L’Essentiel : La société Dentelle Sophie Hallette a obtenu la condamnation de Mango France pour contrefaçon. Mango avait commercialisé des robes en tissu reproduisant un dessin protégé, malgré ses arguments sur l’approvisionnement auprès de fournisseurs extérieurs. Selon l’article L.112-1 du CPI, les œuvres de l’esprit, y compris les créations de mode, sont protégées si elles sont originales. Le motif en question, une dentelle florale complexe, présentait une originalité certaine, distincte des dentelles antérieures. Sophie Hallette ne revendiquait pas un genre de dentelle, mais un motif particulier, justifiant ainsi la protection de son design.
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Affaire Mango FranceLa société Dentelle Sophie Hallette a obtenu la condamnation pour contrefaçon de la société Mango France Cette dernière avait commercialisé des robes fabriquées dans un tissu reproduisant les caractéristiques du dessin litigieux. La société de droit espagnol Punto FA (‘Mango’, ‘MNG’ ou ‘H.E. BY Mango’) a fait valoir en vain qu’elle s’était approvisionnée en tissus auprès de fournisseurs extérieurs et, s’agissant des dentelles, auprès d’entreprises chinoises établies notamment dans la ville de Shaoxing. Caractère protégeable du dessin revendiqué
Les dispositions de l’article L.112-1 du CPI protègent par le droit d’auteur toutes les oeuvres de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination, pourvu qu’elles soient des créations originales. Sont considérées notamment comme oeuvres de l’esprit les créations des industries saisonnières de l’habillement et de la parure (L.112-2 14°). Le motif en cause présentait bien toutes les caractéristiques de l’originalité : une dentelle de type floral, qui se caractérise par la reproduction, tout le long du lé de dentelle d’un dessin qui se décompose en trois parties, un losange formé par un jeu de pétales en formes de crosses et de volutes. Le motif mêlait inspiration florale et monde animal par l’évocation d’une queue de paon, aux proportions adoptées associant de larges motifs, tels que des volutes et les ogives à de petits motifs floraux et végétaux, à l’agencement des motifs reliés entre eux par de fins motifs végétaux, créant ainsi une impression de continuité, aux variations de trames de fond permettant de créer des impressions de volume et de relief, et à l’apposition d’un fil délimitant chaque élément et permettant de contraster avec le fond. Fonds commun de la dentelle
S’il existait effectivement des dentelles de toutes sortes dont les apparences sont diverses et variées (fonds commun de la dentelle), le dessin revendiqué ne reprenait aucune des dentelles antérieures. La société Sophie Hallette ne revendiquait pas des droits d’auteur sur un genre de dentelle mais bien sur un motif particulier caractérisé par une combinaison d’éléments conférant à l’ensemble une originalité certaine. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est l’origine de l’affaire Mango France ?La société Dentelle Sophie Hallette a engagé une action en justice contre Mango France pour contrefaçon. Mango France, une entreprise de droit espagnol, avait commercialisé des robes fabriquées à partir d’un tissu qui reproduisait les caractéristiques d’un dessin protégé. Mango a tenté de se défendre en affirmant qu’elle s’était procuré ses tissus auprès de fournisseurs extérieurs, notamment des entreprises chinoises basées à Shaoxing. Cependant, cette défense n’a pas été jugée suffisante par le tribunal, qui a condamné Mango pour contrefaçon. Quelles sont les caractéristiques du dessin revendiqué ?Le dessin revendiqué par la société Sophie Hallette présente des caractéristiques d’originalité, ce qui le rend protégeable par le droit d’auteur. Selon l’article L.112-1 du Code de la propriété intellectuelle (CPI), les œuvres de l’esprit, y compris celles des industries de l’habillement, sont protégées si elles sont originales. Le motif en question est une dentelle de type floral, composée d’un dessin décomposé en trois parties. Il inclut un losange formé par des pétales en formes de crosses et de volutes, mêlant inspiration florale et éléments du monde animal, comme l’évocation d’une queue de paon. Comment le tribunal a-t-il évalué l’originalité du motif ?Le tribunal a évalué l’originalité du motif en se basant sur plusieurs critères. Il a noté que le motif présentait une combinaison unique d’éléments, créant une impression de continuité et de relief. Les variations de trames de fond contribuaient également à l’originalité, tout comme l’apposition d’un fil délimitant chaque élément. Ces caractéristiques ont permis de conclure que le motif ne se contentait pas de reproduire des dentelles antérieures, mais offrait une originalité certaine. Qu’est-ce que le fonds commun de la dentelle ?Le fonds commun de la dentelle fait référence à l’existence de divers types de dentelles, qui peuvent avoir des apparences variées. Dans le cadre de cette affaire, il a été établi que, bien qu’il existe de nombreuses dentelles, le dessin revendiqué par Sophie Hallette ne reprenait aucune des dentelles antérieures. La société ne revendiquait pas des droits d’auteur sur un genre de dentelle en général, mais sur un motif particulier. Ce motif se distinguait par une combinaison d’éléments qui lui conférait une originalité indéniable, ce qui a été un point crucial dans la décision du tribunal. |
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