Type de juridiction : Cour d’appel
Juridiction : Cour d’appel d’Aix-en-Provence
Thématique : Vidéo promotionnelle en ligne : une protection faillible
→ RésuméLa protection juridique des vidéos promotionnelles est souvent insuffisante. Une société a tenté de poursuivre un concurrent pour avoir largement copié une vidéo de présentation de ses produits, mais a échoué. La juridiction a jugé que la vidéo, étant purement descriptive et sans originalité, ne pouvait pas bénéficier de la protection du Code de la propriété intellectuelle. De même, la page d’accueil d’un site internet, bien qu’elle puisse être considérée comme une œuvre, doit démontrer son originalité, ce qui n’était pas le cas ici. La concurrence, lorsqu’elle est loyale, ne peut être sanctionnée sans preuve de manœuvres déloyales.
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La protection juridique des vidéos promotionnelles est loin d’être acquise. Une société a poursuivi en vain un concurrent s’étant largement inspiré d’une vidéo de présentation vantant les avantages de ses produits (bûches).
Condition de l’originalité
La vidéo diffusée par l’intermédiaire du site youtube était purement descriptive du produit et ne pouvait être considérée comme reflétant la personnalité de son concepteur et réalisateur ; cette vidéo à visée pédagogique et promotionnelle était « de par sa facture » inéligible faute d’originalité à la protection offerte par le Code de la propriété intellectuelle.
Question de la protection d’un site internet
La juridiction a également eu l’opportunité de préciser que si une page de présentation et d’accueil d’un site internet peut être considérée comme une oeuvre de l’esprit au sens du Code de la propriété intellectuelle, il appartient à l’auteur se prévalant de la protection offerte par ce code de démontrer son originalité ; or, force est de constater que la page d’accueil du site en cause se contentait de présenter les produits vendus, leurs caractéristiques essentiels, les tarifs et modalités de livraison et de mettre en avant les avis des clients selon une architecture très répandue, et à l’aide d’une iconographie dénuée de toute recherche esthétique ; l’architecture choisie était purement fonctionnelle. Quel que soit par ailleurs le mérite de la page, à aucun moment il n’était possible d’y trouver le moindre élément traduisant la personnalité de son concepteur.
Question de la concurrence déloyale et le parasitisme
Par ailleurs, aucun élément ne démontrait que la société concurrente avait tenté en créant un site internet marchand de créer une confusion dans l’esprit des consommateurs, ce site se contentant de reprendre une architecture classique pour proposer à la vente ses produits ; la concurrence est en soi licite, et elle ne peut être sanctionnée qu’après avoir caractérisé des manoeuvres déloyales.
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