Cour d’appel de Toulouse, 10 janvier 2025, RG n° 24/01749
Cour d’appel de Toulouse, 10 janvier 2025, RG n° 24/01749

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Toulouse

Thématique : Exclusion professionnelle et régularité des cotisations : enjeux et conséquences.

Résumé

Contexte Professionnel

M. [U] [L] a prêté serment en décembre 1994 et a intégré le barreau du Tarn-et-Garonne. Il a connu des difficultés financières, étant mis en redressement judiciaire le 6 octobre 2022, suivi d’une liquidation judiciaire le 16 février 2023.

Embauche et Règlement des Cotisations

Le 1er mars 2023, il a été embauché comme avocat salarié par le cabinet Drouot Avocat, qui a acquis son fonds libéral le 28 septembre 2023. Cependant, il a été convoqué le 21 mars 2024 par le conseil de l’ordre des avocats du barreau du Tarn-et-Garonne pour expliquer son non-paiement de cotisations à la Caisse nationale des barreaux français (CNBF) pour un montant de 9 988,83 euros.

Décision du Conseil de l’Ordre

Le 17 avril 2024, le conseil de l’ordre a décidé de l’omission de M. [L] du tableau des avocats. En réponse, il a formé un recours en annulation de cette décision devant la cour d’appel de Toulouse, tout en demandant son infirmation.

Observations et Réactions

Le conseil de l’ordre n’a pas conclu à l’audience. Le bâtonnier a fait valoir que la CNBF avait indiqué qu’elle ne souhaitait plus appeler les cotisations dues par M. [L], ce qui a conduit à la conclusion que la cause de l’omission avait disparu. Le ministère public a reconnu la validité de la délibération initiale, mais a également noté la disparition de la cause de l’omission.

Nullité de la Délibération

M. [L] a contesté la délibération en invoquant un non-respect des droits de la défense, arguant que la décision avait été prise sur la base d’un article inapproprié. Toutefois, il a été établi que l’omission avait été décidée conformément aux dispositions légales en vigueur, entraînant le rejet de sa demande de nullité.

Infirmation de la Décision

M. [L] a demandé l’infirmation de la délibération du 17 avril 2024. Il a été constaté que la CNBF avait renoncé à réclamer les cotisations dues, ce qui a entraîné la disparition de la cause de l’omission. Par conséquent, la délibération a été réformée.

Conclusion de la Cour

La cour a statué en déboutant M. [L] de sa demande d’annulation, tout en infirmant la délibération du conseil de l’ordre. Elle a décidé qu’il n’y avait pas lieu d’omettre M. [U] [L] du tableau des avocats du Tarn-et-Garonne et a condamné le conseil de l’ordre aux dépens.

10/01/2025

ARRÊT N° 2/25

N° RG 24/01749 – N° Portalis DBVI-V-B7I-QHSD

AD/CI

Décision déférée du 17 Avril 2024 – Conseil de l’ordre des avocats de MONTAUBAN –

[U] [L]

C/

Société L ORDRE DES AVOCATS DU TARN ET GARONNE

Grosse délivrée

le

à

REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

***

COUR D’APPEL DE TOULOUSE

Sixieme Chambre – Première Présidence

***

ARRÊT DU DIX JANVIER DEUX MILLE VINGT CINQ

***

APPELANT

Maître [U] [L]

Chez Drouot Avocats

[Adresse 1]

[Localité 2]

Représenté par Me Jean FELIX, avocat au barreau de Toulouse

INTIME

Ordre des avocats du Tarn-et-Garonne

Palais de justice

[Adresse 3]

[Localité 4]

Représenté par Me Alexandre DELORD, avocat au barreau de Tarn-et-Garonne

COMPOSITION DE LA COUR

L’affaire a été débattue le 25 Octobre 2024 en audience publique, devant la Cour composée de :

Président : A. DUBOIS

Assesseur : A. MAFFRE

: V. CHARLES-MEUNIER

: I. MOLLEMEYER

: S. GAUMET

qui en ont délibéré.

Greffier, lors des débats : C. IZARD

MINISTERE PUBLIC :

Représenté lors des débats par Laëtitia BRUNIN, avocat général, qui a fait connaître son avis.

ARRET :

– contradictoire

– prononcé publiquement par mise à disposition de l’arrêt au greffe de la Cour, les parties en ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile

– signé par A. DUBOIS, président, et par C. IZARD, greffier de chambre.

FAITS ‘ PROCÉDURE ‘ PRÉTENTIONS :

M. [U] [L] a prêté serment en décembre 1994 et s’est inscrit au barreau du Tarn-et-Garonne.

Il a été mis en redressement judiciaire le 6 octobre 2022 puis en liquidation judiciaire le 16 février 2023.

Le 1er mars 2023, il a été embauché en qualité d’avocat salarié par le cabinet Drouot Avocat qui a racheté son fonds libéral le 28 septembre 2023.

Par courrier du 21 mars 2024, il a été convoqué devant le conseil de l’ordre des avocats du barreau du Tarn-et-Garonne le 17 avril 2024 pour s’expliquer sur l’absence de règlement de ses cotisations de la Caisse nationale des barreaux français (CNBF) au titre de l’exercice 2023 pour un montant de 9 988,83 euros.

Par délibération du 17 avril 2024, le conseil de l’ordre des avocats du barreau du Tarn-et-Garonne a décidé son omission du tableau.

Par lettre recommandée avec accusé de réception adressée le 22 mai 2024, soutenue oralement à l’audience du 25 octobre 2024, à laquelle il conviendra de se référer pour plus ample exposé des moyens en application de l’article 455 du code de procédure civile, M. [L] a formé recours en annulation à l’encontre de cette décision devant la cour d’appel de Toulouse. Il a subsidiairement sollicité son infirmation.

Le conseil de l’ordre n’a pas conclu.

Invité à présenter ses observations par application des articles 16 et 102 du décret du 27 novembre 1991, le bâtonnier a fait valoir à l’audience que la CNBF avait indiqué postérieurement à l’appel qu’elle n’entendait pas appeler les cotisations dues par Me [L] pour lesquelles il a fait l’objet d’une omission. Il en a déduit que la cause de l’omission a cessé et que l’appel est ainsi sans objet.

Le ministère public a relevé que la délibération critiquée était bien fondée lorsqu’elle a été prise compte tenu des négligences de l’appelant dans la gestion de son activité professionnelle. Il conclut toutefois à la réformation de la décision au regard de la disparition de la cause de l’omission.

PAR CES MOTIFS

Statuant par décision contradictoire, après débats en chambre du conseil,

Déboute M. [U] [L] de sa demande d’annulation de la délibération du conseil de l’ordre des avocats du Tarn-et-Garonne du 17 avril 2024,

Infirme la délibération du conseil de l’ordre des avocats du Tarn-et-Garonne du 17 avril 2024,

Statuant à nouveau,

Dit n’y avoir lieu à omettre M. [U] [L] du tableau des avocats du Tarn-et-Garonne,

Rejette le surplus des demandes,

Condamne le conseil de l’ordre des avocats du Tarn-et-Garonne aux dépens.

LA GREFFIERE LA PRESIDENTE

C. IZARD A. DUBOIS

 


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