Type de juridiction : Cour d’Appel
Juridiction : Cour d’Appel de Metz
Thématique : Effacement par erreur d’un court métrage
→ RésuméUne association de soutien à la production audiovisuelle a prêté du matériel à une cameraman pour la réalisation d’un court-métrage. En raison d’un dommage causé à un disque dur contenant les rushs, la cameraman a perdu tout son travail et a dû recommencer le tournage. L’association, responsable de la mise à disposition du matériel, a été jugée en faute, car elle avait une obligation de résultat. La cameraman a obtenu une indemnité de 10 000 euros pour le préjudice moral subi, soulignant l’importance de la sauvegarde des données dans le processus de production.
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Prêt de matériel de tournage
Une association de soutien à la production audiovisuelle a conclu avec une cameraman, une convention permettant à cette dernière de réaliser un court-métrage avec le matériel de tournage de l’association. L’association était en charge d’assurer la réalisation et le montage complet du film. La contrepartie financière consistait uniquement dans le versement de la somme de 250 euros au titre du prêt du matériel (l’association ne disposant d’aucun droit de propriété intellectuelle).
Le disque dur sur lequel était enregistré les « rushs » a été endommagé par une personne étrangère à l’association et ce alors qu’elle n’avait pas pris la précaution d’effectuer une sauvegarde. Le disque dur a été confié à une société spécialisée mais aucune récupération n’était possible. La cameraman a dû recommencer le tournage et le montage de son film par l’intermédiaire d’une autre structure. L’association a été poursuivie en indemnisation au titre des nouveaux frais générés.
Obligation de résultat
La responsabilité contractuelle de l’association a été retenue. Cette dernière avait contracté au profit de la cameraman une obligation de résultat consistant, à partir du matériel de tournage qu’elle mettait à sa disposition, à réaliser le film et à en effectuer le montage. L’association a tenté de faire valoir sans succès qu’elle n’avait commis aucune faute. Or, l’intervention d’un tiers ne pourrait être exonératoire qu’à la condition de présenter les caractères de la force majeure.
Préjudice moral
La cameraman ayant subi un préjudice moral (tout le travail accompli et le temps consacré au premier tournage ont été perdus) a obtenu une indemnité de 10 000 euros.
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