Cour d’appel de Nîmes, 30 décembre 2024, RG n° 24/01184
Cour d’appel de Nîmes, 30 décembre 2024, RG n° 24/01184

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Nîmes

Thématique : Prolongation de la rétention administrative : enjeux de compétence et d’insertion sociale.

Résumé

Arrêté préfectoral et placement en rétention

M. [K] [J], de nationalité marocaine, a reçu un arrêté préfectoral d’expulsion le 26 novembre 2024, notifié le même jour. Il a été placé en rétention administrative le 28 novembre 2024, à 09 heures 16.

Prolongation de la rétention administrative

Le 2 décembre 2024, le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Nîmes a ordonné le maintien de M. [K] [J] en rétention pour une durée maximale de 26 jours. Cette décision a été confirmée par le premier président de la cour le 4 décembre 2024.

Demande de prolongation par le Préfet

Le 27 décembre 2024, le Préfet des Bouches-du-Rhône a saisi le juge des libertés pour demander une prolongation de la rétention. Le juge a déclaré la requête recevable et a ordonné une prolongation de 30 jours à compter de l’expiration du précédent délai.

Appel de M. [K] [J]

M. [K] [J] a interjeté appel de l’ordonnance le 28 décembre 2024 à 15 heures 40. Il n’était pas présent à l’audience du 30 décembre 2024, et son avocat a soulevé des objections concernant la compétence du signataire de la requête de prolongation.

Recevabilité de l’appel

L’appel a été jugé recevable, ayant été interjeté dans les délais légaux et conformément aux dispositions du code de l’entrée et du séjour des étrangers.

Compétence du signataire de la requête

Le conseil de M. [K] [J] a contesté la compétence du signataire de la requête en prolongation. Cependant, il a été établi que le signataire avait effectivement une délégation de signature valide pour cette demande.

Situation personnelle de M. [K] [J]

M. [K] [J] est en France depuis 1997, mais ne justifie d’aucune insertion sociale ou professionnelle. Bien qu’il ait mentionné une activité de salon de thé, il n’a pas fourni de preuves de revenus légaux. Il a également un passé criminel, ayant purgé une peine pour violences aggravées.

Risque de fuite et confirmation de la rétention

Les autorités marocaines ont reconnu M. [K] [J] et une demande de laissez-passer consulaire a été faite. Étant donné son absence de documents de voyage et son passé criminel, le risque qu’il se soustraie à l’obligation de quitter le territoire est jugé élevé, justifiant ainsi la prolongation de sa rétention administrative.

Décision finale

La cour a déclaré recevable l’appel de M. [K] [J] et a confirmé l’ordonnance de prolongation de la rétention en toutes ses dispositions. Les intéressés ont la possibilité de former un pourvoi en cassation dans les deux mois suivant la notification de cette décision.

Ordonnance N°1126

N° RG 24/01184 – N° Portalis DBVH-V-B7I-JNWR

Recours c/ déci TJ Nîmes

N° RG 24/05972

[J]

C/

PREFET DES BOUCHES DU RHONE

COUR D’APPEL DE NÎMES

Cabinet du Premier Président

Ordonnance du 30 DECEMBRE 2024

(Au titre des articles L. 742-4 et L 742-5 du CESEDA)

Nous, Mme Nathalie ROCCI, Présidente à la Cour d’Appel de Nîmes, désignée par le Premier Président de la Cour d’Appel de Nîmes pour statuer sur les appels des ordonnances du magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative, rendues en application des dispositions des articles L 742-1 et suivants du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit de l’Asile (CESEDA), assistée de Mme Véronique LAURENT-VICAL, Greffière,

Vu l’arrêté préfectoral d’expulsion en date du 26 novembre 2024 notifié le même jour, ayant donné lieu à une décision de placement en rétention en date du 28 novembre 2024, notifiée le même jour à 09 heures 16 concernant :

M. [K] [J]

né le 14 Juillet 1986 à [Localité 2]

de nationalité Marocaine

Vu l’ordonnance en date du 02 Décembre 2024 rendue par le magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative portant prolongation du maintien en rétention administrative de la personne désignée ci-dessus ;

Vu la requête reçue au greffe du magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative le 27 décembre 2024 à 11 heures 49, enregistrée sous le N°RG 24/05972 présentée par M. le Préfet des Bouches-du-Rhône ;

Vu l’ordonnance rendue le 27 décembre 2024 à 16 heures 17 par le magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative sur seconde prolongation, à titre exceptionnel qui a :

* Déclaré la requête recevable ;

* Ordonné pour une durée maximale de 30 jours commençant à l’expiration du précédent délai de 26 jours déjà accordé, le maintien dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, de M. [K] [J] ;

* Dit que la mesure de rétention prendra fin à l’expiration d’un délai de 30 jours à compter du 28 décembre 2024 à 09 heures 16 ;

Vu l’appel de cette ordonnance interjeté par Monsieur [K] [J] le 28 Décembre 2024 à 15 heures 40 ;

Vu l’absence du Ministère Public près la Cour d’appel de Nîmes régulièrement avisé ;

Vu l’absence du Préfet des Bouches-du-Rhône, régulièrement convoqué ;

Vu la non comparution de Monsieur [K] [J], régulièrement convoqué ;

Vu la présence de Me Estelle MARQUES FREIRE, avocat de Monsieur [K] [J] qui a été entendu en sa plaidoirie ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, en matière civile et en dernier ressort,

Vu l’article 66 de la constitution du 4 octobre 1958,

Vu les articles L.741-1, L742-1 à L743-9 ; R741-3 et R.743-1 à L.743-19 et L.743-21 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu le décret n° 2024-799 du 2 juillet 2024 pris pour l’application du titre VII de la loi n° 2024-42 du 26 janvier 2024 pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration, relatif à la simplification des règles du contentieux ;

CONSTATANT qu’aucune salle d’audience attribuée au ministère de la justice spécialement aménagée à proximité immédiate du lieu de rétention n’est disponible pour l’audience de ce jour ;

DECLARONS recevable l’appel interjeté par Monsieur [K] [J] ;

CONFIRMONS l’ordonnance déférée en toutes ses dispositions ;

RAPPELONS que, conformément à l’article R.743-20 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile, les intéressés peuvent former un pourvoi en cassation par lettre recommandée avec accusé de réception dans les deux mois de la notification de la présente décision à la Cour de cassation [Adresse 1].

Fait à la Cour d’Appel de Nîmes,

Le 30 Décembre 2024 à

LE GREFFIER, LE PRESIDENT,

‘ Notification de la présente ordonnance a été donnée ce jour au Centre de rétention administrative de [Localité 3] à M. [K] [J], par l’intermédiaire d’un interprète en langue arabe.

Le à H

Signature du retenu

Copie de cette ordonnance remise, ce jour, par courriel à :

Monsieur [K] [J], pour notification par le CRA,

Me Estelle MARQUES FREIRE, avocat,

Le Préfet des Bouches-du-Rhône,

Le Directeur du CRA de [Localité 3],

Le Ministère Public près la Cour d’Appel de Nîmes,

Le Magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes.

 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon