Cour d’appel d’Aix en Provence, 17 novembre 2011
Cour d’appel d’Aix en Provence, 17 novembre 2011

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel d’Aix-en-provence-en-Provence

Résumé

Un auteur présentateur peut être rémunéré au forfait si sa contribution créative à l’émission est aléatoire et résiduelle. Lorsque sa création intellectuelle s’intègre de manière indéterminée aux prescriptions d’autres, une évaluation forfaitaire de sa rémunération est nécessaire. En matière de cession de droits d’auteur, la rémunération doit généralement être proportionnelle aux recettes. Cependant, elle peut être forfaitaire si la base de calcul est imprécise ou si les frais de contrôle sont disproportionnés. La clause de cession doit stipuler une participation aux profits pour toute exploitation non prévue au contrat. La rémunération est due pour chaque mode d’exploitation.

Un auteur présentateur peut être rémunéré au forfait si sa contribution créative personnelle effective à l’œuvre (l’émission) a un caractère essentiellement aléatoire et résiduel. La création intellectuelle du présentateur, au titre de sa prestation de présentateur-animateur d’un magazine audiovisuel, lorsqu’elle s’intègre sans pouvoir être déterminée à l’avance, indistinctement, et dans une mesure résiduelle, aux prescriptions définies par d’autres que lui pour la réalisation de chacune des émissions, rend nécessaire l’évaluation forfaitaire et non pas proportionnelle de sa rémunération.
Pour rappel, en matière de cession de droits d’auteur, le principe de rémunération est le suivant : la cession par l’auteur de ses droits sur son oeuvre doit comporter au profit de l’auteur la participation proportionnelle aux recettes provenant de la vente ou de l’exploitation de l’œuvre.
Toutefois, la rémunération de l’auteur peut être évaluée forfaitairement dans les cas où la base de calcul de la participation proportionnelle ne peut être pratiquement déterminée, où les moyens de contrôler l’application de la participation font défaut, où les frais des opérations de calcul et de contrôle seraient hors de proportion avec les résultats à atteindre, et où la nature ou les conditions de l’exploitation rendent impossible l’application de la règle de la rémunération proportionnelle, soit que la contribution de l’auteur ne constitue pas l’un des éléments essentiels de la création intellectuelle de l’oeuvre, soit que l’utilisation de l’oeuvre ne présente qu’un caractère accessoire par rapport à l’objet exploité.
La clause d’une cession qui tend à conférer le droit d’exploiter l’oeuvre sous une forme non prévisible ou non prévue à la date du contrat doit être expresse et stipuler une participation corrélative aux profits d’exploitation. La rémunération des auteurs reste due pour chaque mode d’exploitation de l’œuvre.

Mots clés : Présentateur TV

Thème : Présentateur TV

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour d’appel d’Aix en provence | Date. : 17 novembre 2011 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quelles sont les conditions pour qu’un auteur présentateur soit rémunéré au forfait ?

Un auteur présentateur peut être rémunéré au forfait si sa contribution créative à l’œuvre, c’est-à-dire à l’émission, est considérée comme essentiellement aléatoire et résiduelle.

Cela signifie que la création intellectuelle du présentateur, dans le cadre de son rôle d’animateur d’un magazine audiovisuel, doit s’intégrer de manière indéterminée aux prescriptions établies par d’autres personnes.

Cette intégration doit être telle qu’elle ne peut pas être déterminée à l’avance et qu’elle est résiduelle par rapport à la structure de l’émission.

Ainsi, la rémunération forfaitaire devient nécessaire, car elle ne peut pas être calculée de manière proportionnelle à la contribution du présentateur.

Quel est le principe de rémunération en matière de cession de droits d’auteur ?

Le principe de rémunération en matière de cession de droits d’auteur stipule que lorsque l’auteur cède ses droits sur son œuvre, il doit recevoir une participation proportionnelle aux recettes générées par la vente ou l’exploitation de cette œuvre.

Cela signifie que l’auteur doit être rémunéré en fonction des revenus qu’elle génère, ce qui est une protection essentielle pour les créateurs.

Cependant, il existe des exceptions à ce principe, notamment lorsque la base de calcul de cette participation proportionnelle ne peut pas être déterminée de manière pratique.

Dans de tels cas, la rémunération peut être évaluée forfaitairement, ce qui permet de simplifier le processus de rémunération.

Dans quels cas la rémunération forfaitaire est-elle justifiée ?

La rémunération forfaitaire est justifiée dans plusieurs situations. Premièrement, lorsque la base de calcul de la participation proportionnelle ne peut pas être pratiquement déterminée.

Cela peut se produire lorsque les moyens de contrôler l’application de cette participation font défaut ou lorsque les coûts liés au calcul et au contrôle seraient disproportionnés par rapport aux résultats attendus.

De plus, si la contribution de l’auteur n’est pas essentielle à la création intellectuelle de l’œuvre, ou si l’utilisation de l’œuvre est accessoire par rapport à l’objet exploité, la rémunération forfaitaire peut être appliquée.

Ces conditions visent à protéger les auteurs tout en tenant compte des réalités pratiques de l’exploitation de leurs œuvres.

Quelles sont les exigences pour une clause de cession concernant l’exploitation de l’œuvre ?

Une clause de cession qui vise à conférer le droit d’exploiter l’œuvre sous une forme non prévisible ou non prévue au moment de la signature du contrat doit être explicite.

Elle doit stipuler une participation corrélative aux profits d’exploitation. Cela signifie que si l’œuvre est exploitée d’une manière qui n’était pas envisagée initialement, l’auteur doit être informé et doit recevoir une part des profits générés par cette exploitation.

Cette exigence vise à garantir que les auteurs soient protégés contre des exploitations inattendues de leur travail, assurant ainsi une rémunération équitable pour chaque mode d’exploitation de l’œuvre.

La protection des droits des auteurs est essentielle pour encourager la créativité et l’innovation dans le domaine audiovisuel.

 


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