Type de juridiction : Cour d’Appel
Juridiction : Cour d’Appel de Paris
Thématique : Aide non obtenue par le producteur
→ RésuméEn cas de non-obtention d’une subvention du CNC, une société de production n’est pas tenue de financer ses propres projets, car son engagement dépend de l’aide accordée. Le compte de soutien est destiné à recevoir des subventions individualisées, qui, par nature, sont aléatoires. Les stipulations contractuelles précisent que seul le compte de soutien est acquis, sans obligation de versement complémentaire. Le CNC a refusé les subventions en raison de la limitation de la participation de la société et du dépôt tardif des programmes, soulignant que la demande ne respectait pas les règles de fonctionnement du compte joint.
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Compte de soutien et subvention CNC
En cas de défaut d’obtention d’une subvention du CNC, une société de production n’a aucune obligation de paiement sur ses fonds propres, son engagement étant subordonné à l’obtention de l’aide par le CNC.
En l’espèce, le compte de soutien auprès du CNC était destiné à recevoir des subventions individualisées au titre des oeuvres présentées. S’agissant de subventions, celles-ci présentent par leur nature un caractère aléatoire, quand bien même le producteur peut exprimer à son partenaire, une certaine confiance dans leur obtention.
Subvention sous conditions
Il résultait des stipulations contractuelles que seul le compte de soutien était acquis à la société de production et non la subvention dont le montant non précisément défini puisqu’il était indiqué, environ 36 000€ et le principe de versement demeuraient réglementairement soumis à l’accord unique et exclusif du CNC sous la forme d’une autorisation dite «autorisation préalable», puis «autorisation définitive».
Les contrats entre les sociétés ne stipulaient aucun versement complémentaire à la charge de la société de production, ni aucune obligation pour la société de production d’apporter un financement en substitution des subventions. La nature de son apport sous forme de subventions et uniquement de celles-ci est également démontrée par l’équilibre financier global des contrats en ce qu’ils qui ont prévu un partage des recettes nettes par producteur et un droit de copropriété réparti entre les coproducteurs.
Refus motivé du CNC
Le CNC a refusé d’accorder les subventions pour deux raisons, d’une part car la participation de la société de production était limitée à cette subvention, le CNC précisant qu’«en tant que subvention publique, le compte de soutien ne peut servir d’instrument à la seule association financière à la production d’un programme audiovisuel ; le statut du producteur délégué faisant l’objet d’un ensemble d’obligations définies dans le décret du compte de soutien», d’autre part car les trois programmes avaient été déposés après la fin des prises de vues, toutes réalisée ; en toute hypothèse, quand bien même le dossier aurait-il été déposé dans le délai d’un mois avant, la première cause de rejet subsistait, le CNC ayant retenu que la demande reposait sur un montage contraire aux règles de fonctionnement du compte joint.
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