Cour d’appel de Nîmes, 3 janvier 2025, RG n° 25/00004
Cour d’appel de Nîmes, 3 janvier 2025, RG n° 25/00004

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Nîmes

Thématique : Prolongation de la rétention administrative : enjeux de l’éloignement et de la protection des droits individuels.

Résumé

Arrêté préfectoral et placement en rétention

M. [H] [J], né le 6 avril 2006 à [Localité 2] et de nationalité tunisienne, a reçu un arrêté préfectoral le 18 octobre 2024, lui ordonnant de quitter le territoire français. Ce même jour, il a été placé en rétention administrative.

Prolongations de la rétention

Le 22 octobre 2024, un magistrat du tribunal judiciaire de Nîmes a prolongé la rétention de M. [H] [J] pour une première période de 26 jours. Par la suite, une deuxième prolongation de 30 jours a été accordée, suivie d’une troisième prolongation de 15 jours le 17 décembre 2024. Enfin, le 1er janvier 2025, une quatrième prolongation de 15 jours a été ordonnée à la demande du Préfet des Alpes-Maritimes.

Appel de l’ordonnance

M. [H] [J] a interjeté appel de l’ordonnance du 1er janvier 2025 le 2 janvier 2025. Lors de l’audience, il a exprimé son souhait de rejoindre sa mère en Italie et a affirmé qu’il ne retournerait pas en France. Il a également signalé qu’il n’avait pas eu de nouvelles du consulat tunisien.

Arguments de la défense

L’avocat de M. [H] [J] a plaidé pour la levée de la rétention, soutenant que les conditions pour prolonger la mesure n’étaient pas remplies. Le Préfet des Alpes-Maritimes n’était pas présent à l’audience.

Recevabilité de l’appel

L’appel interjeté par M. [H] [J] a été jugé recevable, car il a été effectué dans les délais légaux conformément aux dispositions du code de l’entrée et du séjour des étrangers.

Analyse des motifs de rétention

Le juge a examiné les motifs de prolongation de la rétention. Bien que la préfecture n’ait pas prouvé que la délivrance des documents de voyage interviendrait rapidement, il a été noté que M. [H] [J] avait été condamné à un an d’emprisonnement pour des faits de vols aggravés et transport d’armes, ce qui constitue une menace pour l’ordre public.

Décision finale

La cour a confirmé l’ordonnance de prolongation de la rétention, statuant que les conditions de maintien en rétention étaient remplies. L’appel a été déclaré recevable, mais l’ordonnance initiale a été confirmée dans toutes ses dispositions.

Ordonnance N°06

N° RG 25/00004 – N° Portalis DBVH-V-B7J-JN5G

Recours c/ déci TJ Nîmes

01 janvier 2025

[J]

C/

LE PREFET DES ALPES-MARITIMES

COUR D’APPEL DE NÎMES

Cabinet du Premier Président

Ordonnance du 03 JANVIER 2025

(Au titre des articles L. 742-4 et L 742-5 du CESEDA)

Nous, M. André LIEGEON, Conseiller à la Cour d’Appel de Nîmes, désigné par le Premier Président de la Cour d’Appel de Nîmes pour statuer sur les appels des ordonnances du magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative, rendues en application des dispositions des articles L 742-1 et suivants du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit de l’Asile (CESEDA), assisté de Mme Céline DELCOURT, Greffière,

Vu l’arrêté préfectoral ordonnant une obligation de quitter le territoire français en date du 18 octobre 2024 notifié le même jour, ayant donné lieu à une décision de placement en rétention en date du 18 octobre 2024, notifiée le même jour à 10 heures 15 concernant :

M. [H] [J]

né le 06 Avril 2006 à [Localité 2]

de nationalité Tunisienne

Vu l’ordonnance en date du 22 octobre 2024 rendue par le magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative portant prolongation du maintien en rétention administrative de la personne désignée ci-dessus ;

Vu la requête reçue au greffe du magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative le 31 décembre 2024 à 08 heures 21, enregistrée sous le N°RG 24/06003 présentée par M. le Préfet des Alpes-Maritimes ;

Vu l’ordonnance rendue le 01 Janvier 2025 à 15 heures 04 par le magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes en charge du contentieux de la rétention administrative sur quatrième prolongation, à titre exceptionnel qui a :

* Déclaré la requête recevable ;

* Ordonné pour une durée maximale de 15 jours commençant à l’expiration du précédent délai de 15 jours déjà accordé, le maintien dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, de M. [H] [J] ;

* Dit que la mesure de rétention prendra fin à l’expiration d’un délai de 15 jours à compter du 01 janvier 2025 à 10 heures 15 ;

Vu l’appel de cette ordonnance interjeté par Monsieur [H] [J] le 02 Janvier 2025 à 10 heures 59 ;

Vu l’absence du Ministère Public près la Cour d’appel de Nîmes régulièrement avisé ;

Vu l’absence du Préfet des Alpes-Maritimes, régulièrement convoqué ;

Vu l’assistance de Monsieur [I] [W] interprète en langue arabe inscrit sur la liste des experts de la cour d’appel de Nîmes ;

Vu la comparution de Monsieur [H] [J], régulièrement convoqué;

Vu la présence de Me Jean faustin KAMDEM, avocat de Monsieur [H] [J] qui a été entendu en sa plaidoirie ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, en matière civile et en dernier ressort,

Vu l’article 66 de la constitution du 4 octobre 1958,

Vu les articles L.741-1, L742-1 à L743-9 ; R741-3 et R.743-1 à L.743-19 et L.743-21 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu le décret n° 2024-799 du 2 juillet 2024 pris pour l’application du titre VII de la loi n° 2024-42 du 26 janvier 2024 pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration, relatif à la simplification des règles du contentieux ;

CONSTATANT qu’aucune salle d’audience attribuée au ministère de la justice spécialement aménagée à proximité immédiate du lieu de rétention n’est disponible pour l’audience de ce jour ;

DECLARONS recevable l’appel interjeté par Monsieur [H] [J] ;

CONFIRMONS l’ordonnance déférée en toutes ses dispositions ;

RAPPELONS que, conformément à l’article R.743-20 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile, les intéressés peuvent former un pourvoi en cassation par lettre recommandée avec accusé de réception dans les deux mois de la notification de la présente décision à la Cour de cassation [Adresse 1].

Fait à la Cour d’Appel de Nîmes,

Le 03 Janvier 2025 à

LE GREFFIER, LE PRESIDENT,

‘ Notification de la présente ordonnance a été donnée ce jour au Centre de rétention administrative de Nîmes à M. [H] [J], par l’intermédiaire d’un interprète en langue arabe.

Le à H

Signature du retenu

Copie de cette ordonnance remise, ce jour, par courriel à :

Monsieur [H] [J], pour notification par le CRA,

Me Jean faustin KAMDEM, avocat,

Le Préfet des Alpes-Maritimes,

Le Directeur du CRA de Nîmes,

Le Ministère Public près la Cour d’Appel de Nîmes,

Le magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nîmes.

 


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