Type de juridiction : Cour d’Appel
Juridiction : Cour d’Appel de Paris
Thématique : Périmètre de la gestion collective des droits
→ RésuméLes statuts d’une société de gestion collective doivent impérativement couvrir un maximum de droits pour éviter que certains droits des sociétaires ne deviennent « orphelins ». Il est utile d’inciter les sociétaires à inclure une clause de réserve dans leurs contrats de cession. En adhérant aux statuts, les associés confèrent à la société la gestion exclusive de leurs droits patrimoniaux d’auteur, incluant la gérance des rémunérations dues au titre de la gestion collective. Cela permet à la société de négocier, percevoir et répartir les rémunérations, tout en garantissant le respect des dispositions législatives relatives à ces droits.
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Risques des statuts incomplets
Les statuts d’une société de gestion collective doivent impérativement inclure la gestion d’un maximum de droits sous peine de voir une partie des droits des sociétaires se retrouver « orphelins » en gestion. Il conviendra également d’inciter les sociétaires à exiger une clause de réserve dans leurs contrats de cession de droits.
Périmètre des droits en gestion
Du fait de leur adhésion aux statuts, les associés pourront apporter à la société, pour la durée de la société, à titre exclusif pour tous pays, l’exercice, l’administration et la gestion des droits patrimoniaux d’auteur dont ils sont titulaires et qui entrent dans son objet statutaire. Les droits patrimoniaux ainsi apportés comprennent :
i) La gérance du droit à rémunération pour copie privée et, plus généralement, du droit à percevoir toute rémunération due au titre de droit d’auteur en gestion collective obligatoire ainsi que toute rémunération due dans le cadre d’une licence légale, instaurées par le code de la propriété intellectuelle, le droit communautaire ou international.
Les apports en gérance des droits consistent dans le mandat exclusif donné à la société de veiller au respect des dispositions législatives et réglementaires, nationales, communautaires ou internationales, relatives à ces droits, de les exercer et de les administrer, directement ou par l’intermédiaire d’organismes constitués à cet effet, à travers la négociation, la perception et la répartition des rémunérations qui sont dues aux auteurs au titre de l’exercice de ces droits.
ii) Le droit exclusif d’autoriser ou d’interdire, en France et à l’étranger, la retransmission simultanée, intégrale et sans changement de leurs oeuvres par réseau filaire (câble, ADSL, ou toute autre technologie filaire) ou non filaire, notamment par bouquet satellite numérique, pour la réception par le public d’une transmission initiale, sans fil ou avec fil, notamment par satellite, d’émissions de télévision ou de radio destinées à être captées par le public ainsi que la négociation, la perception et la répartition de la rémunération de ces droits. En conséquence, la société peut seule conclure toute convention avec les tiers aux fins d’exercice, d’administration et de gestion des droits ainsi apportés. En raison de leur caractère particulier, les droits que les associés apportent ainsi à la société ne concourent pas à la formation du capital social.
L’ensemble des droits que chaque associé apporte à la société au moment de son adhésion, concerne tant les oeuvres créées à la date d’adhésion des associés, que celles qui le seront postérieurement à celle-ci.
Gestion des retransmissions secondaires
Il conviendra également, si besoin, par assemblée générale extraordinaire, d’étendre l’objet social de la société à l’exercice du droit dit de « retransmission secondaire » ou de «télédiffusion secondaire». A toutes fins utiles, la clause suivante pourra être utilisée :
« La Société a également pour objet l’exercice, en France et à l’étranger, pour le compte des auteurs des oeuvres de …. de son répertoire ou entrant dans son répertoire et de leurs ayants droit, du droit exclusif d’autoriser la retransmission simultanée, intégrale et sans changement de leurs oeuvres par réseau filaire (câble, ADSL, ou toute autre technologie filaire) ou non filaire, notamment par bouquet satellite numérique, pour la réception par le public d’une transmission initiale, sans fil ou avec fil, notamment par satellite, d’émissions de télévision ou de radio destinées à être captées par le public ainsi que la perception et la répartition des rémunérations de ces droits».
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