Correction d’une erreur matérielle dans un jugement : enjeux de la précision des dispositifs judiciaires.

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Correction d’une erreur matérielle dans un jugement : enjeux de la précision des dispositifs judiciaires.

L’Essentiel : Le 25 avril 2024, le tribunal judiciaire de Paris a rendu un jugement en faveur de Mme. [X] contre son bailleur, M. [N], tout en la condamnant à verser 453,49 euros, suscitant des interrogations. Le 10 juin 2024, Mme. [X] a demandé une rectification pour corriger une inversion de noms. Lors de l’audience du 15 octobre 2024, M. [N] a reconnu l’erreur. Le tribunal a alors rectifié le jugement, établissant que M. [N] devait verser 453,49 euros à Mme. [X], conformément à l’article 462 du Code de Procédure Civile, sans dépens.

Jugement initial du tribunal judiciaire de Paris

Le 25 avril 2024, le tribunal judiciaire de Paris a rendu un jugement accueillant les demandes en paiement de Mme. [X] contre son bailleur, M. [N]. Cependant, ce jugement a également condamné Mme. [X] à verser la somme de 453,49 euros, ce qui a suscité des interrogations sur la validité de cette décision.

Demande de rectification par Mme. [X]

Le 10 juin 2024, Mme. [X] a déposé une requête auprès du tribunal pour rectifier une erreur matérielle, signalant qu’une inversion de noms avait eu lieu dans le dispositif du jugement initial. Cette demande visait à corriger la mention erronée qui la condamnait au paiement.

Audience et reconnaissance de l’erreur

Les parties ont été convoquées à une audience le 15 octobre 2024, mais n’ont pas comparu. Toutefois, M. [N] a reconnu par courrier, daté du 25 septembre 2024, l’existence de l’erreur matérielle dans le jugement.

Motifs de la décision rectificative

La décision a mis en évidence une contradiction manifeste entre les motifs, qui reconnaissaient l’action de Mme. [X] comme fondée, et le dispositif qui la condamnait. Il a été établi qu’il s’agissait d’une erreur matérielle ayant conduit à une condamnation injustifiée.

Rectification du jugement

En conséquence, le tribunal a rectifié le dispositif du jugement du 25 avril 2024. Au lieu de condamner Mme. [X] à payer 453,49 euros à M. [N], il a été décidé que M. [N] devait payer cette somme à Mme. [X].

Dispositions finales

La décision rectificative a été mentionnée sur la minute conformément aux dispositions de l’article 462 du Code de Procédure Civile, et il a été décidé qu’il n’y avait pas lieu à dépens.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la nature de l’erreur matérielle reconnue par le tribunal ?

L’erreur matérielle, dans le cadre de la décision du tribunal judiciaire de Paris, se réfère à une inversion de noms dans le dispositif du jugement initial.

Cette situation est explicitement reconnue par le tribunal, qui souligne qu’il existe une contradiction manifeste entre les motifs de la décision et le dispositif.

L’article 462 du Code de Procédure Civile précise que « le juge peut, à tout moment, rectifier les erreurs matérielles qui se sont glissées dans ses décisions ».

Ainsi, le tribunal a agi conformément à cet article en rectifiant le jugement du 25 avril 2024, en remplaçant la mention de Mme. [X] par celle de M. [N] dans le dispositif.

Cette rectification est essentielle pour assurer la cohérence et la justesse des décisions judiciaires, garantissant ainsi que les parties soient correctement identifiées dans les obligations qui leur incombent.

Quelles sont les conséquences de cette rectification sur le jugement initial ?

La rectification de l’erreur matérielle a pour effet de modifier le dispositif du jugement initial, qui condamnait à tort Mme. [X] à payer une somme à M. [N].

Désormais, le jugement rectifié stipule que c’est M. [N] qui doit payer à Mme. [X] la somme de 453,49 euros.

Cette modification est cruciale car elle rétablit la vérité des faits et corrige une injustice potentielle.

L’article 462 du Code de Procédure Civile, mentionné dans la décision, permet cette rectification en précisant que « les erreurs matérielles peuvent être rectifiées sans que cela constitue un appel ou une révision de la décision ».

Ainsi, la décision rectificative ne remet pas en cause le fond du litige, mais corrige simplement une erreur dans l’identification des parties.

Comment le tribunal a-t-il justifié sa décision de rectification ?

Le tribunal a justifié sa décision de rectification en mettant en avant la contradiction manifeste entre les motifs de la décision et le dispositif.

Il a été établi que les motifs reconnaissaient l’action de Mme. [X] comme fondée, tandis que le dispositif initial la condamnait à payer une somme à M. [N].

Cette incohérence a conduit le tribunal à conclure qu’il s’agissait d’une erreur matérielle, justifiant ainsi la nécessité de rectifier le jugement.

L’article 462 du Code de Procédure Civile, qui permet de corriger les erreurs matérielles, a été appliqué pour assurer que le jugement reflète fidèlement l’intention du tribunal.

En conséquence, le tribunal a pu rectifier le dispositif pour qu’il soit conforme aux motifs, garantissant ainsi l’exactitude et la justice de la décision rendue.

Quelles sont les implications de la décision sur les dépens ?

La décision du tribunal indique qu’il n’y a pas lieu à dépens, ce qui signifie que les frais de justice liés à cette procédure de rectification ne seront pas à la charge des parties.

Cette disposition est conforme à l’article 696 du Code de Procédure Civile, qui stipule que « les dépens sont à la charge de la partie perdante, sauf disposition contraire ».

Dans le cas présent, la rectification a été effectuée pour corriger une erreur matérielle, et non pour trancher un nouveau litige.

Ainsi, le tribunal a jugé approprié de ne pas imposer de frais supplémentaires aux parties, favorisant ainsi l’accès à la justice et évitant des charges financières inutiles.

Cette décision souligne l’importance de la clarté et de l’équité dans le traitement des erreurs judiciaires, tout en respectant les droits des parties impliquées.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Le :

Copie conforme délivrée
à : Me PINTO

Copie exécutoire délivrée
à : Mme [X]

Pôle civil de proximité

PCP JCP requêtes

N° RG 24/05755 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5C2C

N° MINUTE :
3/2024

JUGEMENT RECTIFICATIF
rendu le mardi 19 novembre 2024

DEMANDERESSE
Madame [R] [X], demeurant [Adresse 1] – [Localité 5]

DÉFENDEURS
E.U.R.L. SAINT ELOI GESTION ALEXANDRE PINTO, dont le siège social est sis [Adresse 2] – [Localité 4]

Monsieur [B] [N], demeurant [Adresse 3] – [Localité 6]
ayant pour avocat Maître Marie-laure PINTO de la SELARL CABINET RAYMOND FA (SELARL), avocats au barreau de PARIS, vestiaire : #B0320

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Cécile THARASSE, Juge, juge des contentieux de la protection
assistée d’Arjun JEYARAJAH, Greffier,

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 15 octobre 2024

JUGEMENT
contradictoire, en dernier ressort, prononcé par mise à disposition le 19 novembre 2024 par Cécile THARASSE, Juge assistée d’Arjun JEYARAJAH, Greffier

Décision du 19 novembre 2024
PCP JCP requêtes – N° RG 24/05755 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5C2C

Par jugement en date du 25 avril 2024 le tribunal judiciaire de Paris a accueilli les demandes en paiement de Mme. [X] à l’encontre de son bailleur et condamné Mme. [X] à payer la somme de 453,49 euros.

Par requête enregistrée le 10 juin 2024, Mme. [X] a saisi le tribunal en rectification d’erreur matérielle aux fins de voir constater qu’une inversion de noms avait été commise dans le dispositif du jugement.

Les parties ont été convoquées à l’audience du 15 octobre 2024 à laquelle elle n’ont pas comparu, M. [N] ayant reconnu par courrier du 25 septembre 2024 l’erreur matérielle commise.

MOTIFS DE LA DÉCISION :

Il existe en l’espèce une contradiction manifeste entre les motifs de la décision, qui reconnaissent l’action de Mme. [X] fondée et le dispositif.

C’est donc bien à la suite d’une erreur matérielle que le dispositif du jugement condamne Mme. [X] au paiement.

Il convient par conséquent de rectifier cette erreur dans les termes du dispositif de la présente décision rectificative.

PAR CES MOTIFS :

Par jugement rendu dans les conditions du jugement rectifié,

Dit qu’au dispositif du jugement du 25 avril 2024 au lieu de :
– condamne Mme. [X] à payer à M. [N] la somme de 453,49 euros
Il convient de lire :
– condamne M. [N] à payer à Mme. [X] la somme de 453,49 euros

Dit que la présente décision sera mentionnée sur la minute en application des dispositions de l’article 462 du Code de Procédure Civile,

Dit n’y avoir lieu à dépens.

LE GREFFIER LE JUGE


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