Contrefaçon de scénario : irrecevabilité sans tous les coauteurs

·

·

Contrefaçon de scénario : irrecevabilité sans tous les coauteurs

L’Essentiel : M. X. a intenté une action en contrefaçon contre M. Claude Y. et James Z. concernant les scénarios « Emilie » et « La totale ». La Cour de cassation a déclaré cette action irrecevable, soulignant que tous les coauteurs d’une œuvre collaborative doivent être impliqués dans la procédure. De plus, la cour a annulé la décision d’appel qui avait reconnu l’originalité du scénario de M. X. sur des bases trop vagues. Les juges ont insisté sur la nécessité d’une analyse concrète des similitudes entre les œuvres, tant au niveau de la forme que du développement des personnages et de l’intrigue.

M. X., auteur d’un scénario intitulé « Emilie » (1981), a assigné en contrefaçon M. Claude Y. coauteur du scénario du film « La totale » et James Z. réalisateur du remake « Trues Lies ».
La Cour de cassation a jugé cette action en contrefaçon irrecevable en ce que ce dernier n’a pas attrait à la procédure l’ensemble des coauteurs du scénario (1). La recevabilité de l’action en contrefaçon dirigée à l’encontre d’une oeuvre de collaboration, laquelle est la propriété commune des coauteurs, est subordonnée à la mise en cause de l’ensemble de ceux-ci, dès lors que leur contribution ne peut être séparée.
Les juges suprêmes ont également cassé la décision d’appel qui avait retenu l’originalité du scénario de M. X. sur des affirmations trop générales. Les juges du fond devaient au moins procéder à une description fût-elle sommaire des deux scénarios en cause et de préciser, de façon concrète, quelles caractéristiques de forme originales dans la conception des deux oeuvres et de leurs personnages ainsi que dans le développement de l’action, étaient semblables.

(1) Article L. 113-3 du code de la propriété intellectuelle

Mots clés : scénario,films;concept de film,idée de film,protection d’un film,contrefaçon,coauteurs,réalisation

Thème : Scenario de film

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour de cassation, ch. civ. | Date. : 5 juillet 2006 | Pays : France

Q/R juridiques soulevées :

Quel est le contexte de l’affaire entre M. X., M. Claude Y. et James Z. ?

L’affaire concerne M. X., qui a écrit un scénario intitulé « Emilie » en 1981. Il a intenté une action en contrefaçon contre M. Claude Y., coauteur du scénario du film « La totale », ainsi que contre James Z., le réalisateur du remake « True Lies ».

Cette action en contrefaçon a été jugée irrecevable par la Cour de cassation, car M. X. n’avait pas inclus tous les coauteurs du scénario dans la procédure.

La Cour a souligné que, dans le cas d’une œuvre collaborative, la recevabilité de l’action dépend de la mise en cause de tous les coauteurs, car leurs contributions sont indissociables.

Quelles ont été les conclusions de la Cour de cassation concernant l’originalité du scénario de M. X. ?

La Cour de cassation a annulé la décision d’appel qui avait reconnu l’originalité du scénario de M. X. sur des bases jugées trop générales.

Les juges ont estimé que les juges du fond devaient fournir une description, même sommaire, des deux scénarios en question.

Ils devaient également préciser, de manière concrète, les caractéristiques de forme originales des deux œuvres, ainsi que des personnages et du développement de l’action, qui étaient similaires.

Quelles sont les implications de cette décision pour les coauteurs d’œuvres collaboratives ?

Cette décision a des implications significatives pour les coauteurs d’œuvres collaboratives. Elle établit que, pour qu’une action en contrefaçon soit recevable, tous les coauteurs doivent être impliqués dans la procédure.

Cela signifie que la protection juridique d’une œuvre collaborative ne peut pas être revendiquée par un seul coauteur sans l’accord des autres.

De plus, la décision souligne l’importance de fournir des éléments concrets pour prouver l’originalité d’une œuvre, ce qui peut rendre plus difficile la tâche des auteurs souhaitant défendre leurs créations.

Quel article du code de la propriété intellectuelle est mentionné dans cette affaire ?

L’article mentionné dans cette affaire est l’article L. 113-3 du code de la propriété intellectuelle.

Cet article stipule que les œuvres de collaboration sont la propriété commune de tous les coauteurs, ce qui renforce l’idée que chacun d’eux doit être impliqué dans toute action légale concernant l’œuvre.

Cela souligne l’importance de la collaboration et de la reconnaissance des contributions de chaque coauteur dans le cadre de la protection des droits d’auteur.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon