Contrat de travail de journaliste

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Contrat de travail de journaliste

Du CDD au CDI de journaliste

Dès lors que suite à des contrats à durée déterminée, une relation de travail entre un pigiste et une entreprise de presse se poursuit sans qu’aucun contrat n’ait été régularisé entre les parties, le risque est important que la relation des parties soit requalifiée en contrat à durée indéterminée.

En effet, la convention collective nationale des journalistes (applicable en l’espèce), prévoit, dans son article 20, que « chaque collaborateur doit recevoir, au moment de son engagement, une lettre stipulant en particulier son emploi, sa qualification professionnelle, la convention collective applicable, le barème de référence, la date de prise de fonction, le montant de son salaire et le lieu d’exécution du contrat de travail. (…) » Par ailleurs, l’article L 7112-1 dispose que « toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat e travail. Il en résulte que les journalistes professionnels rémunérés à la pige sont présumés être liés par un contrat de travail à l’entreprise de presse pour laquelle ils collaborent.

La pige, un mode de rémunération

Il résulte de la documentation produite le Syndicat National des Journalistes que la pige n’est pas un type de contrat mais un mode de rémunération. De même, si l’existence de « commandes de pige » écrites est recommandée par le Syndicat, elle n’est pas une condition nécessaire pour valider une rémunération à la pige.

Statut du journaliste pigiste

Le journaliste pigiste n’est pas rémunéré sur la base du temps de travail mais en fonction de la production convenue avec son employeur. Il reçoit une rémunération variable en fonction des actes effectués pour le compte de l’organe de presse. Il bénéficie d’une totale liberté pour l’organisation de son travail et peut travailler pour d’autres publications sans avoir à demander l’autorisation à son employeur. La qualité de journaliste rémunéré à la pige est compatible avec la mise à disposition de matériel par l’employeur tel que ordinateur ou véhicule. En l’occurrence, la salariée  avait le statut de « journaliste professionnel, dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée.

Il résulte du statut de journaliste pigiste que la salariée n’était pas rémunérée sur la base des barèmes établis par la Fédération de Presse Périodique Régionale qui ne concernent que les journalistes mensualisés, mais à l’acte, en fonction de sa production mensuelle. Si la salariée faisait valoir qu’elle avait travaillé durant des heures de nuit, des jours de repos ou des jours fériés, sans bénéficier de majoration de salaire ni de repos compensateur, le statut de journaliste pigiste ne permet pas à la salariée  de se prévaloir de telles heures de travail pour obtenir une rémunération supplémentaire. En effet, il résulte de l’accord du 7 novembre 2008, relatif aux journalistes rémunérés à la pige, que leur collaboration est rémunérée sans aucune référence au temps de travail. La pigiste était donc libre de s’organiser comme elle le voulait et l’employeur ne pouvait exercer aucun contrôle sur le temps consacré à la rédaction des articles.

Questions / Réponses juridiques

Quelles sont les obligations de l’employeur lors de la convocation à un entretien préalable au licenciement ?

L’employeur a plusieurs obligations lors de la convocation à un entretien préalable au licenciement, selon les articles L. 1232-2, L. 1232-4 et D. 1232-5 du code du travail.

Tout d’abord, la lettre de convocation doit mentionner la possibilité pour le salarié de se faire assister par un conseiller de son choix, si l’entreprise ne dispose pas d’institutions représentatives du personnel.

Ce conseiller doit être inscrit sur une liste dressée par le représentant de l’État dans le département.

Ensuite, la convocation doit également préciser l’adresse de l’inspection du travail ainsi que celle de la mairie où cette liste est disponible pour les salariés.

L’absence de l’une de ces adresses dans la convocation constitue une irrégularité de procédure, entraînant des conséquences financières pour l’employeur.

Quelles sont les conséquences d’une omission dans la convocation à l’entretien préalable ?

L’omission d’une adresse dans la convocation à l’entretien préalable au licenciement est considérée comme une irrégularité de procédure.

Cette irrégularité peut entraîner le versement d’une indemnité au salarié concerné.

Selon le code du travail, cette indemnité ne peut pas dépasser un mois de salaire.

Dans le cas présent, l’employeur a omis de mentionner l’adresse de la mairie du lieu de son siège social, ce qui a été jugé comme une irrégularité.

Le jugement a donc réparé le préjudice causé au salarié en lui allouant une indemnité de 430 €, ce qui illustre bien les conséquences d’une telle omission.

Comment la situation a-t-elle été jugée dans le cas présent ?

Dans le cas présent, la convocation à l’entretien préalable mentionnait correctement l’adresse de l’inspection du travail de Nanterre, qui est compétente pour la commune de Boulogne-Billancourt, où se situe le siège social de l’employeur.

Cependant, l’employeur a omis de mentionner l’adresse de la mairie du lieu de son siège social.

Cette omission a été considérée comme une irrégularité de procédure.

Le jugement a donc réparé le préjudice causé au salarié en lui allouant une indemnité de 430 €.

Cela démontre l’importance de respecter les obligations légales lors de la procédure de licenciement pour éviter des conséquences financières.


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