Convention de participation aux frais de distribution

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Convention de participation aux frais de distribution

L’Essentiel : L’absence d’obligation d’information spécifique du producteur envers un tiers participant aux frais de distribution d’un film a été soulignée. Dans le cas du film Puzzle, un contrat stipulait le versement de 280.000 euros en échange d’un droit à rémunération sur les recettes. Le tiers, en difficulté financière, n’a pas respecté son engagement, entraînant une action en paiement forcé. Les juges ont constaté que le tiers n’avait jamais demandé les chiffres de fréquentation avant la signature du contrat, et que ni le producteur ni le diffuseur n’étaient tenus de fournir des informations sur le succès du film.

Absence d’obligation d’information dédiée

Il n’existe pas d’obligation d’information spécifique à la charge du producteur au profit d’un tiers qui souscrit un engagement de participation aux frais de distribution d’un film en contrepartie d’un droit aux recettes.

Absence de garantie de rémunération

En l’espèce, les distributeurs du film Puzzle ont conclu avec un non professionnel un contrat intitulé «Avenant au contrat de financement des frais de distribution» prévoyant le versement  de la somme de 280.000 euros en contrepartie de la cession d’un droit à rémunération sur les recettes du film.  Le tiers n’ayant pas versé la somme convenue en raison de difficultés financières, a été poursuivi en paiement forcé.

Chiffres de fréquentation du film

L’obligation de paiement du tiers a été confirmée : ce dernier n’a jamais indiqué qu’il souhaitait connaître les chiffres de fréquentation des salles avant de conclure le contrat, Il n’a jamais dans les mails et courriers échangés indiqué qu’il aurait été trompée sur les résultats du film ni que cette information était déterminante lors de la signature du contrat. Ni le producteur, ni le diffuseur n’ont l’obligation de communiquer préalablement à la conclusion du contrat de cession de créance, les informations précises et déterminantes relatives à l’absence de succès d’un film.

Résolution du contrat

L’article 1184 du Code civil, dans sa rédaction applicable au contrat litigieux disposait que «  La condition résolutoire est toujours sous-entendue dans les contrats synallagmatiques, pour le cas où l’une des deux parties ne satisfera point à son engagement. Dans ce cas, le contrat n’est point résolu de plein droit. La partie envers laquelle l’engagement n’a point été exécuté, a le choix ou de forcer l’autre à l’exécution de la convention lorsqu’elle est possible, ou d’en demander la résolution avec dommages et intérêts. La résolution doit être demandée en justice, et il peut être accordé au défendeur un délai selon les circonstances».  Les juges ont retenu que le tiers n’a jamais exécuté son obligation de paiement. Le manquement à son obligation était donc constitué, la résolution du contrat à ses torts a été prononcée.

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Q/R juridiques soulevées :

Quelles sont les obligations d’information du producteur envers un tiers participant aux frais de distribution d’un film ?

Il n’existe pas d’obligation d’information spécifique à la charge du producteur envers un tiers qui s’engage à participer aux frais de distribution d’un film en échange d’un droit aux recettes.

Cela signifie que le producteur n’est pas tenu de fournir des informations détaillées sur le film ou ses performances avant que le tiers ne signe un contrat.

Cette absence d’obligation peut avoir des implications importantes pour les tiers, qui pourraient ne pas être pleinement informés des risques associés à leur investissement.

Quel est le contexte de l’absence de garantie de rémunération dans le cas du film Puzzle ?

Dans le cas du film Puzzle, les distributeurs ont signé un contrat avec un non professionnel, stipulant le versement de 280.000 euros en échange d’un droit à rémunération sur les recettes du film.

Cependant, le tiers n’a pas pu verser cette somme en raison de difficultés financières, ce qui a conduit à une action en paiement forcé.

Cette situation met en lumière le risque que prennent les investisseurs lorsqu’ils s’engagent dans des contrats sans garanties solides concernant la rémunération.

Comment les juges ont-ils interprété l’absence de communication des chiffres de fréquentation ?

Les juges ont constaté que le tiers n’avait jamais exprimé le souhait de connaître les chiffres de fréquentation des salles avant de signer le contrat.

De plus, il n’a pas indiqué dans les échanges qu’il aurait été trompé sur les résultats du film, ni que ces informations étaient déterminantes pour sa décision.

Cela souligne que ni le producteur ni le diffuseur n’ont l’obligation de fournir des informations sur le succès d’un film avant la conclusion d’un contrat de cession de créance.

Quelles sont les conditions de résolution d’un contrat selon l’article 1184 du Code civil ?

L’article 1184 du Code civil stipule que la condition résolutoire est sous-entendue dans les contrats synallagmatiques.

Cela signifie que si l’une des parties ne respecte pas ses engagements, l’autre partie peut choisir de forcer l’exécution du contrat ou de demander sa résolution avec dommages et intérêts.

Dans le cas du film Puzzle, les juges ont retenu que le tiers n’avait pas exécuté son obligation de paiement, ce qui a conduit à la résolution du contrat à ses torts.

Cette décision illustre l’importance de respecter les engagements contractuels pour éviter des conséquences juridiques.


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