Conversion de la séparation de corps en divorce : enjeux et désaccords persistants

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Conversion de la séparation de corps en divorce : enjeux et désaccords persistants

L’Essentiel : Madame [N] [X] et Monsieur [I] [S] se sont mariés le [Date mariage 3] 1994 à [Localité 9]. De cette union sont nés deux enfants, [S] [E] en 1996 et [S] [Z] en 1998. Le 21 janvier 2014, le juge a prononcé leur séparation de corps, avec une résidence principale des enfants chez leur mère. Le 22 janvier 2024, Madame [N] [X] a demandé la conversion de cette séparation en divorce. L’instruction a été clôturée le 18 novembre 2024, et le jugement de divorce a été prononcé, dissolvant leur mariage et fixant les effets sur les biens au 6 juillet 2011.

Mariage et enfants

Madame [N] [X] et Monsieur [I] [S] se sont mariés le [Date mariage 3] 1994 à [Localité 9] sans contrat de mariage. De cette union, deux enfants sont nés : [S] [E] en 1996 et [S] [Z] en 1998, tous deux à [Localité 8].

Séparation de corps

Le 21 janvier 2014, le juge aux affaires familiales de Mulhouse a prononcé la séparation de corps des époux, fixant la date des effets au 6 juillet 2011. L’autorité parentale a été maintenue en commun, la résidence principale des enfants a été établie chez leur mère, et le père a obtenu un droit de visite. Il a également été condamné à verser 150 euros par enfant pour leur entretien.

Demande de divorce

Le 22 janvier 2024, Madame [N] [X] a saisi le tribunal judiciaire de Mulhouse pour convertir la séparation de corps en divorce. Monsieur [I] [S] a également constitué avocat et a conclu en faveur du divorce. Les dernières conclusions des parties ont été échangées en septembre et juillet 2024.

Clôture de l’instruction

L’instruction de l’affaire a été clôturée par ordonnance le 18 novembre 2024, avec des débats fixés le même jour. L’affaire a été mise en délibéré pour un jugement prévu le 15 janvier 2025. Les parties se sont accordées sur la conversion de la séparation de corps en divorce, mais des désaccords subsistent concernant les effets du divorce sur leurs biens.

Jugement de divorce

Le juge aux affaires familiales a prononcé le divorce des époux, déclarant dissous leur mariage contracté en 1994. Les effets du divorce sur les biens des époux ont été fixés au 6 juillet 2011. Le jugement a également stipulé la révocation des avantages matrimoniaux et a condamné Madame [N] [X] aux dépens de la procédure, tout en rejetant d’autres demandes.

Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les conséquences juridiques de la conversion de la séparation de corps en divorce selon le Code civil ?

La conversion de la séparation de corps en divorce entraîne plusieurs conséquences juridiques, notamment en ce qui concerne les biens des époux et les effets du divorce.

Selon l’article 237 du Code civil, « le divorce peut être prononcé à la demande de l’un des époux ou des deux, lorsque le lien conjugal est altéré de manière définitive ».

De plus, l’article 265 précise que « le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu’à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l’un des époux ».

Ainsi, les effets du divorce dans les rapports entre époux concernant leurs biens sont fixés à la date de l’ordonnance de non-conciliation, soit le 6 juillet 2011 dans cette affaire.

Il est également important de noter que le divorce est opposable aux tiers à partir du jour où les formalités de mention en marge de l’acte de mariage et des actes de naissance des parties ont été accomplies.

Comment se déroule la procédure de divorce par conversion de la séparation de corps ?

La procédure de divorce par conversion de la séparation de corps suit des étapes précises, comme le stipule l’article 306 du Code civil.

Cet article indique que « la séparation de corps peut être convertie en divorce à la demande de l’un des époux ou des deux, lorsque le lien conjugal est altéré de manière définitive ».

Dans le cas présent, Madame [N] [X] a saisi le tribunal judiciaire de Mulhouse par acte introductif d’instance, ce qui est conforme à la procédure.

L’article 308 précise que « le juge aux affaires familiales statue sur la demande de divorce après avoir entendu les époux ».

Dans cette affaire, le juge a prononcé le divorce après avoir constaté l’accord des parties sur la conversion de la séparation de corps en divorce, mais a noté des désaccords sur d’autres points, tels que la jouissance du domicile conjugal et les frais de la procédure.

Quelles sont les implications financières du divorce selon le Code de procédure civile ?

Les implications financières du divorce sont régies par plusieurs articles du Code de procédure civile, notamment l’article 700.

Cet article stipule que « la partie qui succombe peut être condamnée à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés par celle-ci pour les besoins de la justice ».

Dans le jugement rendu, la demande formée sur le fondement de l’article 700 a été rejetée, ce qui signifie que Madame [N] [X] n’a pas obtenu de remboursement de ses frais de justice.

De plus, le jugement a condamné Madame [N] [X] aux entiers dépens de la procédure, ce qui implique qu’elle devra supporter l’ensemble des frais liés à la procédure de divorce.

Il est également important de noter que la contribution à l’entretien des enfants, fixée à 150 euros par enfant, reste en vigueur et doit être respectée par le père, conformément aux décisions antérieures.

N° RG 24/00176 – N° Portalis DB2G-W-B7I-ITV4
Madame [N] [X] /c Monsieur [I] [S]

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Cour d’Appel de Colmar
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MULHOUSE
2ème chambre civile

Minute :

N° RG 24/00176 – N° Portalis DB2G-W-B7I-ITV4

Nature de l’affaire :

demande en conversion de la séparation de corps en divorce
Délivrance copie exécutoire à
Me COLOMB, Me LE DORZE
le

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

JUGEMENT
DU JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES
prononcé par mise à disposition au greffe
le 15 janvier 2025

dans l’affaire entre :

Madame [N] [X] séparée [S]
née le [Date naissance 2] 1971 à [Localité 8]
de nationalité Française
[Adresse 5]
[Adresse 5]

représentée par Me Jean louis COLOMB, avocat au barreau de MULHOUSE, vestiaire 1

– partie demanderesse –

ET

Monsieur [I] [S]
né le [Date naissance 1] 1971 à [Localité 7]
de nationalité Française
[Adresse 6]
[Adresse 6]

représenté par Me Anissa LE DORZE, avocat au barreau de MULHOUSE, vestiaire 83

– partie défenderesse –

LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES :

Valérie MESSER PIN, Premier vice-président
avec l’assistance de Aurélie KLEIN, Greffier présent lors des débats et de Aurore PARATEYEN, Greffier placé présent lors du prononcé

A STATUE COMME SUIT :
N° RG 24/00176 – N° Portalis DB2G-W-B7I-ITV4
Madame [N] [X] /c Monsieur [I] [S]

EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE

Madame [N] [X] et Monsieur [I] [S] se sont mariés le [Date mariage 3] 1994 à [Localité 9] sans avoir fait précéder leur union d’un contrat de mariage.

2 enfants sont issus de cette union, [S] [E] née le [Date naissance 1] 1996 à [Localité 8]
[S] [Z] né le [Date naissance 4] 1998 à [Localité 8].

Par jugement en date du 21 janvier 2014, le juge aux affaires familiales de MULHOUSE a prononcé la séparation de corps des époux sur le fondement des articles 237 et 238 du code civil et, s’agissant des conséquences de cette séparation :

concernant les époux
– fixé au 6 juillet 2011 la date des effets de la séparation de corps quant aux biens des époux dans les rapports entre eux ;

concernant leurs enfants
– maintenu l’exercice en commun de l’autorité parentale à l’égard des enfants,
– situé leur résidence principale chez leur ère,
– accordé à leur père un droit de visite et d’hébergementà l’amiable
– mis à la charge du père une somme mensuelle de 150 euros par enfant à titre de contribution pécuniaire à leur entretien.

*

Par acte introductif d’instance transmis au greffe le 22 janvier 2024 Madame [N] [X] a saisi le tribunal judiciaire de MULHOUSE d’une demande tendant à voir convertir en divorce, la séparation de corps des époux en application des articles 306 et 308 du code civil.

Monsieur [I] [S] a constitué avocat et conclu reconventionnellement au prononcé du divorce en application de ces mêmes dispositions.

Les dernières conclusions des parties sont :
– pour la partie demanderesse datées du 26 septembre 2024 ,(transmises par le réseau RPVA le 27 septembre 2024 ),
– pour la partie défenderesse datées du 1er juillet 2024 (transmises par le réseau RPVA).

Il convient de s’y reporter pour l’exposé des moyens et prétentions qui y sont soutenus, conformément aux dispositions de l’article 455 du code de procédure civile.

Par ordonnance en date du 18 novembre 2024, l’instruction de l’affaire a été clôturée et les débats fixés au même jour puis l’affaire a été mise en délibéré au 15 janvier 2025, le jugement étant prononcé par mise à disposition au greffe de la juridiction.

Il en résulte que les parties s’accordent sur la convesrion de la séparation de corps en divorce sur le fondement de l’altération définitive du lien conjugal et sur la reprise par l’épouse de son nom de naissance.

En revanche aucun accord n’a été trouvé sur la date des effets du divorce entre les parties en ce qui concerne leurs biens , sur la jouissance gratuite ou onéreuse du domicile conjugal ni sur les frais , dépens et sur l’application de l’article 700 du code de procédure civile.

N° RG 24/00176 – N° Portalis DB2G-W-B7I-ITV4
Madame [N] [X] /c Monsieur [I] [S]

[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS

Le Juge aux Affaires Familiales, statuant après débats en chambre du conseil, par mise à disposition au greffe, publiquement, par jugement Contradictoire et en premier ressort,

DONNE ACTE à Madame [N] [X] de ses propositions de règlement de leurs intérêts pécuniaires et patrimoniaux ;

Vu le jugement en date du 21 janvier 2014 prononçant leur séparation de corps ;

PRONONCE LE DIVORCE des époux
sur le fondement des articles 237 et 238 du Code civil :

Madame [N] [X]
née le [Date naissance 2] 1971 à [Localité 8]
et
Monsieur [I] [S]
né le [Date naissance 1] 1971 à [Localité 7] ;

DÉCLARE, en conséquence, dissous le mariage contracté par les parties le [Date mariage 3] 1994 par-devant l’Officier d’état civil de [Localité 9] ;

DIT que le divorce est prononcé par conversion de la séparation de corps résultant de la décision judiciaire sus-visée

DIT que mention du dispositif du présent jugement sera portée en marge de l’acte de mariage et des actes de naissance des parties :

* Madame [N] [X]
née le [Date naissance 2] 1971 à [Localité 8]
* Monsieur [I] [S]
né le [Date naissance 1] 1971 à [Localité 7] ;

DIT que les effets du divorce dans les rapports entre époux en ce qui concernen leurs biens seront fixés au 6 juillet 2011 date de l’ordonnance de non conciliation ;

RAPPELLE que le divorce est opposable aux tiers, en ce qui concerne les biens des époux, à partir du jour où les formalités de mention en marge prescrites par les règles de l’état civil ont été accomplies ;

DIT que, conformément à l’article 265 du Code civil, le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu’à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l’un des époux et des dispositions à cause de mort, accordés par un époux envers son conjoint par contrat de mariage ou pendant l’union ;

REJETTE toute autre demande ;

CONDAMNE Madame [N] [X] aux entiers dépens de la procédure ;

REJETTE la demande formée sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ;

En foi de quoi, le présent jugement, prononcé par mise à disposition au greffe, a été signé par le Juge aux Affaires Familiales qui l’a rendu et le Greffier, le 15 janvier 2025.

LE GREFFIER LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES


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