Type de juridiction : Cour d’appel
Juridiction : Cour d’appel de Paris
→ RésuméLa reprise d’extraits audiovisuels d’un documentaire nécessite l’autorisation des auteurs pour éviter la contrefaçon. Dans une affaire jugée, les réalisateurs ont soutenu que les séquences utilisées manquaient d’originalité et étaient donc libres de droit. Cependant, les extraits en question, révélant un effort créatif, étaient protégés par le droit d’auteur. Selon l’article L.122-4 du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction sans consentement constitue une contrefaçon. La reprise de 18 extraits, totalisant près de 7 minutes, a été jugée constitutive de contrefaçon, confirmant ainsi la nécessité d’une autorisation préalable.
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La reprise de larges extraits audiovisuels du documentaire d’un tiers pour créer une œuvre seconde nécessite une autorisation des auteurs sous peine de contrefaçon. Autorisation nécessaire Dans l’affaire soumise, pour combattre le grief de contrefaçon les réalisateurs poursuivis pour avoir généreusement repris des extraits du documentaire d’un tiers, précisaient en premier lieu que les séquences en cause étaient dépourvues d’originalité, et par là-même libres de droit, en second lieu, que l’autorisation des auteurs pour les voir reproduits dans une oeuvre audiovisuelle nouvelle découlerait des contrats les liant à leur producteur. Loin de constituer des éléments du domaine public, les extraits litigieux, pris en eux-mêmes, révélaient l’effort créatif de leur auteur et offrent un caractère original et se trouvaient dès lors protégés au titre du droit d’auteur. Contrefaçon établie La contrefaçon est définie à l’article L.122-4 du Code de la propriété intellectuelle par toute reproduction intégrale ou partielle d’une oeuvre, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause. Il s’ensuivait que la reprise de 18 extraits de l’oeuvre, d’une durée totale de près de 7 minutes, au sein de l’oeuvre seconde était de nature à caractériser une contrefaçon.
Mots clés : Extraits audiovisuels Thème : Extraits audiovisuels A propos de cette jurisprudence : juridiction : Cour d’appel de Paris | Date. : 9 septembre 2014 | Pays : France |
→ Questions / Réponses juridiques
Pourquoi est-il nécessaire d’obtenir une autorisation pour reprendre des extraits audiovisuels d’un tiers ?Il est nécessaire d’obtenir une autorisation pour reprendre des extraits audiovisuels d’un tiers afin de respecter les droits d’auteur. La loi française, notamment à travers l’article L.122-4 du Code de la propriété intellectuelle, stipule que toute reproduction d’une œuvre, qu’elle soit intégrale ou partielle, doit se faire avec le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit. Cette exigence vise à protéger l’effort créatif des auteurs, qui investissent du temps et des ressources dans la création de leurs œuvres. En l’absence d’une telle autorisation, la reprise d’extraits peut être considérée comme une contrefaçon, ce qui expose le contrevenant à des poursuites judiciaires et à des sanctions. Quels arguments ont été avancés par les réalisateurs pour justifier leur reprise d’extraits ?Les réalisateurs poursuivis pour contrefaçon ont avancé deux principaux arguments pour justifier leur reprise d’extraits. D’une part, ils ont soutenu que les séquences en question étaient dépourvues d’originalité, ce qui, selon eux, les rendait libres de droit. D’autre part, ils ont affirmé que l’autorisation pour reproduire ces extraits dans une œuvre audiovisuelle nouvelle découlait des contrats les liant à leur producteur. Cependant, ces arguments n’ont pas été retenus, car les extraits en question ont été jugés comme révélant un effort créatif et un caractère original, les protégeant ainsi au titre du droit d’auteur. Qu’est-ce qui caractérise une contrefaçon selon le Code de la propriété intellectuelle ?La contrefaçon est définie par l’article L.122-4 du Code de la propriété intellectuelle comme toute reproduction intégrale ou partielle d’une œuvre, effectuée sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit. Pour qu’une contrefaçon soit établie, il suffit qu’il y ait eu une reprise non autorisée d’une œuvre protégée. Dans le cas examiné, la reprise de 18 extraits d’une durée totale de près de 7 minutes a été jugée suffisante pour caractériser une contrefaçon, car elle a été réalisée sans l’accord des auteurs originaux. Quels éléments ont été pris en compte pour déterminer l’originalité des extraits litigieux ?Pour déterminer l’originalité des extraits litigieux, la juridiction a examiné si ces extraits révélaient un effort créatif de la part de leur auteur. L’originalité est un critère fondamental en matière de droit d’auteur, et elle implique que l’œuvre doit porter l’empreinte de la personnalité de son créateur. Dans cette affaire, les extraits ont été jugés comme ayant un caractère original, ce qui les a protégés au titre du droit d’auteur. Cela signifie que même des séquences relativement courtes peuvent être considérées comme originales si elles reflètent la créativité de leur auteur, ce qui a été le cas ici. |
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