Type de juridiction : Cour d’Appel
Juridiction : Cour d’Appel de Paris
Thématique : Résiliation du mandat de distribution
→ RésuméEn cas de manquement grave du producteur délégué à ses obligations contractuelles, notamment en ne versant pas les droits d’exploitation dus aux coproducteurs, la résiliation du mandat de vente est justifiée. Les juges ont confirmé cette résiliation, permettant aux coproducteurs de commercialiser les films concernés et de percevoir leurs parts de recettes. De plus, la résistance abusive du producteur délégué, qui a refusé de verser les droits et de fournir les documents requis, a été sanctionnée par une condamnation au paiement de dommages et intérêts. Ce comportement témoigne d’une mauvaise foi manifeste.
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Manquement grave du producteur délégué
Dès lors qu’un producteur délégué a manqué à ses obligations contractuelles en s’abstenant durablement de verser aux autres coproducteurs les droits d’exploitation qui leurs revenaient, la gravité de ce manquement justifie la résiliation du mandat de vente aux torts du producteur délégué. En l’espèce, les juges ont confirmé la résiliation des mandats de vente issus des contrats de coproduction des films en cause et ont permis aux autres coproducteurs, faute de nouvelle convention postérieure à la date de résiliation des mandats, dans le strict respect des contrats de coproduction, de commercialiser les films en cause, appréhender leurs parts respectives de recettes et reverser à leur cocontractant la part lui revenant, sous réserve des droits acquis et régulièrement opposables des tiers.
Exemple de clause résolutoire
La « Clause résolutoire » du contrat de coproduction stipulait que « faute d’exécution de l’une quelconque des stipulations des présentes, après une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception, restée sans effet dans les quinze jours qui suivront l’envoi, celles-ci seront résolues de plein droit aux torts et griefs de la partie défaillante, si bon semble à l’autre partie, sous réserve de tous dommages et intérêts. »
Résistance abusive
Les juge sont également retenue la résistance abusive : en refusant durablement de verser au coproducteur des films en cause les droits d’exploitation qui lui revenaient, en s’abstenant de produire les documents précis qui lui étaient réclamés et en contraignant le coproducteur à engager une action judiciaire, le producteur délégué a fait preuve de mauvaise foi. Son comportement justifie sa condamnation au paiement de dommages et intérêts pour résistance abusive.
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