L’Essentiel : L’usage du signe « El Toro del Fuego » constitue une contrefaçon de la marque communautaire « El Toro Loco ». Selon l’article 9 du règlement (UE) n° 2017/1001, le titulaire d’une marque de l’Union européenne a le droit d’interdire l’utilisation d’un signe similaire pour des produits ou services identiques, s’il existe un risque de confusion. La Cour de justice de l’Union européenne a précisé que ce risque se manifeste lorsque le public croit que les produits proviennent de la même entreprise. Dans ce cas, la similarité visuelle, phonétique et conceptuelle entre les deux signes renforce ce risque de confusion. |
L’usage du signe El Toro del Fuego constitue une contrefaçon de la marque communautaire El Toro Loco. L’article 9 du règlement (UE) n° 2017/1001 du 14 juin 2017Aux termes de l’article 9 du règlement (UE) n° 2017/1001 du Parlement et du Conseil du 14 juin 2017 sur la marque de l’Union européenne, 1. L’enregistrement d’une marque de l’Union européenne confère à son titulaire un droit exclusif. 2. Sans préjudice des droits des titulaires acquis avant la date de dépôt ou la date de priorité d’une marque de l’Union européenne, le titulaire de cette marque de l’Union européenne est habilité à interdire à tout tiers, en l’absence de son consentement, de faire usage dans la vie des affaires d’un signe pour des produits ou services lorsque: (…)
L’article L.717-1 du code de la propriété intellectuelle dispose quant à lui que la violation des interdictions prévues à l’article 9 du Règlement sur la marque de l’Union européenne constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son auteur. L’appréciation du risque de confusion
Selon cette même jurisprudence, l’existence d’un risque de confusion dans l’esprit du public doit être appréciée globalement en tenant compte de tous les facteurs pertinents du cas d’espèce (voir, arrêt Sabel, C-251/95, point 22), cette appréciation globale impliquant une certaine interdépendance entre les facteurs pris en compte (voir arrêt Canon, point 17).
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Q/R juridiques soulevées : Quelle est la signification de l’article 9 du règlement (UE) n° 2017/1001 ?L’article 9 du règlement (UE) n° 2017/1001, adopté le 14 juin 2017, établit les droits exclusifs conférés par l’enregistrement d’une marque de l’Union européenne. Il stipule que le titulaire de cette marque a le droit d’interdire à des tiers d’utiliser un signe identique ou similaire à sa marque pour des produits ou services similaires, en l’absence de son consentement. Cela signifie que si une entreprise a enregistré une marque, elle peut empêcher d’autres entreprises d’utiliser des signes qui pourraient prêter à confusion avec sa marque, protégeant ainsi ses droits de propriété intellectuelle. Cette protection est essentielle pour maintenir l’intégrité de la marque et éviter la dilution de son image.Comment la Cour de justice de l’Union européenne définit-elle le risque de confusion ?La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a défini le risque de confusion comme la possibilité que le public pense que les produits ou services en question proviennent de la même entreprise ou d’entreprises économiquement liées. Cette définition a été établie dans plusieurs arrêts, notamment dans l’affaire Canon (C-39/97) et Lloyd Schuhfabrik (C-342/97). L’appréciation du risque de confusion doit être faite de manière globale, en tenant compte de tous les facteurs pertinents du cas d’espèce. Cela inclut la similarité des marques, la nature des produits ou services, et le degré d’attention du public. Cette approche permet de s’assurer que tous les aspects de la situation sont pris en compte pour déterminer si le public pourrait être induit en erreur.Quels facteurs sont pris en compte pour apprécier le degré de similitude entre les marques ?Pour évaluer le degré de similitude entre les marques, les juridictions nationales doivent examiner plusieurs éléments, notamment la similarité visuelle, auditive et conceptuelle des marques. Cela implique d’analyser comment les marques se ressemblent en termes d’apparence, de son et de signification. Les facteurs à considérer incluent la catégorie de produits ou services concernés, les conditions de commercialisation, ainsi que les éléments distinctifs et dominants des marques. Par exemple, la partie initiale des marques verbales peut avoir un impact significatif sur la perception du consommateur, car elle est souvent plus mémorable.Quelles conclusions peuvent être tirées de l’affaire motorshowcascadeurs.com ?Dans l’affaire motorshowcascadeurs.com, il a été constaté que le signe « El TORO Del FUEGO » utilisé sur un camion monstre était très similaire à la marque « El TORO LOCO » de la société Feld Motor Sports. Les deux signes partagent les deux premiers mots identiques, ce qui crée une forte similarité visuelle et conceptuelle. L’analyse a révélé que, bien que les signes diffèrent par leurs éléments finaux, le public pertinent accorde une importance prépondérante à la partie initiale du signe. De plus, la similarité phonétique entre les deux signes, bien que présente, n’était pas suffisante pour compenser les similitudes conceptuelles et visuelles. En conséquence, le tribunal a conclu qu’il existait un risque de confusion, ce qui a conduit à la reconnaissance d’actes de contrefaçon de marque au préjudice de la société titulaire de la marque « El TORO LOCO ». Cela souligne l’importance de la protection des marques et des droits de propriété intellectuelle dans le cadre de la concurrence commerciale. |
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