tribunal a :

– débouté Mme [R] [X] de l’ensemble de ses demandes,

– condamné Mme [R] [X] à payer la Sarl Autos Services Albasud une somme de 200 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile,

– condamné Mme [R] [X] aux dépens.

Par déclaration en date du 22 décembre 2022, Mme [R] [X] a relevé appel de la décision en critiquant l’ensemble de ses dispositions.

MOYENS ET PRÉTENTIONS DES PARTIES

Dans ses dernières écritures transmises par voie électronique le 21 mars 2023, Mme [X] demande à la cour de :

– réformer le jugement rendu par le tribunal judiciaire de Toulouse le 20 octobre 2022 ;

– juger responsable la Sarl Autos Services Albasud des dommages causés par la panne du véhicule Kia Picanto appartenant à Mme [R] [X] ;

– condamner la Sarl Autos Services Albasud à payer à Mme [R] [X] les sommes suivantes :

* 6 500 euros au titre du préjudice matériel ou à défaut la somme 3 900 euros,

* 500 euros au titre du préjudice moral ;

– débouter la Sarl Autos Services Albasud de l’intégralité de ses demandes ;

– condamner la Sarl Autos Services Albasud au paiement de la somme de 1200 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;

– condamner la Sarl Autos Services Albasud aux entiers dépens.

Mme [X] expose que l’huile moteur a été remplacée par la Sarl Autoservices Albasud le 31 décembre 2020, qu’au cours du mois de janvier 2021 elle a constaté une consommation anormale d’huile et ramené le véhicule au garage pour une vérification le 5 février 2021, et que le véhicule est ensuite tombé en panne le 8 février 2021.

Elle fait valoir que contrairement à ce qu’a indiqué le premier juge, elle justifie d’une intervention du garage postérieure au 31 décembre 2020, le 5 février 2021, trois jours avant la panne du véhicule, et que le garage Eden Auto qui a réceptionné le véhicule après la panne a constaté que l’explosion du moteur était due à une perte d’huile. Elle en conclut que la Sarl Autoservices Albasud doit être déclarée responsable de la panne et de ses conséquences dommageables.

Dans ses dernières écritures transmises par voie électronique le 12 juin 2023, la Sarl Autoservices Albasud demande à la cour de :

– confirmer en toutes ses dispositions le jugement dont appel ;

– débouter Mme [X] de ses demandes, tant au titre du préjudice matériel que du préjudice moral ;

y ajoutant,

– la condamner aux entiers dépens d’appel outre une indemnité sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile de 1 000 euros.

La Sarl Autoservices Albasud expose que sa dernière intervention sur le véhicule est en date du 31 décembre 2020 pour la révision des 135.000 kms et qu’aucun problème de consommation d’huile n’a alors été signalé, que Mme [X] est passée au garage le 1er février 2021, qu’on lui a fait constater qu’elle avait mis trop d’huile dans le moteur mais que le véhicule n’a pas été pris en charge.

Elle estime que Mme [X] est défaillante à prouver le manquement du garagiste à ses obligations contractuelles et qu’il est impossible de déterminer l’origine de la panne.

PAR CES MOTIFS, LA COUR,

Confirme le jugement du tribunal judiciaire de Toulouse en date du 20 octobre 2022.

Y ajoutant,

Condamne Mme [X] aux dépens d’appel.

Condamne Mme [X] à payer à la Sarl Autoservices Albasud la somme de 1000 € en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.

Déboute Mme [X] de sa demande formée au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

LE GREFFIER LE PRESIDENT

I.ANGER E.VET

 


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