L’employeur doit mettre en place d’une politique précise de copie et/ou d’utilisation des documents de l’entreprise (confidentiels ou non). Il ne peut être reproché à un salarié d’avoir, avant un entretien préalable à son licenciement, transféré de sa boîte mail professionnelle vers sa boîte personnelle des documents internes à l’entreprise (confidentiels ou non) susceptibles d’être utiles à sa défense. Préparation de la défense du salariéEn effet, il est admis que pour assurer sa défense, un salarié puisse produire des documents de l’entreprise dont il a eu connaissance à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. En l’espèce, le salarié qui était convoqué à un entretien préalable l’après-midi était en droit de transférer de sa messagerie professionnelle vers sa messagerie personnelle, des documents de l’entreprise dont il avait connaissance à l’occasion de ses fonctions. Nature confidentielle des documents transmisA noter qu’il n’était pas reproché au salarié une utilisation autre de ces documents de l’entreprise, peu important la nature confidentielle ou non de ces documents, aucune faute à ce titre ne peut être retenue. Copie de disque dur non fautiveIl était également reproché à tort au salarié d’avoir, suite au blocage de son accès mais avant son licenciement, recopié les répertoires d’un disque dur de l’entreprise sur un disque dur externe personnel, consistant en l’ensemble des données du dossier qualité ainsi que le dossier complet des données enregistrées sur son poste dans le cadre professionnel par un précédent responsable. Le salarié ne contestait pas avoir copié des documents de l’entreprise, mais avait contesté avec succès leur caractère confidentiel. La juridiction a relevé qu’aucun élément n’établissait le caractère confidentiel des données copiées. Télécharger la décision |
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Quels sont les indices de concurrence déloyale mentionnés dans le texte ?Les indices de concurrence déloyale évoqués dans le texte incluent des faits tels que le vol de bases de données de prospects par un ancien salarié. Cette situation est particulièrement préoccupante pour une entreprise, car elle peut entraîner une perte significative de clients potentiels et de revenus. Dans le cas de la société Elixis Digital, l’ancien salarié a été suspecté d’avoir détourné des outils informatiques, utilisé des bases de données et exploité la clientèle de son ancien employeur, ce qui constitue des actes de concurrence déloyale et de parasitisme économique. Comment la société Elixis Digital a-t-elle réagi face à ces soupçons ?Face aux soupçons de concurrence déloyale, la société Elixis Digital a décidé d’agir en obtenant une mesure d’instruction. Elle a sollicité l’intervention du président du tribunal de commerce pour désigner un huissier en tant que mandataire de justice. Cette démarche visait à procéder à une saisie dans les locaux de l’ancien salarié, afin de préserver les preuves potentielles de ses actes déloyaux. La société a fondé sa demande sur les articles 145 et 493 du code de procédure civile, qui permettent de prendre des mesures d’instruction en cas de motifs légitimes. Quelles similitudes ont été constatées entre les deux sites ?Les similitudes entre les deux sites, ‘Le Coin des Testeurs’ et ‘France Testeurs’, étaient troublantes. Le procès-verbal de constat a révélé des ressemblances dans le nom, les conditions générales d’utilisation, le contenu, l’aspect visuel, et même le système d’affichage utilisé. Bien que certains éléments textuels ne soient pas originaux, la reprise d’un élément graphique d’une plateforme ‘open source’ a également été notée. Ces similitudes ont renforcé les soupçons de la société Elixis Digital concernant l’utilisation illégale de ses bases de données et des outils informatiques qu’elle avait développés. Quelles sont les conditions pour obtenir une mesure d’instruction selon le code de procédure civile ?Pour obtenir une mesure d’instruction, il faut démontrer l’existence d’un motif légitime de conserver ou d’établir des preuves avant tout procès. L’article 145 du code de procédure civile stipule que ces mesures peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé sur requête ou en référé. Il est également précisé que l’ordonnance sur requête est une décision provisoire rendue non contradictoirement, ce qui signifie que le requérant n’est pas obligé d’appeler la partie adverse. La cour d’appel, lorsqu’elle est saisie d’un appel, doit examiner tous les faits pertinents, y compris ceux survenus après la requête initiale. Pourquoi la société Elixis Digital a-t-elle demandé une dérogation au principe de la contradiction ?La société Elixis Digital a demandé une dérogation au principe de la contradiction en raison du risque de destruction ou de dissimulation des preuves informatiques. Elle a justifié cette nécessité en soulignant que si son ancien salarié avait été informé à l’avance de sa demande, il aurait pu altérer ou supprimer les données déterminantes. Les preuves informatiques sont souvent éphémères et peuvent être facilement modifiées, ce qui rendait impératif d’agir rapidement pour préserver les éléments de preuve nécessaires à l’établissement des agissements déloyaux. Comment la mesure d’instruction a-t-elle été jugée en termes de proportionnalité ?La mesure d’instruction a été jugée proportionnée car elle était circonscrite dans le temps et dans l’objet des recherches. Les indications fournies par la société Elixis Digital concernant les personnes concernées, les sites, les outils informatiques et les bases de données d’emails étaient précises. De plus, une mesure de séquestre des éléments recueillis a été prévue pour protéger le secret des affaires. L’huissier a respecté ces directives, ce qui a permis de garantir que la mesure d’instruction ne serait pas excessive par rapport aux objectifs visés. |
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