Cour d’appel de Nîmes, 16 juin 2015 15/00123
Cour d’appel de Nîmes, 16 juin 2015 15/00123

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel de Nîmes

Résumé

Un salarié, embauché comme ‘technicien audiovisuel’, a contesté son statut de ‘réalisateur’ pour obtenir une classification supérieure. Il soutenait que ses responsabilités, telles que la réalisation de bandes annonces et la mise en œuvre des émissions, justifiaient un niveau V selon la convention collective des chaînes thématiques. Cependant, la classification repose sur des critères tels que l’autonomie, la responsabilité et la dimension internationale. Le salarié n’a pas démontré une autonomie suffisante, travaillant sous supervision, ni prouvé des compétences linguistiques ou un impact international, ce qui a conduit à la non-reconnaissance de sa demande de classification supérieure.

Classification du réalisateur

Un salarié a été embauché en qualité de ‘technicien audiovisuel’ mais s’est vu reconnaître par son employeur, le statut de ‘réalisateur’. Le salarié a tenté sans succès d’obtenir judiciairement une classification plus élevée. Il indiquait que ses fonctions au sein de l’entreprise lui permettaient de prétendre au niveau V tel que prévu à l’annexe 1 de la convention collective nationale des chaînes thématiques à laquelle l’employeur était soumis. Le salarié était en charge des fonctions suivantes :

– assurer les interventions techniques reprises par la direction d’antenne notamment l’alimentation-serveur programme, la réalisation de bande annonce et l’assistance cadrage-son,

– assurer la mise en oeuvre réalisation des émissions en plateau sur site ou en extérieur,

– mettre en oeuvre les équipements de régie et de plateau nécessaire à la fabrication des journaux d’actualité et des magazines,

– assurer la mise à l’antenne des programmes,

– contrôler la qualité de signaux audio et vidéos émis par le matériel,

– exploiter les serveurs de production, de diffusion et de stockage,

– réaliser les montages audiovisuels qui vous sont confiés,

– assurer le bon fonctionnement et la maintenance du matériel mis à disposition,

– réaliser toute mission ponctuelle confiée par la hiérarchie ou la direction.

Classification adéquate

La convention collective nationale des chaînes thématiques impose plusieurs étapes avant d’aboutir à la classification adéquate. La première est celle de la définition de la fonction. La seconde concerne les modes de classification. L’annexe 1 de la CCN décrit les fonctions et les métiers auxquels se rattache chaque poste, lequel est rattaché à un métier, qui lui-même appartient à l’une des six fonctions nécessaires à la marche de l’entreprise. La classification des salariés s’effectue au moyen des cinq critères classant suivants :

– la formation ou l’expérience professionnelle,

– la complexité et la polyvalence,

– la communication et le relationnel,

– l’autonomie et la responsabilité,

– la dimension internationale.

A l’intérieur de chaque critère, le poste est classé sur une échelle de 1 à 6 déterminants le degré d’exigence qu’il requiert au vu de ce critère. La réponse à chaque critère permet de déterminer un certain nombre de points attribués au poste. En cas de contestation, les juges procèdent à l’analyse de chacun de ces critères pour apprécier le bien-fondé de la demande liée à la classification. En l’espèce, l’attribution d’un niveau supérieur dans le statut de réalisateur n’a pas été retenue.

Sur l’autonomie et la responsabilité, le réalisateur salarié a toujours travaillé sous la responsabilité d’un responsable technique et d’un responsable d’antenne, il ne justifiait  pas avoir développé et pérennisé des partenariats avec les clients et prestataires de la société et avoir ainsi contribué aux intérêts stratégiques de la chaîne. Sur la dimension internationale, le salarié ne justifiait pas qu’il connaissait une ou plusieurs langues étrangères permettant un échange sur des informations complexes. Il alléguait sans apporter les justificatifs correspondants avoir eu une expérience professionnelle lui permettant d’avoir la maîtrise de l’anglais et d’échanger sur des informations complexes. Il ne justifiait pas non plus du caractère international du poste occupé qui se situe au sein d’une télé locale et qui traite d’événements uniquement locaux tels que ‘corridas, football, fêtes et autres événements culturels.

Questions / Réponses juridiques

Quel était le statut initial du salarié et quel statut a-t-il tenté d’obtenir ?

Le salarié a été embauché en tant que ‘technicien audiovisuel’, mais il a ensuite été reconnu par son employeur comme ‘réalisateur’.

Il a tenté d’obtenir judiciairement une classification plus élevée, arguant que ses fonctions lui permettaient de prétendre au niveau V, tel que défini dans l’annexe 1 de la convention collective nationale des chaînes thématiques.

Cette tentative a été infructueuse, ce qui souligne les défis que peuvent rencontrer les employés dans la reconnaissance de leur statut professionnel.

Quelles étaient les principales fonctions du salarié en tant que réalisateur ?

Les fonctions du salarié en tant que réalisateur comprenaient plusieurs responsabilités techniques et créatives.

Il devait assurer les interventions techniques demandées par la direction d’antenne, telles que l’alimentation du serveur programme, la réalisation de bandes annonces, et l’assistance au cadrage et au son.

De plus, il était chargé de la mise en œuvre des émissions, que ce soit en plateau ou en extérieur, et de la gestion des équipements nécessaires à la fabrication des journaux d’actualité et des magazines.

Quels critères sont utilisés pour la classification des salariés selon la convention collective ?

La convention collective nationale des chaînes thématiques utilise cinq critères pour la classification des salariés.

Ces critères incluent la formation ou l’expérience professionnelle, la complexité et la polyvalence, la communication et le relationnel, l’autonomie et la responsabilité, ainsi que la dimension internationale.

Chaque critère est évalué sur une échelle de 1 à 6, déterminant le degré d’exigence requis pour le poste.

Cette méthode permet d’attribuer un certain nombre de points à chaque poste, facilitant ainsi une évaluation objective.

Pourquoi la demande de classification supérieure n’a-t-elle pas été retenue ?

La demande de classification supérieure n’a pas été retenue pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, le salarié a toujours travaillé sous la supervision d’un responsable technique et d’un responsable d’antenne, ce qui a limité son autonomie et sa responsabilité.

De plus, il n’a pas pu démontrer qu’il avait développé des partenariats stratégiques avec des clients ou des prestataires, ce qui aurait pu renforcer sa position.

Concernant la dimension internationale, il n’a pas prouvé sa maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères, ni justifié le caractère international de son poste, qui se concentrait sur des événements locaux.

Ces éléments ont conduit à la décision de ne pas lui attribuer un niveau supérieur.

 


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