Copie non servile de prospectus publicitaire

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Copie non servile de prospectus publicitaire

L’Essentiel : Dans le domaine du commerce, la liberté d’entreprendre prévaut sur les accusations de concurrence déloyale. Une société a été déboutée de sa plainte contre un concurrent ayant utilisé un prospectus similaire, mais modifié. Les juges ont souligné qu’il n’est pas interdit de proposer des offres identiques en termes de contenu et de prix. Les différences de présentation, telles que les couleurs et la mise en page, étaient suffisantes pour éviter toute confusion chez le consommateur. Ainsi, la concurrence, même sur des prestations similaires, est considérée comme une pratique normale et non fautive.

Document publicitaire proche mais non servile

Le domaine du parasitisme semble reculer face à la liberté d’entreprendre. Une société qui a diffusé un document publicitaire pour ses opérations commerciales a été débouté de son action en concurrence déloyale et parasitaire contre un concurrent ayant utilisé le même document publicitaire auquel il avait apporté quelques modifications mineures.

La liberté du commerce prime

Par une motivation audacieuse, reprise par la Cour de cassation, les juges d’appel avaient considéré que « rien n’interdit à un concurrent de présenter des offres identiques, tant quant à leur contenu que leur prix et leur présentation ».

Différences de présentation suffisantes

Après avoir analysé les prospectus en présence, les juges ont retenu qu’ils se différenciaient tant par leurs couleurs dominantes que par la présentation de leurs pages extérieures et les dates des opérations promotionnelles. S’il existait une similitude des pages intérieures, celles-ci se différenciaient par leurs couleurs et leur présentation, aucune confusion ou assimilation ne pouvant en résulter dans l’esprit du consommateur moyen quant à l’origine respective des deux documents. La détermination du contenu des prestations offertes et de leur prix ne relevait pas d’un savoir-faire : l’offre de prestations identiques ou similaires peut être déterminée par l’activité des concurrents (exclusion de toute démarche parasitaire). En bref, les prospectus dépourvus l’un et l’autre d’originalité formelle, ne présentaient aucun risque de confusion ou d’assimilation entre eux.  Sur le volet des prix identiques mentionnés dans le prospectus publicitaire, rien n’interdit à un opérateur économique d’offrir des prestations identiques à celles de ses concurrents pour le même prix, même si ceci peut entraîner pour lui des efforts plus importants en terme de rentabilité. Ceci est en effet la traduction du jeu normal de la concurrence dépourvu en tant que tel de tout caractère fautif.

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Q/R juridiques soulevées :

Quel est le contexte de la décision judiciaire mentionnée dans le texte ?

La décision judiciaire évoquée dans le texte concerne un litige entre deux sociétés, où l’une d’elles a intenté une action en concurrence déloyale et parasitaire contre un concurrent.

Cette action a été motivée par l’utilisation d’un document publicitaire similaire, bien que modifié, par le concurrent. La cour a tranché en faveur de la liberté d’entreprendre, affirmant que rien n’interdit à un concurrent de proposer des offres identiques, tant sur le plan du contenu que de la présentation.

Quelles sont les raisons pour lesquelles la cour a débouté la société plaignante ?

La cour a débouté la société plaignante en se basant sur plusieurs éléments. Tout d’abord, les juges ont constaté que les prospectus en question se différenciaient par des aspects tels que les couleurs dominantes et la présentation des pages extérieures.

Bien qu’il y ait eu des similitudes dans les pages intérieures, ces différences étaient suffisantes pour éviter toute confusion chez le consommateur moyen.

De plus, la cour a souligné que la détermination des prix et des prestations offertes ne relevait pas d’un savoir-faire protégé, mais était le résultat normal de la concurrence.

Comment la cour a-t-elle justifié la notion de liberté du commerce ?

La cour a justifié la notion de liberté du commerce en affirmant que chaque opérateur économique a le droit de proposer des prestations identiques à celles de ses concurrents, même à des prix identiques.

Cette position repose sur l’idée que la concurrence est un élément fondamental du marché, permettant aux consommateurs de bénéficier de choix variés.

Ainsi, la cour a considéré que le fait d’offrir des prestations similaires ne constitue pas une démarche parasitaire, mais fait partie intégrante du jeu concurrentiel.

Quelles implications cette décision a-t-elle pour les entreprises en matière de publicité ?

Cette décision a des implications significatives pour les entreprises en matière de publicité. Elle établit que les entreprises peuvent s’inspirer des documents publicitaires de leurs concurrents, tant qu’elles apportent des modifications suffisantes pour éviter toute confusion.

Cela signifie que les entreprises doivent être attentives à la manière dont elles conçoivent leurs supports publicitaires, en veillant à ce qu’ils soient suffisamment distincts pour se démarquer.

En outre, cette décision renforce l’idée que la concurrence sur les prix et les offres est légitime et ne doit pas être considérée comme une pratique déloyale.


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