Cour d’appel de Paris, 15 juin 2012
Cour d’appel de Paris, 15 juin 2012

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Paris

Résumé

En production audiovisuelle, la responsabilité du producteur peut être engagée durant la phase précontractuelle vis-à-vis de l’auteur, tel que le scénariste. Bien qu’un contrat écrit ne soit pas toujours nécessaire, un projet de contrat fait partie intégrante de cette phase. Ainsi, l’auteur peut agir contre le producteur en vertu de l’article 1147 du code civil. A noter que le principe du non cumul des responsabilités contractuelles et délictuelles, énoncé à l’article 1382 du Code civil, demeure applicable dans ce contexte. Cette jurisprudence souligne la protection des droits des scénaristes.

En matière de production audiovisuelle, la faute du producteur pendant la phase précontractuelle peut engager sa responsabilité contractuelle (mais non délictuelle) vis-à-vis de l’auteur (scénariste).

Si un contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose, l’existence d’un écrit n’est pas impérative (sauf exception). Un projet de contrat fait donc bien partie de la phase contractuelle. Il s’ensuit que l’auteur est recevable à agir contre le producteur sur le fondement des dispositions de l’article 1147 du code civil.

En la matière on gardera toutefois à l’esprit que le principe du non cumul des responsabilités contractuelles et délictuelles (article 1382 du Code civil) reste applicable.

Mots clés : Droits des scenaristes

Thème : Droits des scenaristes

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour d’appel de Paris | Date. : 15 juin 2012 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quelle est la responsabilité du producteur pendant la phase précontractuelle ?

La responsabilité du producteur pendant la phase précontractuelle peut être engagée sur le plan contractuel vis-à-vis de l’auteur, tel que le scénariste. Cela signifie que si le producteur commet une faute durant cette phase, il peut être tenu responsable des conséquences de ses actions.

Cette responsabilité est fondée sur le fait que le producteur et l’auteur sont liés par une relation contractuelle, même si aucun contrat écrit n’est encore en place. En effet, un projet de contrat fait partie intégrante de la phase contractuelle, permettant ainsi à l’auteur d’agir contre le producteur en vertu des dispositions de l’article 1147 du code civil.

Quelles sont les implications de l’article 1147 du code civil ?

L’article 1147 du code civil stipule que le débiteur est tenu de réparer le préjudice causé par son inexécution, sauf s’il prouve que cette inexécution est due à une cause étrangère qui ne peut lui être imputée. Dans le contexte de la production audiovisuelle, cela signifie que si le producteur ne respecte pas ses engagements précontractuels, il peut être contraint de réparer le préjudice subi par l’auteur.

Cela inclut des dommages-intérêts pour compenser les pertes financières ou les opportunités manquées par l’auteur en raison de la faute du producteur. Il est donc déterminant pour les producteurs de respecter leurs obligations, même avant la signature d’un contrat formel.

Qu’est-ce que le principe du non cumul des responsabilités contractuelles et délictuelles ?

Le principe du non cumul des responsabilités contractuelles et délictuelles, énoncé à l’article 1382 du Code civil, stipule qu’une personne ne peut pas engager simultanément sa responsabilité sur les deux fondements pour un même fait. Cela signifie que si un producteur est tenu responsable d’une faute, il ne peut pas être poursuivi à la fois sur le plan contractuel et délictuelle pour la même action.

Ce principe vise à éviter les abus et à clarifier les recours possibles pour les parties concernées. Dans le cas de la production audiovisuelle, cela implique que l’auteur doit choisir le fondement de sa réclamation, soit en se basant sur la responsabilité contractuelle, soit sur la responsabilité délictuelle, mais pas les deux.

Quel est le rôle de la Cour d’appel de Paris dans cette jurisprudence ?

La Cour d’appel de Paris a joué un rôle déterminant dans l’interprétation des responsabilités des producteurs et des auteurs dans le cadre de la production audiovisuelle. Dans une décision rendue le 15 juin 2012, la cour a clarifié les implications de la responsabilité contractuelle du producteur pendant la phase précontractuelle.

Cette jurisprudence a des conséquences importantes pour les scénaristes et les producteurs, car elle établit un précédent sur la manière dont les obligations précontractuelles doivent être respectées. Elle souligne également l’importance de la documentation et des accords écrits, même si un contrat formel n’est pas encore signé.

 


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