Cour d’appel, 12 décembre 2023 12345/2023
Cour d’appel, 12 décembre 2023 12345/2023
Type de juridiction : Cour d’appel Juridiction : Cour d’appel

Résumé

Un caméraman et réalisateur a porté plainte pour contrefaçon, affirmant que le documentaire « KASSAV’, UNE HISTOIRE » diffusé sur FRANCE 3 intégrait sans autorisation des images de son propre documentaire « KASSAV’LE ZOUC, UN SACRÉ MÉDICAMENT ». Son avocat a exigé l’arrêt de l’utilisation de ces images, soulignant que M. [K] était le producteur des séquences tournées en Afrique en 1987/1988. Cependant, il a été contesté que M. [K] ait réellement cette qualité, car un tiers avait organisé le tournage, et le groupe Kassav était le véritable producteur, prenant en charge les frais de la tournée.

Le producteur ne se définit pas comme celui qui filme mais comme celui qui a pris l’initiative de l’oeuvre audiovisuelle et qui l’a finance.  

Action en contrefaçon de documentaire 

Un caméraman / réalisateur dit avoir constaté, lors de sa diffusion sur la chaîne de télévision FRANCE 3 de la société France Télévisions, qu’un documentaire dénommé KASSAV’, UNE HISTOIRE produit par la société Camera One Télévision incorporait, sans son autorisation ni mention de son nom, des images produites, tournées et réalisées par lui en Afrique, issues de son documentaire KASSAV’LE ZOUC, UN SACRÉ MÉDICAMENT.

Par courrier recommandé, l’avocat de M. [K] indiquait que le documentaire KASSAV’, UNE HISTOIRE comportait 3 mn 41 secondes d’images produites, tournées et réalisées par son client et mettait la société France Télévisions en demeure de cesser toute utilisation de ces images.

L’initiative de la fixation d’images

M. [K] a fait valoir qu’il était le producteur des images tournées en Afrique en 1987/1988 affirmant qu’il est bien celui qui a eu « l’initiative et la responsabilité de la première fixation d’une séquence d’images sonorisée ou non » au sens de l’article L.215-1 du code de la propriété intellectuelle. Il en veut pour preuve qu’il détient l’intégralité des rushes tournés en Afrique.

Le critère du financement

Or, les éléments produits ne permettent pas de confirmer une telle qualité : un tiers avait, sur l’initiative du membre fondateur du groupe Kassav, constitué une équipe de tournage pour couvrir la tournée en Afrique avec pour but de réaliser un documentaire, ce qui n’a jamais été fait. Il précise que M. [K] avait comme fonction celle d’opérateur prise de vue et que le groupe Kassav était le producteur prenant totalement en charge les frais de la tournée.

Questions / Réponses juridiques

Qui est le producteur selon le texte ?

Le producteur, selon le texte, ne se définit pas simplement comme celui qui filme, mais plutôt comme la personne qui a pris l’initiative de l’œuvre audiovisuelle et qui l’a financée. Cette définition souligne l’importance du rôle du producteur dans le processus de création d’un documentaire ou d’un film. Il est celui qui initie le projet, en s’assurant que les ressources nécessaires sont disponibles pour sa réalisation. Ainsi, le producteur est un acteur clé qui influence non seulement le contenu, mais aussi la direction artistique et financière de l’œuvre.

Quel est le conflit principal évoqué dans le texte ?

Le conflit principal évoqué dans le texte concerne un caméraman et réalisateur, M. [K], qui affirme que son travail a été utilisé sans autorisation dans le documentaire intitulé « KASSAV’, UNE HISTOIRE », diffusé sur la chaîne France 3. M. [K] soutient que ce documentaire incorpore des images qu’il a produites, tournées et réalisées en Afrique, issues de son propre documentaire « KASSAV’LE ZOUC, UN SACRÉ MÉDICAMENT ». Il a donc mis en demeure la société France Télévisions de cesser l’utilisation de ces images, ce qui soulève des questions sur les droits d’auteur et la propriété intellectuelle.

Quelles preuves M. [K] avance pour soutenir sa position ?

M. [K] avance qu’il est le producteur des images tournées en Afrique en 1987/1988, affirmant qu’il a eu « l’initiative et la responsabilité de la première fixation d’une séquence d’images sonorisée ou non ». Il soutient sa position en indiquant qu’il détient l’intégralité des rushes tournés en Afrique, ce qui pourrait lui conférer des droits sur ces images. Cette affirmation est déterminante dans le cadre de la législation sur la propriété intellectuelle, car elle pourrait lui permettre de revendiquer des droits d’auteur sur le contenu utilisé dans le documentaire contesté.

Quel est le rôle du financement dans cette affaire ?

Le financement joue un rôle central dans cette affaire, car il est souvent un critère déterminant pour établir la qualité de producteur d’une œuvre audiovisuelle. Le texte indique qu’un tiers avait constitué une équipe de tournage pour couvrir la tournée en Afrique, mais que M. [K] n’était qu’un opérateur de prise de vue, tandis que le groupe Kassav était le producteur qui prenait en charge les frais de la tournée. Cela remet en question la revendication de M. [K] en tant que producteur, car le financement et l’initiative sont des éléments clés pour établir des droits sur les images utilisées dans le documentaire.

Quelles implications légales peuvent découler de ce conflit ?

Les implications légales de ce conflit peuvent être significatives, notamment en ce qui concerne les droits d’auteur et la propriété intellectuelle. Si M. [K] parvient à prouver qu’il est le producteur des images, il pourrait obtenir des compensations financières pour l’utilisation non autorisée de son travail. De plus, cette affaire pourrait établir des précédents concernant la définition du rôle de producteur et les droits associés à la création d’œuvres audiovisuelles, influençant ainsi d’autres cas similaires à l’avenir. Les décisions prises dans ce contexte pourraient également avoir un impact sur la manière dont les producteurs et les réalisateurs collaborent et gèrent les droits d’auteur dans l’industrie audiovisuelle.
 

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