Cour d’appel de Rouen, 5 janvier 2025, RG n° 25/00038
Cour d’appel de Rouen, 5 janvier 2025, RG n° 25/00038

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Rouen

Thématique : Prolongation de la rétention administrative et garanties de représentation en question

Résumé

Situation irrégulière et notification d’expulsion

[M] [E] est en situation irrégulière sur le territoire français depuis 2022. Le 18 décembre 2023, une obligation de quitter le territoire français, accompagnée d’une interdiction de retour, lui a été notifiée, peu avant sa sortie de détention le 21 décembre 2023.

Assignation à résidence et interpellation

Un arrêté d’assignation à résidence a été édicté le 4 avril 2024. Cependant, [M] [E] a été interpellé pour des faits de vol le 29 décembre 2024 et placé en garde à vue. À l’issue de cette garde à vue, il a été placé en rétention administrative à partir du 30 décembre 2024.

Ordonnance de prolongation de rétention

Le 3 janvier 2025, un magistrat du tribunal judiciaire de Rouen a autorisé le maintien en rétention de [M] [E] pour une durée de 26 jours, jusqu’au 29 janvier 2025. Cette décision a été notifiée au retenu le même jour.

Appel et audience

[M] [E] a interjeté appel de cette décision le 4 janvier 2025. Lors de l’audience du 5 janvier 2025, il a comparu en visioconférence, assisté de son conseil, et a renoncé à un moyen relatif aux diligences de l’administration, tout en sollicitant sa remise en liberté.

Recevabilité de l’appel

L’appel de [M] [E] a été jugé recevable, ayant été interjeté dans les formes et délais prévus par la loi.

Recours à la visioconférence

La cour a examiné la légalité de la visioconférence utilisée lors de l’audience. Les conditions légales ont été respectées, permettant à [M] [E] de s’exprimer dans une salle d’audience appropriée, et l’argument concernant l’accessibilité de la salle a été rejeté.

Demande d’assignation à résidence

[M] [E] a présenté des garanties de représentation, notamment un domicile stable en France, soutenu par une attestation d’hébergement. Cependant, des incohérences ont été relevées concernant son adresse et son respect des précédentes assignations à résidence.

Décision finale

La cour a conclu que les conditions pour une assignation à résidence n’étaient pas remplies et a rejeté la demande de [M] [E]. L’appel a été déclaré recevable, mais la décision de prolongation de la rétention administrative a été confirmée dans son intégralité.

N° RG 25/00038 – N° Portalis DBV2-V-B7J-J3CG

COUR D’APPEL DE ROUEN

JURIDICTION DU PREMIER PRÉSIDENT

ORDONNANCE DU 05 JANVIER 2025

Inès DA CAMARA, présidente de chambre à la cour d’appel de Rouen, spécialement désignée par ordonnance de la première présidente de ladite cour pour la suppléer dans les fonctions qui lui sont spécialement attribuées,

Assistée de Jessica LAKE, Greffière ;

Vu les articles L 740-1 et suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu l’arrêté du Préfet de la Vendée en date du 18 décembre 2023 portant obligation de quitter le territoire français pour Monsieur [M] [E]

né le 07 Mars 1998 à [Localité 3] de nationalité Algérienne ;

Vu l’arrêté du Préfet de la Vendée en date du 30 décembre 2024 de placement en rétention administrative de M. [M] [E] ayant pris effet le 30 décembre 2024 à 08h45 ;

Vu la requête du Préfet de la Vendée tendant à voir prolonger pour une durée de vingt-six jours la mesure de rétention administrative qu’il a prise à l’égard de Monsieur [M] [E] ;

Vu l’ordonnance rendue le 03 Janvier 2025 à 14h06 par le Juge des libertés et de la détention de ROUEN autorisant le maintien en rétention de Monsieur [M] [E] pour une durée de vingt-six jours à compter du 03 janvier 2025 à 08h45 jusqu’à son départ fixé le 29 janvier 2025 à la même heure ;

Vu l’appel interjeté par M. [M] [E], parvenu au greffe de la cour d’appel de Rouen le 04 janvier 2025 à 13h11 ;

Vu l’avis de la date de l’audience donné par le greffier de la cour d’appel de Rouen :

– aux services du directeur du centre de rétention de [Localité 5],

– à l’intéressé,

– au [M] [E],

– à Me Diego CASTIONI, avocat au barreau de ROUEN, de permanence,

Vu les dispositions des articles L 743-8 et R 743-5 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu la décision prise de tenir l’audience grâce à un moyen de télécommunication audiovisuelle et d’entendre la personne retenue par visioconférence depuis les locaux dédiés à proximité du centre de rétention administrative de [Localité 5] ;

Vu la demande de comparution présentée par M. [M] [E] ;

Vu l’avis au ministère public ;

Vu les débats en audience publique;

Vu la comparution de M. [M] [E] par visioconférence depuis les locaux dédiés à proximité du centre de rétention administrative de [Localité 5] ;

Me Diego CASTIONI, avocat au barreau de ROUEN, étant présent au palais de justice ;

Vu les réquisitions écrites du ministère public ;

Les réquisitions et les conclusions ont été mises à la disposition des parties ;

L’appelant et son conseil ayant été entendus ;

****

Décision prononcée par mise à disposition de l’ordonnance au greffe de la cour, les parties en ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.

****

FAITS, PROCÉDURE ET MOYENS

Il résulte des éléments de la procédure que [M] [E] est en situation irrégulière sur le territoire français depuis 2022.

Une obligation de quitter le territoire français assortie d’une interdiction de retour lui a été notifiée le 18 décembre 2023, quelques jours avant sa sortie de détention le 21 décembre 2023.

Un arrêté portant assignation à résidence a été édicté le 4 avril 2024.

[M] [E] a été interpellé et placé en garde à vue pour des faits de vol le 29 décembre 2024.

A l’issue de sa garde à vue, il a été placé en rétention administrative à compter du 30 décembre 2024 à 8h45.

Par ordonnance en date du 3 janvier 2024, le magistrat du siège du tribunal judiciaire de Rouen a, notamment, autorisé le maintien en rétention de [M] [E] dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pour une durée de 26 jours à compter du 3 janvier 2025 à 8h45 soit jusqu’au 29 janvier 2025 à la même heure, notifiée au retenu le même jour à 14h06.

Par déclaration d’appel en date du 4 janvier 2025 parvenue au greffe à 13h11, [M] [E] a fait appel de cette décision par requête motivée.

Lors de l’audience du 5 janvier 2025 à 9h30, [M] [E] a comparu en visio conférence assisté de son conseil, présent dans la salle d’audience de la cour d’appel de Rouen.

Par la voix de son conseil, il a déclaré s’en rapporté sur le moyen soulevé relatif au recours illégal à la visioconférence et a renoncé au moyen soulevé relatif aux diligences de l’administration.

Il a expliqué sa situation personnelle et a argué d’un domicile stable en France.

Il a sollicité la réforme de l’ordonnance de prolongation de la rétention prononcée et a demandé sa remise en liberté , disant n’y avoir lieu à le maintenir en rétention.

PAR CES MOTIFS :

Statuant publiquement, par ordonnance réputée contradictoire et en dernier ressort,

Déclare recevable l’appel interjeté par M. [M] [E] à l’encontre de l’ordonnance rendue le 03 Janvier 2025 par le magistrat du siège du tribunal judiciaire de Rouen ordonnant son maintien en rétention pour une durée de vingt-six jours,

Confirme la décision entreprise en toutes ses dispositions.

Fait à Rouen, le 05 Janvier 2025 à 13h00.

LA GREFFIERE, LA PRESIDENTE ,

NOTIFICATION

La présente ordonnance est immédiatement notifiée contre récépissé à toutes les parties qui en reçoivent une expédition et sont informées de leur droit de former un pourvoi en cassation dans les deux mois de la présente notification et dans les conditions fixées par les articles 973 et suivants du code de procédure civile.

 


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