Type de juridiction : Cour d’appel
Juridiction : Cour d’appel de Paris
Thématique : Collaboration ponctuelle avec un pigiste
→ RésuméLa collaboration d’une pigiste avec Investir Publications a été requalifiée en contrat de travail à durée indéterminée, malgré le nombre limité d’articles publiés. La présomption de salariat a joué un rôle clé, les juges considérant que la régularité des interventions justifiait cette requalification. Bien que l’employeur ne soit pas obligé de fournir un volume constant de travail, il doit néanmoins respecter son obligation de fournir des missions. Le manquement de la société à cette obligation a conduit à une demande de résiliation judiciaire, reconnue comme justifiée, entraînant des conséquences similaires à un licenciement sans cause réelle.
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Affaire Investir
Le nombre d’heures effectué par un pigiste n’a pas d’impact sur la requalification en contrat de travail. Une pigiste ayant collaboré avec la société Investir Publications comme journaliste professionnelle a obtenu la requalification de ses interventions en Contrat de travail à durée indéterminée.
Présomption simple de salariat
La pigiste a bénéficié de la présomption de salariat. L’employeur peut renverser la présomption de salariat s’il établit que la collaboration avec la journaliste rémunérée à la pige était occasionnelle. Sur la base de 5 articles par an pendant une année et demi, les juges ont conclu que la collaboration entre les parties était régulière.
Fourniture d’un volume constant de travail
Si l’employeur d’un pigiste, collaborateur régulier, n’est pas tenu de lui fournir un volume de travail constant, il doit néanmoins lui fournir du travail (même ponctuellement). S’il ne satisfait plus à cette obligation de lui fournir du travail, le journaliste professionnel rémunéré à la pige est fondé à solliciter la résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts de l’employeur y compris en cas d’arrêt de la publication d’un titre de presse. La société Investir Publications a ainsi manqué à son obligation de procurer du travail à la pigiste qui était devenue sa collaboratrice régulière, en sorte que la demande de résiliation judiciaire pour manquement grave de l’employeur à ses obligations contractuelles était justifiée. La résiliation judiciaire a eu les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse.
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